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Rhys Griffiths, pompier bon oeil

Par Swann Borsellino
4 minutes
Rhys Griffiths, pompier bon oeil

Il y a un peu de Romario en Rhys Griffiths. Deuxième meilleur buteur de l'histoire du championnat du Pays de Galles, ce pompier de profession enfile les pions - que l'on ne peut pas voir - comme des perles. Treize ans après ses débuts, le Gallois, jamais convoqué en équipe nationale, fait ses premiers pas chez les pros, à Plymouth.

Autant briser le mythe tout de suite : c’est assis tranquillement dans son canapé, avec certainement une bière à la main que Rhys Griffiths regardera le Pays de Galles croiser le fer avec le voisin écossais vendredi soir. Eux, les enfants gâtés du football caviar, les Ramsey, Bale ou Allen. Pourtant, des buts, le natif de Cardiff en a marqués plus que Craig Bellamy. Beaucoup plus, même. Car quand il n’est pas pompier dans le sud du pays, Griffiths, son mètre 92 et la tête du type avec lequel on partagerait bien une pinte, fout le feu aux défenses de la Welsh Premier League. Du moins foutait. Car cet été, pour la première fois depuis 1999 et ses débuts sur les rectangles verts du Pays de Galles, l’enfant de Cardiff a quitté son pays natal pour l’Angleterre, et délaissé sa lance et son casque pour l’autre football : celui qui vous file un chèque à la fin du mois. Après un essai réussi sous les couleurs de Plymouth Argyle, Rhys Griffiths s’offre à 32 ans une nouvelle jeunesse et une nouvelle vie. Pleine de buts, évidemment.

Des statistiques folles

Rhys Griffiths, c’est avant tout des chiffres. Le genre de ceux que l’on remarque à Football Manager, en fait. Auteur de 180 buts en 181 matchs lors des six dernières saisons sous les couleurs de Llanelli, le Gallois est, avec ses 237 pions en Welsh Premier League, le deuxième meilleur buteur de l’histoire du pays derrière la légende Marc-Lloyd Williams, 318 cacahuètes en 467 matchs et 19 ans de carrière. Septuple meilleur buteur du championnat en titre, Griffiths a commencé sa carrière en 1999 en annonçant la couleur : un triplé avec Torquay United contre Hartlepool United. Solide. Malheureusement, pour beaucoup, le championnat gallois n’existe pas. Pourtant, dans ce pays où Ryan Giggs a eu la malchance de naître pour sa carrière internationale, on joue officiellement au foot depuis 1992. Avant cette époque, aucun championnat gallois n’existait vraiment, barré par une multitude de championnats régionaux. Une situation pas du goût de l’UEFA, qui a fait comprendre à Aulun Evans, secrétaire de la fédération, qu’il valait mieux s’activer. Une pression pas forcement appréciée par certaines équipes, bien installées dans le championnat anglais, qui ont préféré rester chez la Reine Elizabeth. C’est le cas des deux grosses écuries que sont Swansea et Cardiff City, mais également de petites équipes comme Wrexham ou Newport County.

Sept ans après la création de ce championnat, Rhys Griffiths fait ses débuts. C’est là qu’il découvre l’entraînement le soir après une belle journée de boulot, à secourir des chats perchés ou éteindre quelques incendies. Un métier physique idéal pour la condition du grand gaillard et pour son mental. « Il travaille dur, il a également été pompier, je sais qu’il a envie de tout donner pour le football une dernière fois. C’est un super gars, c’est bien de l’avoir ici » affirme d’ailleurs son nouvel entraîneur à Plymouth, Carl Fletcher, à la presse locale.

« La pire blessure de sa carrière »

Oui, Plymouth Argyle, une équipe de troisième division anglaise, que le Gallois a rejoint cet été, obtenant ainsi pour la première fois le statut de professionnel, à 32 ans. La découverte est belle, au moins autant que sa première sortie sous sa nouvelle liquette. Nous sommes le 1er septembre 2012, Plymouth reçoit Northampton dans un match qui sent bon la boue. Sur le banc, Rhys entre à la mi-temps et score vingt-et-une minute après son entrée en jeu, avant de sortir sur blessure. Les siens l’emportent 3-2 et le Gallois impose déjà sa patte sur sa nouvelle équipe.

Sauf que cette blessure est une sacrée tuile, « la pire de sa carrière au pire moment » admet-il dans les colonnes du Herald Sport. Indisponible pendant près d’un mois, il a retrouvé la compétition le 29 septembre contre Southend, avant de marquer à nouveau contre Wimbledon le week-end dernier. Son deuxième but en 141 minutes de jeu, dans sa moyenne. « Peu importe le niveau auquel tu joues, si tu mets autant de buts, c’est qu’il y a un truc » a récemment confié son entraîneur Carl Fletcher, en conférence de presse. Le son de cloche est le même du côté de Neville Southall, ancien portier d’Everton et de la sélection galloise : « Ça ne s’arrêtera pas. Un type comme ça en manque un ou deux, mais pas trois. » Ça, ses coéquipiers le savent et comptent bien en profiter. Les habitants du sud du Pays de Galles, eux, suivent ça de loin. Avant de retrouver leur pompier chéri dans son canapé ou sur son échelle.

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