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Révolution orange à Rome

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Révolution orange à Rome

Après un début de mois de février bien moisi, la Roma se replonge dans la Ligue des Champions. Pour se relancer, on lui file un adversaire qui n'a pas joué depuis deux mois. Vraiment un avantage ?

Lorsque Claudio Ranieri découvre le petit papier “Shakhtar Donestk”, en décembre dernier, il ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. Sa Roma n’était pas tête de série et pouvait donc se taper le Barça, Chelsea, Manchester ou le Real Madrid. Mais non. La Rome écope du soi-disant “plus faible” adversaire. Interrogé à la fin du tirage, Ranieri fait tout de même la fine bouche. « Je n’avais pas de favori, je voudrais juste être prêt ce jour-là, nous trouver en forme. Parce que vous pouvez rencontrer n’importe qui mais il est important d’être prêts au bon moment. Ça sera un beau match. Ils jouent un bon football avec de bonnes individualités » , se contente-t-il de commenter. Entre les lignes, on peut lire un entraîneur heureux d’avoir évité les cadors et de se retrouver face à des Ukrainiens qui se prennent pour des Brésiliens. Pourtant, cet adversaire est probablement le plus mystérieux de ces huitièmes de finale. Et ça, Ranieri le sait profondément. Et ça l’emmerde.

Deux fois, au cours de son histoire, le Shakhtar s’est déplacé à Rome. La première fois, c’était en 2000. L’équipe, alors entraînée par Viktor Prokopenko, venait défier la Lazio en phases de poule de la Ligue des Champions. Cinq pions dans les valises, dont trois de Claudio Lopez, et bon retour en Ukraine. Six ans plus tard, les joueurs de Donetsk retentent leur chance, cette fois-ci contre la Roma. Un peu mieux : le Shakhtar (dont l’attaquant se nomme alors Brandao) n’en prend que quatre, dont une perle de Totti. Pas glorieux. Alors depuis, les Ukrainiens ont bossé en silence, histoire de ne plus jamais subir ce genre d’humiliation. Le Président Akhmetov, un richissime entrepreneur qui avait racheté le club en 1996, décide d’y mettre les moyens. Il puise dans le vivier brésilien et transforme son équipe en Shakhtao Donestkao. Et ça paye. En 2008, le Shakhtar décroche le titre et l’année suivante, c’est la consécration. Le club remporte la toute dernière Coupe de l’UEFA. Cette fois-ci, ça ne rigole plus. Lorsque la Ligue des Champions 2010-11 débute, Mircea Lucescu, coach depuis 2004, peut désormais compter sur sept Brésiliens et demi (Eduardo est officiellement croate), prêts à transcender l’équipe. Et ça marche. Hormis une claque reçue face à Arsenal (5-1), le Shakhtar remporte tous ses matches de poule et termine premier, devant les Gunners. Tu la voulais ta preuve de maturité ? La voilà.

La Roma, quant à elle, a eu plus de mal. Dans le groupe du Bayern Munich, elle a chuté à l’Allianz Arena, puis, plus surprenant, à domicile contre Bâle. Heureusement, une deuxième mi-temps de rêve face au Bayern au match retour (de 0-2 à 3-2) et un succès face à Cluj ont permis aux Giallorossi de se qualifier. Mais on reste loin de la Roma qui détruisait à Chelsea (3-1) il y a deux ans. Pas de quoi calmer les ambitions de Francesco Totti. « J’aimerais remporter la Ligue des Champions. Je veux le faire avec ce maillot, celui pour lequel j’ai décidé de quitter le maillot national. Nous ne pouvons commettre aucune erreur. Les huitièmes nous attendent, c’est l’un des objectifs de la saison » déclare-t-il, un brin (mais vraiment un brin) utopiste. Problème : depuis la trêve, la Roma cale. D’abord battus par la Sampdoria (2-1), les Giallorossi alternent prestations convaincantes et moins concluantes, jusqu’à s’écrouler, lors des deux dernières journées, face à l’Inter (3-5) et au Napoli (0-2). Deux défaites qui plongent le club dans la crise, déchainant aussi l’ire des tifosi, qui se pointent au centre d’entraînement avec une grosse banderole “Indignes”. Les joueurs font leur mea culpa et l’entraîneur se dit prêt à partir si les joueurs jugent que tout est de sa faute. Ambiance parfaite pour à l’aube de l’examen ukrainien.

Les Ukrainiens, donc. Une équipe pleine de mystères et d’incertitudes. Leur première partie de saison n’a rien à envier à celle d’un Barça ou d’un Manchester United : leader du championnat, le Shakhtar a collectionné dix-sept victoires en dix-neuf matches. Bim. Mais leur dernière rencontre officielle remonte au 8 décembre dernier, face au Sporting Braga (2-0). Depuis, les joueurs sont en hibernation prolongée, due à la pause hivernale. Une inactivité de plus de deux mois qui pourrait peser sur le plan physique, face à des Romains habitués à jouer presque tous les quatre jours. A moins que les jambes et les têtes soient fraîches et que l’effet inverse ne se produise. « Nous ne savons pas comment va réagir notre équipe, mais je suis confiant. Ces dernières années, les choses ont changé. Aujourd’hui, la marge s’est réduite entre le football de l’Est et le football de l’Ouest. Beaucoup de joueurs talentueux ont mis le cap à l’Est. Les victoires en Coupe UEFA du CSKA, du Zénith et du Shakhtar donnent de vrais espoirs à ces pays en ce qui concerne la Champions League » a averti Mircea Lucescu. Le Président Akhmetov en profite pour en remettre une couche. « Je veux être parmi les huit meilleurs d’Europe. Si nous étions éliminés par la Roma, qui reste un adversaire très fort, ce serait un échec » affirme-t-il. Pas besoin de traducteur brésilien, le message est passé.

Eric Maggiori

Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

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