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Révolution latine, épisode 1

Par Antoine Donnarieix
Révolution latine, épisode 1

Pour ce choc au sommet du groupe G, l’Espagne et l’Italie s’apprêtent à une opposition serrée où le vainqueur prendra un avantage de poids dans l’optique d’un ticket pour la Russie. Un Mondial 2018 où la nouvelle génération pourrait arriver très fort, d’un côté comme de l’autre.

Dans un match à grand enjeu et pour accueillir de grands joueurs, il faut un grand stade. Dès lors, choisir le Santiago Bernabéu afin de départager l’Espagne et l’Italie dans un groupe où la Selección et la Nazionale se tirent la bourre constitue le meilleur endroit pour faire entrer les stars. David de Gea contre Gianluigi Buffon, Sergio Ramos contre Leonardo Bonucci, Sergio Busquets contre Daniele De Rossi, Koke Resurección contre Marco Verratti, Lorenzo Insigne contre David Silva. Face à face, les piliers de chaque pays vont s’affronter. Mais parmi ces vieux briscards, de nouvelles têtes vont apparaître dans l’antre madrilène. Certaines seront titulaires, d’autres seront amenées à entrer en cours de jeu. Dans quel but ? Démontrer que l’Euro U21 en Pologne cet été constituait en réalité un lever de rideau avant la prochaine période estivale.

Celades : « Ces joueurs sont affamés par les titres »

Avant de commencer le tournoi européen avec sa Rojita, Albert Celades expliquait son rapport avec la nouvelle vague espagnole au quotidien El Mundo. « Ces joueurs sont des professionnels, beaucoup d’entre eux détiennent déjà un certain bagage technique et observent leurs aînés. Ils savent ce que l’esprit de compétition signifie, et vont le démontrer dans le tournoi à venir. Ce sont des jeunes encore frais, mais ils sont affamés par l’envie de gagner des titres. » Si dans les faits, l’Espagne échoue sur la dernière marche en finale contre l’Allemagne, cette équipe inspire au cours du tournoi une forme de crainte à ses adversaires. La raison ? Le talent hors norme de son effectif : Kepa Arrizabalaga, José Luis Gayà, Héctor Bellerín, Marcos Llorente, Saúl Níguez, Dani Ceballos, Mikel Merino, Marco Asensio, Denis Suárez, Gerard Deulofeu ou encore Iñaki Williams. Sans rougir, cette équipe espoir espagnole pourrait aussi être présentée comme une véritable équipe A, tant les joueurs cités sont déjà installés dans les plus prestigieux clubs espagnols ou européens : Valence, Bilbao, l’Atlético de Madrid, le Real Madrid, le FC Barcelone, Dortmund ou Arsenal. Rien que ça.

De cette équipe des U21, quatre joueurs sont appelés par Julen Lopetegui : Arrizabalaga, héritier d’Andoni Zubizarreta à l’Athletic Club, Saúl Níguez, dont le triplé envoyé dans la cage de Gianluigi Donnarumma lors de demi-finale de l’Euro U21 reste encore dans les mémoires, Deulofeu, roue de secours bien utile à l’attaque du Barça, et Asensio, le facteur X actuel du Real Madrid. Dans une équipe déjà chargée en stars, la jeunesse hispanique se fait une place, doucement, mais sûrement. « Les décisions finales que je dois prendre à chaque liste se jouent sur des petits détails, expliquait Lopetegui après avoir annoncé son groupe en conférence. Quand je valide ma liste, il y a toujours des joueurs à fortes capacités qui ne sont pas pris. Je choisis ceux qui, d’après moi, s’incorporeront le mieux au groupe. » Pour ces quatre espoirs devenus grands, l’heure sera à l’apprentissage auprès des aînés avant de, pourquoi pas, mettre leur pierre à l’édifice. Une situation à peu près similaire chez leurs cousins transalpins.

Vidéo

Gigi 2.0 et les quatre lutins

Si en attaque, la Squadra Azzurra pourra compter sur son nouveau frisson offensif Federico Bernardeschi, l’absence de Giorgio Chiellini pour blessure devrait être compensée en défense par la paire expérimentée Bonucci-Barzagli. En cas de coup dur pendant le match, Daniele Rugani pourrait toutefois rendre un coup de main aux anciens afin de faire front à l’armada espagnole. Au-delà de ses deux promesses turinoises, Andrea Conti, titulaire sur le flanc droit de l’AC Milan, et Lorenzo Pellegrini, milieu de terrain formé à l’AS Rome, mais révélé à Sassuolo, vont connaître leur baptême d’une grosse affiche internationale avec le maillot de leur pays sur les épaules. Enfin, dans l’ombre du mythe Buffon, le géant Donnarumma sera quant à lui amené à observer son modèle, avant de lui succéder en toute logique une fois la Coupe du monde en Russie passée, ou même avant. Car dans le cas d’une éventuelle blessure, tous ces joueurs qui représentent l’avenir pourraient se retrouver très vite plongés dans le présent. Une alternative qui ne ferait peur ni à Lopetegui ni à Ventura. Leurs régions ont du talent.

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Par Antoine Donnarieix

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