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Revoilà Batistuta !
Gabriel Omar Batistuta, l'ancienne gloire de la Fiorentina, a repris du service en tant que directeur sportif de Colon de Santa Fé. La première expérience de Batigol dans le football depuis qu’il a raccroché les crampons il y a sept ans.
Dans la chaleur étouffante de Santa Fé, une silhouette familière est assise parmi les joueurs de Colon, quelques heures avant le clásico contre Union, pour le compte de la quatrième journée du Tournoi de clôture argentin 2012. Jamais bien loin, il est comme un grand frère, rassure, donne des conseils et écoute ses poulains. Depuis décembre, Gabriel Batistuta a renoué avec le football dans la capitale de la province qui l’a vue naître, grandir et où il vit encore aujourd’hui. Le meilleur buteur de l’histoire de la Seleccion (56 buts en 78 sélections) avait presque disparu de la circulation depuis 2005, date de l’expiration de son dernier contrat de footballeur avec Al-Arabi (Qatar). German Lerche, président de Colon de Santa Fé, modeste club de Primera (D1 argentine), et homme d’influence proche de Julio Grondona -l’inamovible président de la fédération argentine en place depuis 1979-, a réussi à le convaincre de sortir de sa retraite, partagée entre polo, golf, dîners mondains et obligations de père de famille.
Sept ans d’absence
« L’avoir avec nous, c’est un vrai plus. Il connaît le football comme peu de gens. Il nous apporte son expérience et sa renommée » , note German Lerche, auteur de ce joli coup médiatique qui fait venir des journalistes du monde entier sur les bords du Paraná, ce fleuve qui descend du Paraguay et du Brésil. Batigol se sent « plus nerveux que quand (il) jouait » , à quelques heures du clásico qui divise Santa Fé. A l’instar des joueurs, il passe la nuit à l’Hôtel Campo Colon, où l’effectif est concentré avant chaque rencontre décisive.
Il se sent d’autant plus chez lui à Colon depuis que son ancien coéquipier de la sélection Roberto Sensini est venu s’assoir sur le banc des Sabaleros, il y a tout juste deux semaines. C’est bien calé dans la loge de l’équipe visiteuse en tant que bras droit du président que Batistuta assiste au « match de l’année » pour tout Santafesino qui se respecte. Sur la pelouse, l’attaque de Colon a de la gueule, même si on est tout de même loin du duo Crespo-Batistuta…
Chevanton à la place d’Higuain
L’Ancien Lensois (2000-2001), vétéran de Primera (39 ans !) et buteur historique du club (148 réalisations sous la casaque rouge et noire), Esteban Fuertes partage les avant-postes avec Federico Higuain (le frère aîné du Madrilène). Néanmoins, c’est Ivan Moreno Y Fabianesi qui se charge de planter par deux fois. Rentrés aux vestiaires avec deux buts d’avance dans le petit chaudron d’Union rempli à ras-bord, les Sabaleros pensent avoir fait le plus dur et s’être mis à l’abri. C’est aussi ce que doit se dire ce supporter d’Union qui sanglote dans son maillot.
Revenue à 2-1 et poussée par son public déchaîné, l’équipe locale parvient à égaliser. Colon tremble mais résiste aux assauts des Tatengues. L’entrée de l’ancien monégasque Ernesto Chevanton en fin de seconde période à la place d’Higuain n’y change rien, les deux clubs santafesino repartent dos à dos, même si bien évidemment, passés tout près de la correction, les hinchas d’Union fêtent ce nul miraculeux comme une victoire. Comme tous les supporters de Colon, Sensini et Batistuta sont amers. L’ancien Florentin n’est pas venu pour faire de la figuration. « Bien évidemment, l’idée c’est de gagner, et à terme d’être champion, je ne suis pas là seulement pour participer » , matraque-t-il. Non, Batigol n’a rien perdu de son sens du but.
Par Florent Torchut, à Santa Fé