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Retraite des footballeurs : la faute à Rousseau ?

Par Nicolas Kssis-Martov
Retraite des footballeurs : la faute à Rousseau ?

En marge de la journée de mobilisation de ce 31 janvier contre la réforme des retraites, la députée Sandrine Rousseau, en commission parlementaire, a évoqué Kylian Mbappé pour nourrir son argumentaire et allumer le gouvernement.

« Je ne sais pas si Emmanuel Macron, au moment où il faisait des papouilles à Mbappé, lui a parlé de sa carrière quand il serait senior. » Sandrine Rousseau n’a pas été aussi maladroite que sa formule choc ne pourrait le laisser penser à la première lecture. La députée EELV a en effet immédiatement compléter sa démonstration : « Au-delà de la plaisanterie (…), le vieillissement des sportifs est un réel sujet. Comment réinsère-t-on des personnes au corps parfois abîmé et blessé par une pratique sportive intensive ? Que fait-on de ces sportifs seniors ? » Pour tout dire, cet enjeu ne date pas d’hier. Le monde du sport, et y compris le ministère, s’empare de plus en plus de la problématique de la reconversion et de la retraite de ceux et celles qui gagnent leur vie, en glanant parfois quelques médailles pour la nation, sur les terrains et les pistes d‘athlétisme. Il s’agit du corpus des sportifs de haut niveau, une catégorie de français(es) singulièrement importante, notamment pour le gouvernement, à moins de deux ans des JO de Paris 2024 (un peu plus de 21 000 dans le cadre des projets de performance fédéraux). Le nouvel index, censé offrir un meilleur accès à l’emploi aux plus de 55 ans, qui doit être instauré dans les entreprises de plus de 1000 salariés, ne peut que leur parler, au regard de leurs parcours de vie et de leurs modestes revenus.

Le cas du football s’avère toutefois quelque peu atypique, surtout quand on se penche sur les émoluments des pros (40 000 de salaire médian en Ligue 1). On comprend que l’élue verte utilise le patronyme de l’attaquant parisien des Bleus pour sortir une discussion experte du cadre feutré de sa commission parlementaire. Une pirouette d’autant plus légitime que les footeux s’expriment très rarement sur les mouvements sociaux, en tout cas encore moins fréquemment que sur les problématiques sociétales (racisme, bavures policières, etc.). Elle effectue cette sortie en convoquant en outre un des moments médiatiques les plus gênants pour le président de la République, lorsque Jupiter était descendu consoler Kylian Mbappé après la finale du Mondial perdue contre l’Argentine. Les footballeurs pros (un peu plus d’un millier avec beaucoup d’étrangers qui ne resteront pas sur le territoire)  et dans une moindre mesure les footballeuses (les femmes seront partout les grandes perdantes de la réforme) ont largement de quoi se constituer une après-carrière rassurante et une retraite qui les met à l’abri des aléas de la crise professionnelle de la cinquantaine. L’UNFP par exemple travaille de plus en plus à les accompagner dans ce sens. Sport riche et de parfois très riches, l’élite du foot est clairement privilégiée par rapport à l’immense majorité des autres disciplines.

Quid des bénévoles ?

Toutefois, et c’est ce qu’aurait pu également préciser la députée, le monde du football se révèle infiniment plus vaste que les matchs diffusés sur Amazon Prime ou Canal. Il existe par exemple un nombre non négligeable de licenciés évoluant dans les divisions inférieures – réalité que l’on redécouvre à l’occasion du parcours d’un Petit Poucet en Coupe de France – qui vivent partiellement ou arrondissent leurs fins de mois grâce au ballon rond. Aussi, de nombreux salariés bossent dans le staff des clubs ou leur administration, du CO Vincennes jusqu’à l’OM (sans oublier les licenciés du plan social de la FFF, mis en cause par l’audit). Voilà la part du continent foot touché au premier chef par la réforme des retraites.

Une élue de gauche aurait enfin sûrement dû avoir une pensée pour les bénévoles. L’allongement de la retraite risque en effet de priver nombre de « FC » du coin de leurs forces humaines, de leur encadrement. Un senior sur trois s’engage dans une association au moins une fois par semaine, et le sport constitue leur deuxième domaine préféré, après l’action sociale caritative. Évoquée dans L’Équipe en décembre dernier, une enquête du Centre de droit et d’économie du sport (réalisée à la demande de l’Association nationale des élus du sport) notait que 53% des acteur·rices sportif·ves et institutionnel·les placent le « manque de personnes qui souhaitent s’engager » comme leur principale préoccupation  Cela dit, après ses 55 ans, Kylian Mbappé pourrait toujours revenir coacher à Bondy.

Et la Juventus retrouva le sourire

Par Nicolas Kssis-Martov

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