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Retour sur la première titularisation de Xavi Simons avec le PSG
Annoncé depuis très longtemps comme un phénomène... marketing, Xavi Simons a enfin débuté un match avec le PSG à six mois de la fin de son contrat. Le Batave, représenté par Mino Raiola, est un enjeu d’image, mais aussi sportif pour le club de la capitale. Après sa bonne copie rendue face aux amateurs de Feignies-Aulnoye, le sosie capillaire de Carlos Valderrama peut-il espérer quelque chose dans les prochains mois au Paris-SG ?
Douze minutes à Caen en Coupe de France en février, une seule à Strasbourg en avril en Ligue 1, jusqu’ici le temps de jeu de Xavi Simons, 18 ans, avec le PSG ressemblait, peu ou prou, à du garbage time. À tel point qu’à six mois de la fin de son contrat, pour lui qui est arrivé en 2019 en provenance de la Masia du FC Barcelone, on parle déjà d’un départ. D’un retour en Catalogne ou d’une escapade allemande, un point de chute de plus en plus récurrent pour les jeunes Parisiens. Il faut dire que le milieu de terrain de 18 ans est représenté par Mino Raiola et pèse… 3,7 millions d’abonnés sur Instagram. Avec sa crinière dorée, son style et son contrat précoce chez Nike, le Batave a très vite attiré les lumières sur lui. Plus pour son poids médiatique que ses exploits sportifs, mais peu importe. Car même s’il est jeune, Simons n’est pas si jeune.
Après tout, il n’a qu’un an de moins que Tanguy Kouassi, Eduardo Camavinga, Ansu Fati, Pedri et le même âge que Jude Bellingham. Des joueurs déjà bien plus avancés que lui physiquement, tactiquement, et, parfois, déjà internationaux. Autrement dit, il serait temps que Simons lance enfin sa carrière. Au PSG ou ailleurs. Après un premier semestre brillant avec les U19 du PSG, bien drivé par Zoumana Camara, et une très belle campagne en Youth League (3 buts et 6 passes en 6 matchs), Xavi Simons s’est enfin invité au coup d’envoi d’un match du PSG. Certes, ce n’était qu’une N3 dans un match de Coupe de France, mais il a joué 90 minutes, plutôt intéressantes sans être tonitruantes, tout en montrant qu’il avait le niveau technique pour jouer avec Marco Verratti et Kylian Mbappé, ce qui n’a pas toujours été le cas des garçons ayant porté le maillot du PSG depuis 2014 (Cabaye, Krychowiak, Stambouli).
Un coup à jouer en 2022 ?
Mais entre être au niveau contre une équipe d’amateurs et pouvoir s’envoyer en Ligue 1, dans un championnat où même Lionel Messi a eu besoin de temps, il y a de la marge. Ce qui est certain, c’est que Xavi Simons a gagné le mérite de passer devant des garçons comme Rafinha dans la rotation parisienne. Habile techniquement malgré beaucoup de pertes de balle, volontaire, solaire, et affichant de la personnalité dans un poste d’excentré offensif, Xavi Simons a livré 90 minutes intéressantes à Valenciennes. De quoi lui garantir une place dans la rotation dans les semaines à venir ? C’est le grand souci du PSG. Être capable de déblayer le chemin entre son équipe de jeunes et l’équipe fanion. Mauricio Pochettino l’a répété, le groupe est trop large (près de 30 professionnels) pour permettre aux jeunes d’espérer avoir du temps de jeu de manière régulière. Mais le mercato de janvier arrive, et le PSG a envie de dégraisser et a beaucoup de monde à envoyer loin de Paris. Suffisant pour ouvrir la porte de manière plus régulière à Xavi Simons et sa bande ? Pourquoi pas.
Avec une avance déjà très confortable en Ligue 1, Pochettino a des fenêtres de tir pour lancer et donner du temps de jeu à ses jeunes. On l’a vu, Simons a le niveau technique pour exister dans cette équipe, et le ballon ne semble pas lui brûler les pieds. Polyvalent (relayeur, meneur, milieu excentré), le natif d’Amsterdam peut globalement jouer partout comme c’est le cas avec les Pays-Bas U19 où il a déjà évolué meneur de jeu, ailier droit ou relayeur dans un milieu à trois. Mais ce qui est bien avec le PSG, c’est que rien n’est simple, même après une première titularisation prometteuse. Reste surtout à Leonardo et Mino Raiola à s’entendre sur la suite à donner à cette aventure : une prolongation et un prêt en janvier pour continuer à grandir ? Des minutes dans la rotation ? Ou alors un retour en U19 et un départ, en fin de contrat, en juin prochain ? Au PSG, rien n’est simple. Jamais. Surtout avec les fins de contrat, n’est-ce pas Kylian ?
Par Mathieu Faure