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Les Girondins de bordel

Par Adel Bentaha
4 minutes

Alors que la fin de saison approche, Bordeaux traverse une zone de turbulences à tous les niveaux. Entre guerre de supporters, finances en berne et rendement sportif inquiétant.

Les Girondins de bordel

La rencontre entre l’AS Saint-Étienne et les Girondins de Bordeaux aurait pu s’achever de manière tout à fait banale. Quelques accolades entre joueurs, des Girondins qui félicitent leurs adversaires après une défaite improbable (en supériorité numérique, Bordeaux s’est incliné 2-1 dans le temps additionnel), et un retour aux vestiaires dans le calme. Oui mais voilà, Albert Riera a décidé de faire des siennes, comme depuis le début de saison. Certainement excédé par la tournure prise par les événements, l’entraîneur espagnol aurait en effet giflé un joueur stéphanois. Interrogé sur ce sujet en conférence de presse d’après-match, Riera n’a d’ailleurs pas vraiment démenti l’information : « Tout ce qui est sur le terrain reste sur le terrain. Tout ce qui se passe à Las Vegas reste à Las Vegas. » L’illustration idéale de cette folle saison bordelaise.

Une trésorerie à sec

Sur le terrain, Albert Riera cristallise ainsi toutes les tensions d’une équipe incapable de retrouver la dynamique aperçue la saison dernière. Agacé et gardant rarement la langue dans sa poche, l’ancien milieu de terrain se paye en effet tout ce qui bouge, de son prédécesseur David Guion dont « il ne peut pas apprécier » le bilan, à ses confrères – comme Régis Brouard – qu’il égratigne sans gêne. Pas le meilleur climat donc, et des résultats allant logiquement de pair (14e de Ligue 2, Bordeaux n’a pu enchaîner deux victoires consécutives en championnat qu’à deux reprises : 11-25 novembre et 23-29 janvier). Pour autant, tout mettre sur le dos de Riera serait se tromper de combat. Comme tous les entraîneurs depuis près de quatre ans (Jean-Louis Gasset, Vladimir Petković, Jaroslav Plašil en intérim, et David Guion), l’Ibérique peine à installer une forme de régularité, pressé par le statut du club dont les exigences tranchent avec la réalité.

Des exigences d’autant moins en accord avec un paysage économique peu reluisant. La menace de la DNCG planant toujours sur la tête de Gérard Lopez, les restrictions continuent de pleuvoir en interne. Comme le révèle Sud-Ouest, plusieurs retards de salaire concernant les joueurs et les employés ont ainsi été signalés, de même que de sérieux problèmes d’équipement. Les pelouses du centre entraînement ne seraient quasiment plus arrosées depuis plusieurs semaines, faute de pompe à eau, tandis qu’au centre de formation, RMC ajoute que la société chargée du ménage n’a pas souhaité renouveler ses prestations. Le ménage doit donc être fait par les salariés du club. Il est également important d’évoquer la situation de l’équipe féminine, engagée en Ligue des champions deux ans auparavant et aujourd’hui reléguée en D2, faute de réel suivi. Afin de combler les manques, Gérard Lopez chercherait donc un nouvel emprunt d’après Sud-Ouest.

Des ultras sous tension

Et l’administratif ne peut aujourd’hui pas vraiment compter sur le soutien populaire pour maintenir le navire marine à flot. Si, paradoxalement, les tribunes du Matmut Atlantique continuent de se remplir (20 000 spectateurs en moyenne cette saison), les conflits internes entre groupes de supporters disent tout l’inverse. En cause : la scission annoncée entre les Ultramarines (UM), groupe historique du club du virage sud, et la North Gate (NG), une frange créée au printemps 2023 et placée au nord. À l’origine du désaccord, la North Gate reproche aux Ultramarines leur proximité trop visible avec Gérard Lopez, illustrée notamment lors de la mise en place d’un pass vaccinal à Bordeaux ou leur manque de critiques vis-à-vis des joueurs. Résultat : plusieurs incidents ont éclaté entre les deux groupes lors d’un déplacement à Concarneau (le 14 août) et de la réception de Guingamp (le 24 février).

De quoi attirer l’attention des autorités, de plus en plus vigilantes quant au déroulé de la fin de saison. Ce lundi, les Ultramarines ont d’ailleurs décrété une grève des encouragements contre Dunkerque ce mardi. De quoi ulcérer Vital Nsimba, présent en conférence de presse : « S’ils veulent qu’on descende, il faut qu’ils continuent à faire ce qu’ils font, à ne pas nous soutenir. S’ils veulent qu’on se maintienne, il faut nous soutenir, parce que ce n’est pas en faisant le contraire que ça va aider l’équipe. » Des propos que le Congolais a rapidement calmés via un communiqué, précisant avoir été sortis de leur contexte. Quasiment absent des médias depuis l’automne, Gérard Lopez semble quant à lui observer la situation à distance. Visiblement, ce qui se passe à Vegas reste à Vegas.

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La masse salariale des Girondins de Bordeaux continue d’être encadrée par la DNCG
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Par Adel Bentaha

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