Il paraît que tu jouais au foot étant plus jeune ?
Oui, j’ai été joueur professionnel jusqu’à la fin de mon adolescence. Pendant deux ans, j’ai joué en D2 danoise. Ça m’a appris énormément de choses sur moi-même. J’ai aussi remarqué que ceux qui y étaient arrivés n’étaient pas forcément ceux qui avaient le plus de talent, mais ceux qui en voulaient le plus. Et ceux qui ont fait une belle carrière avaient simplement les deux.
Comment est née cette passion pour le football ?
En jouant, tout simplement. Et puis, j’ai toujours été un grand fan d’Arsenal. En plus, mon petit frère était vraiment très fort, de ceux que l’on considère comme des jeunes talents. Il jouait au Werder Brême quand il avait 18-19 ans.
Pourquoi a-t-il arrêté ?
Parce qu’il avait perdu la passion. Il ne prenait plus vraiment de plaisir. Je pense aussi qu’il ne cadrait pas avec l’image que l’on a du footballeur. Il refusait de devenir une machine du sport, par exemple. Il a d’ailleurs refusé un contrat de Lille, qui le voulait il y a quelques années. Je pense que ce sont les entraînements et l’approche du football allemand qui ont fini par le lasser. Ça marche pour certains, mais pas pour d’autres.
Quels souvenirs gardes-tu du championnat danois ?
Pas grand-chose. Mon plus beau souvenir, à vrai dire, c’est la victoire du Danemark à l’Euro 1992. Un film danois racontant l’histoire de cette aventure vient d’ailleurs de sortir. Ça permet de se rendre compte de la folie de cette victoire. Je m’en souviens parfaitement.
De quoi te souviens-tu exactement ?
J’étais très jeune à l’époque, je me souviens donc particulièrement de l’ambiance. Je me souviens du visage émerveillé de mon père, du fait que nous avons été autorisés, mon frère et moi, à aller nous coucher tard. Ce qui était très rare. Bref, je me souviens d’une joie sincère.
Malgré cette victoire, le championnat danois peine à s’imposer sur la scène européenne. Comment l’expliques-tu ?
Malheureusement, l’argent dirige le monde du football actuellement et il y a un cruel manque d’argent dans le championnat danois.
L’argent est le seul élément qui puisse permettre au championnat danois de décoller selon toi ?
Oui, il faudrait qu’un Russe investisse plus de 10 millions d’euros dans le championnat (rires). Il y a aussi un vrai manque de jeunes talents.
Justement, comment expliques-tu ce manque de jeunes joueurs prometteurs ?
Peut-être que l’univers a décidé que le Danemark n’aurait plus jamais de droitiers talentueux après nous avoir offert Michael Laudrup.
Henry a amené de la grâce sur le terrain avec juste ce qu’il faut d’arrogance
C’est une belle déclaration.
Oui, et je dis ça sincèrement. C’était un très bon gars. C’est de loin le joueur le plus intelligent à avoir joué pour le Danemark. C’était presque artistique lorsqu’on le regardait jouer.
Et son frère, Brian, on en fait quoi ?
Je ne l’oublie pas. C’était un très bon gars aussi !
Tu vas souvent au stade ?
Non, malheureusement je n’y suis pas allé depuis longtemps. Je suis tellement occupé à cause des tournées avec Reptile Youth. De toute façon, l’atmosphère n’y est pas aussi prononcée qu’en Espagne ou en France.
Ce manque d’ambiance, ça te fait quoi ?
Peut-être que les Danois sont trop riches et qu’il n’y a pas de place pour l’affrontement. Ou alors peut-être ont-ils trop de sang-froid, ce qui expliquerait pourquoi ils sont toujours si calmes.
Vous avez déjà une bonne réputation en Chine. Vous allez devoir vous intéresser au championnat chinois, non ?
Non, je n’ai jamais vu un seul match de ce championnat. Mais est-ce vraiment un mal (rires) ?
Votre musique est assez bordélique et énergique. Quel joueur vous ressemble le plus ?
Question difficile : je dirais Nicolas Anelka parce que c’est l’un de mes joueurs préférés.
Sérieusement ?
Non, je préfère Thierry Henry. Je suis un fan d’Arsenal et Henry était au top de sa forme lorsque j’étais adolescent. Il a amené tant de grâce sur le terrain avec juste ce qu’il faut d’arrogance. J’adorais la façon dont il jouait avec le ballon. Il avait l’air si insouciant et si important en même temps.
Pour finir, qu’attends-tu spécialement cette saison ?
Que le FC Copenhague remporte la Ligue Europa.
France-Israël : puisque le foot est politique
Reptile Youth est en concert ce soir à la Flèche d'Or, à Paris.