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- Rennes-Cluj (0-1)
Rennes vraiment à la traîne, après sa défaite contre Cluj ?
Après leur défaite cauchemardesque contre Cluj lors de la troisième journée de Ligue Europa, les Bretons sont mal embarqués en C3, puisqu'ils se retrouvent derniers de leur poule avec cinq points de retard sur la deuxième place qualificative pour les seizièmes de finale. Une situation qu'ils ont également connue la saison dernière, avant se redresser de manière assez spectaculaire.
C’est comme si le conte de fée était régi par le temps, comme si la merveilleuse histoire n’avait droit qu’à un nombre limité de pages. Habitués à voir leur équipe favorite gagner depuis l’arrivée de Julien Stéphan, les habitués du Roazhon Park sont en train de déchanter. Terminé la période des sourires et du petit nuage sur lequel le club était monté. Aujourd’hui, le soleil a laissé place à la pluie et le beau ciel bleu à la grisaille.
Quelques chiffres et faits, histoire de mettre des formes sur la triste météo du moment : douzième d’un championnat qu’il a achevé deux rangs plus haut en 2018-2019, le Stade rennais n’a plus gagné depuis dix rencontres toutes compétitions confondues (six défaites) après avoir amorcé la saison par trois succès (sans compter le Trophée des champions) et terminé la dernière avec une Coupe de France dans la poche. En Ligue Europa, l’orage s’est également installé : à la suite de leur nouveau revers cauchemardesque contre Cluj (expulsions d’Édouard Mendy et d’Eduardo Camavinga, but de Ciprian Deac encaissé avant la dixième minute de jeu, penalty raté par M’Baye Niang…) sur le plus petit des scores, les Bretons se retrouvent derniers de la poule E avec cinq points de retard sur la deuxième place squattée par leur bourreau de la semaine. Autant dire qu’avec des déplacements en Roumanie et sur la pelouse du Celtic suivis d’une réception de la Lazio, une qualification pour les seizièmes de finale paraît désormais tenir davantage du miracle que de l’objective espérance.
Trois finales pour un seizième
C’est oublier un peu vite la réalité du cru passé, durant lequel Rennes a connu une situation similaire en C3… avant de se lancer dans une petite épopée, réellement allumée par l’élimination du Betis Séville et stoppée de justesse par Arsenal en huitièmes. À la même date, les Bretons étaient onzièmes de Ligue 1 (douze unités en dix journées, comme actuellement) et venaient de s’incliner à domicile face au Dynamo Kiev (2-1). Certes, la teamfrançaise pointait en troisième position de sa poule et avait déjà accroché une victoire (contre un nul seulement, pour l’instant), mais elle allait s’incliner lors de la quatrième journée… avant de tout renverser et passer au tour suivant, grâce à deux succès d’affilée.
Suffisant pour que les fans ne tombent pas dans le désespoir, et ne considèrent pas encore la folie d’Erasmus comme déjà finie avant même d’en avoir profité ? « C’est une période difficile, on ne s’en cache pas. L’aventure européenne risque quand même de tourner un peu court » , a d’abord regretté le président Olivier Létang, face à la presse. Avant de répondre de manière beaucoup plus positive, au regard de la prestation plutôt encourageante réalisée par ses hommes à neuf contre onze : « Malgré tout, je suis convaincu qu’on arrivera à faire basculer les choses du bon côté. Je fais un rêve ce soir, celui de réussir à gagner les trois derniers matchs de poules. Il y aura ce qu’on peut qualifier de finale, à Cluj. Si on réussit à gagner là-bas et si on reste à onze sur le terrain, je pense qu’on a les moyens de le faire. Si on gagne ce match, on pourra s’offrir une finale au Celtic Park avant peut-être d’en avoir une autre contre la Lazio. »
Le grand remplacement, la solution ?
Reste qu’il y a un an, l’embellie avait été corrélée – pour ne pas dire liée – au remplacement de Sabri Lamouchi par Stéphan – même si le technicien de Nottingham Forest était présent pour deux des trois victoires, en phase de groupes de Ligue Europa. Plus relâchés et plus fous, les Bretons semblaient portés par le nouvel air insufflé par le jeune coach aux quarante bougies pas encore soufflées.
Létang pense-t-il donc au même remède, pour soigner des maux pas forcément semblables ? « Non il n’y a pas de réflexion sur l’avenir de Julien Stéphan, a formellement indiqué le patron de l’entité. Je reste sur ma position, quel que soit le résultat de dimanche contre Toulouse. On avance ensemble, on travaille ensemble et c’est ensemble qu’on réussira. On a une grande confiance en Julien, l’équipe et le staff. » Attention, tout de même : à Rennes, le dernier licenciement d’entraîneur a eu lieu un 3 décembre.
Par Florian Cadu