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Rennes: une saison ratée, vraiment ?

Par Régis Delanoë, à Rennes
Rennes: une saison ratée, vraiment ?

Incapable de gagner le moindre match européen, humilié par Quevilly en Coupe de France, une énième place d’honneur en championnat, le Stade Rennais n’a certainement pas amélioré sa cote de popularité en cette saison 2011-2012. Tout est-il pour autant à jeter ?

Le truc bien avec Rennes pour un journaliste, c’est qu’on pourrait ressortir à chaque fin de saison le même bilan que le lecteur ne s’en apercevrait pas. Tel un élève traversant sa scolarité dans une complète discrétion, la formation bretonne passe les années à pas feutrés. Sans plus jamais craindre pour son maintien parmi l’élite, sans jamais qu’on puisse la croire capable de rivaliser avec les têtes de classe. Rennes a une bonne bouille, en a incontestablement dans la caboche, mais la paresse, la malchance et une incroyable propension à se lever du mauvais pied les jours d’exam’ l’empêchent de viser autre chose qu’un « a du talent mais ne l’exploite pas suffisamment » en guise d’appréciation. Mention assez bien, élève moyen dans toutes les disciplines, réussira sans trop de problèmes dans la vie, mais jamais ne soulèvera les foules.

Quevilly la goutte d’eau

Car oui, Rennes agace. Ou plutôt, pire, laisse indifférent. La France du football n’aime pas ce profil d’équipe incapable de se transcender à l’échelle européenne, plombant le fameux indice européen. Incapable de gagner ou, quitte à perdre, perdre avec panache. Une équipe qui passe les tours de coupe pour se foirer toujours avant la fin. Une équipe qu’on juge à potentiel, sans totalement réussir à l’exprimer. L’éternel outsider, pas même capable de donner dans le tragicomique comme sait si bien le faire l’OM, par exemple. Rennes ne fait pas pleurer, ni de rire, ni de joie. Rennes emmerde par sa banalité.

Cette saison encore, le club n’a rien fait pour se faire aimer. Si on dresse un rapide bilan, qu’obtient-on ? Un parcours honnête en L1 pour finir à la place du con, la première non qualificative pour l’Europe. Une présence en phase de poule de la Ligue Europa, des prestations pas ridicules, mais au final toujours aucune victoire. Une sortie honteuse au Mans en Coupe de la Ligue. Un petit frisson en Coupe de France, stoppé aux portes du Stade de France par les amateurs de Quevilly. C’est à croire que les Bretons font tout pour être ignorés. Par la France du foot, par les observateurs, par leurs propres supporters, qui pour beaucoup ont vécu l’humiliation de Quevilly comme la fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase. Un grand vase rempli année après année par l’accumulation de frustration et de rendez-vous manqués.

Déficience mentale

Pourtant, si l’on prend un peu de recul, si l’on cherche à considérer les prestations rennaises au-delà de cette réputation de loser, que voit-on ? Une saison pas si vilaine qu’on veut bien le dire. Une sixième place finale en L1 pour le sixième budget. Une certaine régularité dans les résultats (jamais en-dessous de la 7e place). 60 points au compteur, dans la moyenne haute par rapport aux précédentes saisons. De bons matchs européens mal récompensés (notamment face à l’Atlético Madrid, futur vainqueur de l’épreuve). Quatre formations de L1 éliminées en Coupe, avant l’échec de Quevilly. Tout n’est donc pas à jeter, ce serait trop facile. Ce serait même dommage de tout jeter, alors que le club a le mérite d’être l’un des plus réguliers en haut de tableau depuis une décennie (9e saison de suite dans le top 10) et l’un des plus sains financièrement.

La saison dernière, il avait, semble-t-il, manqué de profondeur de banc, notamment au rayon offensif. Cette saison, le problème serait plus d’ordre mental. À Quevilly, c’était criant : l’équipe semble incapable de se révolter, d’imposer son autorité dans une rencontre où elle était largement supérieure dans le jeu. Il a manqué un leader, un capitaine de route. Kader Mangane a été gêné par les blessures et a semblé en fin de cycle à Rennes. Yann M’Vila a fait correctement – sans trop se fouler néanmoins – le métier pour sa dernière année en Bretagne, mais n’a pas le profil d’un meneur. Romain Danzé, en plus d’occuper son couloir droit, a essayé d’insuffler ce supplément d’âme, mais il faut croire que ça n’a pas bien fonctionné.

Antonetti, malgré tout…

Le cas Danzé est intéressant, d’ailleurs. Très apprécié du public – la caution gars du cru, tout ça… – il pourrait quitter la Bretagne, direction Saint-Étienne. Lui ne le souhaite pas, les supporters non plus (ils se sont manifestés en nombre sur Twitter), mais les dirigeants ne semblent pas contre. Comme ils ont laissé filer Fabien Lemoine avant lui, ainsi qu’Étienne Didot. Peut-être pas les meilleurs joueurs, mais parmi les plus populaires. Rennes veut grandir, franchir ce fameux pallier permettant de tutoyer les sommets et de garnir enfin l’armoire à trophées, mais n’a pas toujours une gestion d’effectif bien lisible. Révéler des jeunes, ne pas trop dépenser en stars incertaines, comme il a pu le faire à une époque, c’est bien, c’est louable même, mais peut-être faudrait-il aussi ne pas oublier les fondamentaux. Une équipe doit savoir se faire aimer, et celle-ci visiblement n’y parvient pas.

Le bouillant Frédéric Antonetti, qui agace parfois par ses tactiques frileuses, autant qu’il s’agace de l’environnement feutré rennais, devrait néanmoins continuer sur le banc, avec comme crédit le fait d’avoir maintenu le club dans une certaine régularité depuis son arrivée. Le trop discret président Patrick Le Lay va en revanche partir ; il pourrait être remplacé dans les jours à venir par le manager général Pierre Dréossi. Hubert Guidal, un des membres historiques du conseil d’administration, vient quant à lui de démissionner, s’estimant en désaccord avec le management actuel du club. Gageons que ces petits soubresauts permettent de secouer un tant soit peu ce bel endormi du football français.

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