- Ligue 1
- J34
- Nantes-Rennes (1-1)
Rennes souffle les bougies nantaises
Dans un derby de l'ouest intense et nerveux, les Bretons ont contraint un Nantes réduit à dix au match nul le jour de son 75e anniversaire. Mais une fois la fête gâchée, ce résultat n'arrange aucun des convives.
FC Nantes 1-1 Stade rennais
Buts : Thomasson (42e) pour Nantes // Léa-Siliki (81e) pour Rennes
Faire perdurer une série d’invincibilité de quatre ans et demi face au rival local et conserver sa cinquième place au championnat (même provisoirement) : Rennes pouvait-il mieux gâcher le soixante-quinzième anniversaire du FC Nantes ? Bien qu’en difficulté en supériorité numérique, les « sénateurs » d’Oliver Létang ont réussi à renverser la tendance et enflammer l’hémicycle de la Beaujoire pour contraindre leur voisin préféré à obtenir le nul. Nantes a manqué de sang-froid pour espérer doubler son adversaire du soir au classement. Mais la course à l’Europe n’en sera que plus palpitante.
40-40, avantage Nantes
« Pour moi, on a le meilleur public de France. À Nantes, il y a un public sage et connaisseur, et un public un peu fou. Le mélange des deux fait cette qualité. » Waldemar Kita connaît visiblement bien ses ultras. Car dès le premier coup de sifflet de M. Bastien, les membres de la Brigade Loire décident de joncher la surface de Ciprian Tătăruşanu de balles de tennis, mécontents de devoir suivre ce derby un vendredi à l’heure de l’apéro et le faisant savoir à la Ligue. Une fois fini de jouer les ramasseurs de balles, les Nantais posent un jeu à rendre fiers Coco Suaudeau et Raynald Denoueix, venus donner le coup d’envoi. Après une longue possession, Emiliano Sala tente une reprise qui échoue à un mètre du cadre. L’Argentin est une menace permanente dans la surface, profite des oublis de marquage sur corner et pousse Gnagnon à distribuer (impunément) des gnons. Lucas Lima et Préjuce Nakoulma matraquent leur côté gauche, offrent des solutions sur corner à Awaziem.
Les Rennais souffrent et les rares fois qu’ils évoluent dans le camp nantais, c’est le sergent Pallois qui s’occupe de leur chevilles, notamment celles d’Amalfitano. Thomasson trouve une nouvelle fois un Sala libre comme l’air, qui envoie sa reprise, elle aussi, dans les airs (31e). Mais malgré leur domination, les Nantais lâchent du lest et permettent aux Rennais de se procurer en fin de mi-temps plusieurs occasions, par Romain Amalfitano puis Wahbi Khazri, toujours servis par Benjamin Bourigeaud. Mais les ardeurs et les tensions naissantes sont douchées par une offensive saignante des Canaris. Après un rush d’Iloki, Koubek relâche le ballon dans les pieds d’Adrien Thomasson, qui trouve l’ouverture (1-0, 42e). Être inefficace avec un jeu « à la nantaise » , mais chirurgical sur un contre « ranieresque » , il est là tout le paradoxe de ce FC Nantes. Et tant pis si Sala manque complètement son lob ou passe à travers un nouveau centre d’Iloki juste avant la pause.
Deuce
Dans un énième contact dans le rond central, Sala écope dès la reprise d’un deuxième carton jaune sévère. Rennes en profite pour se rebiffer, d’abord par Diafra Sakho d’une tête trop décroisée, puis par James Léa-Siliki dont la frappe vicieuse et contrée met en difficulté Tătăruşanu. Après avoir perdu la semaine passée à domicile contre Metz, les Rennais ne sont pas à un paradoxe près. En supériorité numérique, les Bretons laissent Abdoulaye Touré seul au second poteau pour reprendre un second ballon et, pire, se retrouvent à défendre à deux contre trois, même si Iloki manque son face-à-face. À chaque fois, la défense se dégage à l’arrache. Même le défi physique tourne à l’avantage des Jaunes, qui résistent vaillamment, soulagés par leur portier roumain dans les airs. Mais la solution finit par être trouvée par un des meilleurs Rennais du soir, James Léa-Siliki, qui d’une frappe du gauche détournée par Pallois trouve le petit filet (1-1, 81e). Cinq minutes plus tard, Sakho est tout proche de donner l’avantage aux visiteurs. Rennes y croit et Tătăruşanu doit sortir un arrêt miracle pour détourner une tête de Khazri, seul au second poteau. À l’assaut de la surface nantaise, Rennes s’expose aux contres. Mais Sakho et son retourné n’y changeront rien. La supériorité régionale pour l’accession à l’Europe se jouera à distance.
Nantes (4-4-2) : Tătăruşanu – Djidji (C), Awaziem, Pallois, Lima – Iloki, Girotto (Rongier, 77e), Touré, Thomasson (El-Ghanassy, 89e)- Nakoulma (Ngom, 82e), Sala. Entraîneur : Claudio Ranieri.
Rennes (4-4-2) : Koubek – Danzé (C) (Sakho, 45e), Gélin, Gnagnon, Bensebaini – Zeffane (Hunou, 68e), Prcić, Léa-Siliki, Bourigeaud – Amalfitano (Gourcuff, 60e), Khazri. Entraîneur : Sabri Lamouchi.
Résultats et classement de Ligue 1Par Mathieu Rollinger