- Coupe de France
- Demies
- Lyon-Rennes (2-3)
Rennes sort Lyon et prolonge l’euphorie
Dans une demi-finale au rythme effréné, c'est Rennes qui a imposé le tempo en menant par trois fois et a eu le dernier mot. Lyon a trop misé sur sa force de réaction, finalement ce qui a toujours été reproché à Bruno Genesio. Son avenir est encore entre les mains d'Aulas, mais c'est Rennes qui se prend à rêver encore plus fort.
Olympique lyonnais 2-3 Stade rennais
Buts : Troaré (47e), Dembélé (76e, sp) pour Lyon // Niang (40e), André (55e) et Bensebaïni (81e) pour Rennes
Il était question de revanche sur le match de vendredi en championnat (perdu 0-1 par le Stade rennais), il était question de prolongation d’un coach rhodanien honni en tribune, mais soutenu en interne, il était question d’une belle saison à récompenser d’une manière ou d’une autre pour les Bretons, il était question d’une étiquette d’éternel loser à continuer d’arracher d’un ongle. Mais il a surtout été question de niaque, de mordant et de solidité mentale. Les ingrédients qu’ont posés sur la table les hommes de Julien Stéphan, comme sur cette frappe de Rami Bensebaïni venant porter le coup fatal, alors que les siens avaient au préalable mené deux fois au score. Rennes s’offre à Lyon une finale au Stade de France, cinq ans après celle perdue contre Guingamp. « Une formidable performance, malgré les éléments contraires » , comme le dit le coach breton.
Qui est in, qui est out ?
Pour être à l’heure au rendez-vous de l’histoire, tout est une question d’espace. D’abord entre les lignes, que Tanguy Ndombele, côté lyonnais, prend un malin plaisir à déchirer à grandes enjambées, mais aussi Clément Grenier, côté rennais, qui envoie ses ailiers bouffer la ligne. Et dans la première séquence, Rennes insiste dans les couloirs. Bensebaïni, Zeffane et Sarr mettent les gaz, pour mettre sur orbite M’Baye Niang, notamment (3e, 5e, 17e). L’attaquant sénégalais est un poison, au point d’assommer Anthony Lopes dans un mauvais remake du Barça-Lyon du mois dernier.
Lyon, à l’inverse, a choisi l’axe. Mais les frappes lointaines de Traoré ou Fekir, les appels en profondeur de Moussa Dembélé ou encore la tête de Ndombele sur corner ont tous un dénominateur commun : les mains fermes de Koubek. Lyon manque cruellement d’efficacité (8 tirs, 5 cadrés, 0 but), et c’est finalement la solution excentrée des Bretons qui portera ses fruits. Une fixation Zeffane-Sarr sur le côté droit, un bon centre de ce dernier et une reprise de la pointe du pied de Niang devant Marcelo permettent aux hommes de Julien Stéphan de prendre l’avantage (0-1, 40e).
Hausser le Breton
Le retour des vestiaires est radicalement différent. Dès les premières secondes, Lyon occupe le camp rennais. Fekir et Dembélé matraquent la ligne rouge, et trouvent Tanguy Ndombele au point de penalty. Le milieu international se bat au milieu de trois adversaires et c’est Traoré qui hérite du ballon et ne se pose aucune question en envoyant sa frappe du gauche dans les filets du récalcitrant Koubek (1-1, 47e). Tout est à refaire. Sauf que Fekir n’est pas spécialement enclin à faire respecter le statu quo, que ça soit d’une percée plein axe (49e) ou d’une frappe enveloppée qui flirte avec la lucarne (52e). Mais ces velléités offensives resteront vaines tant que les défenseurs rhodaniens n’ajouteront pas la corde « agressivité » à leur arc. La preuve en image avec Marcelo qui se fait dominer dans les airs par le capitaine Benjamin André (et son déficit de 14 centimètres), qui reprend au premier poteau un corner de Ben Arfa (1-2, 55e).
Lyon est sous l’eau, voit Niang manquer le cadre sur un nouveau caviar de Sarr, la frappe sèche de Ben Arfa fuir le cadre ou encore Lopes repousser comme il peut un centre de Bourigeaud. Mais les Gones pourront compter sur un coup du destin (les Rennais parleront d’injustice). Dans une des rares bouffées d’air frais, Aouar tente sa chance à l’entrée de la surface et se fait contrer par André. Ou plutôt le coude d’André, alors que ses bras étaient collés au corps. Moussa Dembélé ne tremble pas (2-2, 76e). Emportés par leur rage, les Rouge et Noir repartent à l’assaut. À 11 mètres du but, Benjamin Bourigeaud passe au travers d’un bon centre, mais est bien suivi par Rami Bensebaïni qui catapulte du droit la balle de finale dans le petit filet (2-3, 81e). Lyon n’aura pas les ressources pour revenir au score une troisième fois, malgré une dernière tête de Memphis Depay. Bonne chance à Aulas pour prolonger Genesio après ça.
Lyon (4-1-2-1-2) : Lopes – Dubois, Marcelo, Denayer, Marçal – Tousart (Depay, 69e) – Ndombele, Aouar – Fekir – Traoré (Cornet, 85e), Dembélé (Terrier, 85e). Entraîneur : Bruno Genesio.
Rennes : Koubek – Zeffane, Nyamsi, Mexer, Bensebaïni – André, Grenier – Sarr, Ben Arfa, Bourigeaud – Niang (Gélin, 85e). Entraîneur : Julien Stéphan.
Résultats et classement de la Coupe de FrancePar Mathieu Rollinger