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- J3
- Strasbourg-Rennes (0-2)
Rennes prolonge le rêve à Strasbourg
Rennes et Mendy ont passé un bon dimanche en Alsace. Un match complet collectivement, une première remarquée pour le gardien, les hommes de Stephan n'ont pas fait le voyage pour rien. Côté strasbourgeois, on va tenter d'aller se consoler sur le dos des Allemands, jeudi.
RC Strasbourg-Alsace 0-2 Stade rennais FC
Buts : Grenier (16e) et Niang (54e) pour Rennes
À Biarritz, des dirigeants du groupe des sept discutent de l’avenir du monde. À Strasbourg, c’est l’avenir du football français en Ligue Europa qui se montre. Et un enseignement se tire : si Rennais et Strasbourgeois mettent autant de cœur en Europe qu’au pays, on ne pourra pas les accuser d’y aller la fleur au fusil. De « l’impact » (des coups), du jeu (rennais), un engagement jusqu’à la dernière minute (de la part de la Meinau) : Alsaciens et Bretons nous ont dessiné une belle affiche ce dimanche. Autrement plus réjouissante que la photo la plus flippante du week-end.
Première arnaque : ils sont 8 au G7. pic.twitter.com/PSKYAjKqcG
— Olive M (@marcais_olive) August 25, 2019
Premiers baisers d’Edouard Mendy
« Un bon ballon de Bourige’ » , dit Grenier à la pause pour évoquer la passe décisive reçue au quart d’heure. Un euphémisme, tant l’ouverture du relayeur est millimétrée. Travaillé, aussi, le déplacement de Grenier pour réceptionner en position d’avant-centre et conclure de la sorte. Contrôle poitrine, protection, frappe croisée, l’enchaînement est exemplaire, Strasbourg cogné. Mais pas coulé ! L’ouverture du score marque aussi celle de la chrysalide strasbourgeoise, qui se montre enfin. Sauf que leurs ballons semblent comme les insectes, attirés par le jaune du maillot d’Edouard Mendy.
20e, première photo du nouveau gardien rennais en action, une belle horizontale sur une frappe de Da Costa. Un quart d’heure encore, et Mendy entre dans le cœur des supporters aussi sûrement qu’un homme offrant des fleurs à sa femme. Penalty (évident) après passage par la VAR pour un tacle façon U9 de Morel sur Simakan. Capitaine Martin s’avance, Mendy n’a jamais arrêté un penalty en Ligue 1, pour sept encaissés. S’il attendait le bon moment, il l’a bien choisi. Au sol sur sa gauche, c’est sorti, comme lorsqu’il descend très rapidement devant Corgnet cinq minutes plus tard. À la pause, Mendy et Rennes 1, Strasbourg 0.
Poings et caresses
Au retour sur le ring, Maoussa est prié de rester sur le banc rennais. Une façon de faire redescendre la pression après un premier acte plus que viril, marqué par quatre cartons jaunes (Koné et Djiku, Maoussa orangé et Bourigeaud). Del Castillo ne repart pas non plus, remplacé par Siebatcheu. Niang, lui, est bien là pour reprendre un gros travail terminé par un centre en retrait d’Hamari Traoré. Le break est là, avec lui l’idée que décidément, la perle à ne pas perdre côté rennais s’appelle Julien Stéphan. Son équipe est organisée, précise et intelligente, à l’image de Camavinga et Grenier.
C’est moins lisible côté strasbourgeois. D’une part parce qu’on découvre un bleu-bite, Adrien Lebeau, première en professionnel à la 79e. D’autre part parce qu’Abdallah Ndour voit rouge avec un second jaune pour une semelle sur Niang. Clairement, le RCSA ne va pas se battre avec les mêmes armes que le SRFC cette saison. Ni, peut-être, dans les mêmes sphères : Rennes est leader avec trois victoires sur les trois premières journées de championnat, une première depuis 1950. Et en même temps, quelque part, Strasbourg s’en fout : le gros rendez-vous, c’est jeudi à Francfort.
Strasbourg (3-5-2) : Sels – Ndour, Koné, Djiku – Carole (Lala, 58e), Simakan, Bellegarde (Lebeau, 79e), Martin (c) (Zemzemi, 68e), Corgnet – Da Costa, Mothiba. Entraîneur : Thierry Laurey.
Rennes (5-3-2) : Mendy – Maouassa (Nyamsi, 46e), Morel, Gelin, Da Silva, Traoré – Camavinga, Bourigeaud (Léa-Siliki, 75e), Grenier – Niang, Del Castillo (Siebatcheu, 46e). Entraîneur : Julien Stéphan.
Par Eric Carpentier