- Ligue 1
- J22
- Rennes-Nantes (3-2)
Rennes plume Nantes dans un final renversant
Le derby breton a basculé dans l'irréel dans le temps additionnel, pour voir le Stade rennais renverser le rival nantais grâce à des buts de Benjamin Bourigeaud et Raphinha dans les toutes dernières secondes d'une deuxième période ébouriffante (3-2). Un scénario cruel pour les Nantais, et une issue inespérée pour les Rennais, qui mettent la pression sur leurs poursuivants dans la course au podium.
Rennes 3-2 Nantes
Buts : Raphinha (71e, 90e+8), Bourigeaud (90e+5) pour le SRFC // Da Silva CSC (48e) et Camavinga CSC (80e) pour le FCN
Et soudain, l’embrasement. La folie. L’impossible. Au moment de découvrir les six minutes de temps additionnels sur le panneau du quatrième arbitre, l’histoire semblait emballée, et le derby attendu entre le 3e et le 5e du championnat semblait promis au FC Nantes. Mais c’est une évidence depuis près d’un an : le Stade rennais de Julien Stéphan n’aime pas faire les choses comme les autres. Résultat, les visages fermés des supporters rennais ont disparu en l’espace de trois minutes, au bout d’une rencontre impensable, pour laisser place au bruit assourdissant de l’enceinte bretonne fêtant un scénario renversant, ponctué par des buts de Bourigeaud et Raphinha après la 94e minute de jeu. Pas la chance du champion, mais peut-être bien celle d’un prétendant très sérieux à la Ligue des champions.
La sieste du vendredi
La soirée de gala avait commencé quelques heures avant le coup d’envoi : une route de Lorient déjà animée, l’accueil chaud bouillant du car rennais, et cette sensation que ce n’est pas un match comme un autre qui allait se jouer dans un Roazhon Park à guichets fermés. Et couvert de brouillard au moment de voir les vingt-deux acteurs pénétrer sur la pelouse, devant un nouveau gigantesque tifo des locaux et un feu d’artifice tiré du parcage visiteur. Sauf que sur le terrain, le spectacle n’est pas au rendez-vous : la première période est pauvre en occasions, et le jeu haché par les multiples coups de sifflet de Benoît Millot. Les deux équipes alternent les phases de possession, sans parvenir à faire des différences dans les trente derniers mètres, ce qui oblige Blas à prendre sa chance deux fois de loin (10e, 31e). Les Rennais, eux, sont loin de l’enthousiasme affiché à Angers en milieu de semaine. Le meilleur exemple de ce désert offensif se nomme Raphinha, qui enchaîne les pertes de balle et les approximations techniques. Et pourtant, le milieu offensif brésilien est tout proche de faire la différence sur une ouverture dans la profondeur pour Hunou, qui élimine Lafont et fracasse le poteau pour le premier vrai frisson d’une rencontre décevante (36e). Vivement la fin du roupillon.
La fureur du derby
Sous le crachin breton, la partie entre enfin dans une nouvelle dimension après le repos. Les Rennais subissent encore face à l’envie des Nantais, plus costauds dans les duels depuis les premières minutes, et craquent sur un coup du sort. Pas loin d’être surpris par un centre-tir d’Appiah, Mendy est battu par le malheureux Da Silva sur le corner suivant, à la suite d’un cafouillage dans la surface de réparation rennaise (0-1, 48e). Un but nécessaire pour réveiller les deux camps : Nantes profite de l’élan de confiance pour lancer de nouveaux assauts, pendant que Rennes se lance trop maladroitement à l’attaque en guise de réaction. Le rythme s’élève et la bataille des nerfs commencent : Lafont vient se frotter à Raphinha après une sortie de but, provoquant la traditionnelle bagarre générale chère aux derbys. Plus incisifs depuis l’entrée du jeune Gboho, les Rouge et Noir s’appuient sur Niang pour revenir à hauteur du rival. L’attaquant sénégalais fait briller Lafont (61e), puis obtient un penalty après une intervention en retard de Khrin. Comme lors du match aller, Niang voit le portier nantais repousser sa tentative, mais Raphinha suit pour égaliser de près (1-1, 71e), faisant enfin exploser le public rennais.
L’euphorie ne dure pas très longtemps, tant la défense du SRFC se fait ouvrir sur chaque offensive des Canaris. Bamba et Simon manquent d’abord l’occasion de repasser devant au tableau d’affichage (75e), avant que le second ne provoque un nouveau but contre son camp signé Camavinga au bout d’un contre éclair (1-2, 80e). Rideau ? Difficile de ne pas le penser, les hommes de Gourcuff sont euphoriques, et proches de plier la partie sur plusieurs contres. Puis vient ce temps additionnel, et une première explosion : après un boulot de Gboho, Bourigeaud reprend le ballon à l’entrée de la surface pour égaliser (2-2, 90e+5). Le public rennais est déjà fou, mais il peut définitivement entrer en transe trois minutes plus tard, quand Raphinha se transforme à nouveau en renard pour s’offrir un doublé, validé par la VAR après un long flottement pesant pour les deux camps (3-2, 90e+8). Au cœur d’une arène en ébullition, les Rennais ne peuvent plus s’arrêter de courir, et confortent un peu plus leur place sur le podium, devant des Nantais littéralement abattus par la cruauté du scénario. À Rennes, la soirée ne fait finalement que commencer.
Rennes (4-4-2) : Mendy – H. Traoré, Da Silva, Gélin, Maouassa – Raphinha, Camavinga (Del Castillo, 83e), Léa-Siliki (Bourigeaud, 65e), Tait – Hunou (Gboho, 57e), Niang. Entraîneur : Julien Stéphan.
Nantes (4-2-3-1) : Lafont – Appiah (Prado, 86e), Wagué, Khrin, C. Traoré – Touré, Louza – Bamba, Blas, Simon – Emond (Abeid, 67e). Entraîneur : Christian Gourcuff.
Résultats et classement de la Ligue 1 2019-2020Par Clément Gavard, au Roazhon Park