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Rennes : le grand chamboule-tout de Montanier

Par Régis Delanoë, à Rennes
Rennes : le grand chamboule-tout de Montanier

Fred Antonetti et Pierre Dréossi priés de plier les gaules, le nouveau duo constitué de Philippe Montanier et Jean-Luc Buisine était attendu avec pas mal de curiosité du côté de Rennes. Le premier chantier entrepris depuis une poignée de semaines a été conséquent, avec beaucoup de mouvements de joueurs, le retour d’une touche latine et la confiance accordée aux jeunes (du moins ceux adhérant au projet). Avec quels résultats ? Les espoirs d’une bonne saison sont raisonnablement permis, même s’il reste pas mal d’inconnues.

Attention les Rennais, le flashback va être douloureux. Printemps dernier : il fait moche dans la capitale bretonne, hyper moche même. Dans le ciel, dans les têtes, sur la pelouse. Du gris partout. Le gris morose de l’abattement et de la déprime, plus encore que le gris de la colère et de la révolte. La colère et la révolte, c’était un an auparavant, quand on pensait encore qu’Antonetti et sa troupe manquaient juste d’un soupçon de chance et de lucidité pour cartonner. Une dizaine de mois plus tard, c’est la fin des illusions : non, le coach corse au caractère tempétueux n’a jamais été fait et ne sera jamais fait pour entraîner le club un peu trop plan-plan rouge et noir. On aurait pu penser que le couple allait s’entendre – le fameux adage « les contraires s’entendent » – mais pas du tout. La deuxième moitié de saison dernière vire au chemin de croix, avec un douloureux glissement au classement de la L1, un nouvel échec en finale d’une coupe nationale et un groupe pro laissé en plan, le moral dans les chaussettes, sans esprit de corps ni réel projet de jeu. Antonetti quitte la scène façon grunge, en cassant le matos et en laissant un vieux larsen dégueulasse vriller les oreilles de l’audience. Fuck off. Après plus d’une décennie au service du Stade rennais, le manager Pierre Dréossi est aussi prié de laisser sa place. On est en juin, la nouvelle saison commence dans moins de deux mois et tout repart quasi de zéro.

L’anguille Piatti…

Et c’est là que Zorro arrive. Philippe Montanier, faiseur de miracles à la Real Sociedad, se laisse séduire par les dirigeants rennais – Salma devait être dans les parages – et signe, bientôt suivi de Jean-Luc Buisine, le très coté directeur sportif de Monaco, en charge du recrutement. En l’espace de quelques semaines, le nouveau duo fort du SRFC ne va pas chômer, mettant en place deux listes : celle des joueurs sous contrat placés sur la liste des transférables et celle des joueurs sur le marché convoités pour compléter l’effectif. Tout ne va pas se passer forcément comme prévu. Yacine Brahimi par exemple, que Montanier aurait bien voulu récupérer, s’engage définitivement à Grenade, où il était prêté la saison dernière. Autre exemple avec Chris Mavinga, qui aurait dû rester sans l’offre impossible à refuser du Rubin Kazan, à hauteur de 5 patates. Il y a aussi eu des joueurs longtemps convoités qui n’ont finalement jamais débarqué en Bretagne. Le cas le plus emblématique est celui de la puce argentine Pablo Piatti, indésirable à Valence, mais qui a tellement traîné des pieds pour venir se relancer en France que les dirigeants rennais ont fini par abandonner la piste, d’autant que le joueur a fini par se blesser.

Exit les champions du monde U20

Tant pis aussi pour les jeunes n’adhérant pas au projet collectif du nouvel entraîneur. « Le gros problème est de persuader nos joueurs que leur performance doit être collective et non individuelle, déclarait Montanier dans le dernier France Football. Aujourd’hui, on veut devenir quelqu’un ; avant, on voulait faire quelque chose ensemble. C’est là toute la différence qu’il faut faire apprécier aux joueurs. S’ils ne le comprennent pas, là, oui, je sanctionne. Comment ? Ils partent. » Un message que n’ont visiblement pas entendu les champions du monde U20 Dimitri Foulquier et Axel Ngando, prêtés respectivement à Grenade et Auxerre. Idem pour Yassine Jebbour, transféré à Montpellier après un début de saison décevant, Cheick Diarra, prêté à Istres, ou encore Sadio Diallo, à la relance chez le voisin lorientais. La purge a été importante, avec également les départs tardifs de Montano (Montpellier), Théophile-Catherine (Cardiff) et Erding (Saint-Étienne). En tout, on compte une vingtaine de départs pour seulement six arrivées (Armand, Emerson, M’Bengue, Kadir, Romero, Oliveira). Quantitatif dans le sens des départs, qualitatif dans le sens inverse, le mouvement de joueurs au cours de cette intersaison a été mûrement réfléchi. « Le staff souhaitait un groupe restreint, confirme le président Frédéric de Saint-Sernain, avec des jeunes qui pouvaient prétendre à jouer le haut niveau. » Car, des jeunes prometteurs, il en reste pour faire le nombre et saisir leur chance si possible : Cédric Hountondji et Steven Moreira en défense, Tiemoué Bakayoko, Abdoulaye Doucouré et Adrien Hunou dans l’entrejeu, Zana Allée sur l’aile, Wesley Saïd au centre.

Féret et Kadir, associés ou en concurrence ?

Le ménage a été fait et il ne reste en définitive qu’un seul indésirable : Onyekachi Apam, qui n’entre pas dans les plans de l’entraîneur. Sans lui, Montanier dispose de 25 joueurs, avec tous les postes doublés. Étant donné l’ampleur du chantier il y a encore deux mois, c’est plutôt pas mal du tout, d’autant que Rennes, dans sa tradition d’une gestion façon bon père de famille, a encore gagné de l’argent sur ce coup (11 millions d’euros de gains dans les transactions, sans oublier une masse salariale allégée). Alors quoi, tout roule ? Non, pas forcément. Il s’agit d’y aller mollo sur l’enthousiasme, la traduction sur le terrain d’un travail malin effectué en coulisses n’est pas toujours évidente (la même crainte guette, à un tout autre degré, du côté de Marseille). Les interrogations sont nombreuses quand même. La défense notamment, articulée autour du vétéran Sylvain Armand et du vénérable Romain Danzé, peut-elle tenir le choc toute une saison ? Dans l’entrejeu, Pajot va-t-il se révéler ? À moins que ce ne soit l’heure de l’espoir norvégien Konradsen ? Féret et Kadir peuvent-ils s’entendre ou l’un doit-il laisser sa place à l’autre ? Le jeu sur les côtés prôné par Montanier va-t-il trouver une traduction satisfaisante sur la pelouse, avec un Alessandrini de retour d’une longue absence, un Pitroipa pas forcément désiré et un Romero qui découvre le football européen ? Enfin Oliveira en pointe peut-il faire mieux qu’Erding ? Toutes ces questions ont au moins le mérite de se projeter au-devant de cette nouvelle saison pleine d’inconnues et de laisser définitivement derrière le souvenir d’un dernier exercice si amer.

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