- France
- Ligue 1
- 36e journée
- PSG/Rennes (1-2)
Rennes gâche la fête du PSG
Champion avant de jouer, Paris est tombé chez lui face à Rennes (2-1), malgré l'ouverture du score précoce de Lavezzi. Le PSG réalise le doublé, dans une ambiance mitigée.
PSG – Rennes (1–2) E. Lavezzi (3′) pour PSG , F. Kadir (23′), P. Ntep (26′) pour Rennes.
Drôle de soirée pour le PSG. Le nul arraché par Guingamp à Louis-II quelques minutes avant le coup d’envoi ne l’obligeait plus à gagner. C’était fait. Sans jouer, Thiago Silva et ses copains étaient champions de France pour la deuxième fois consécutive. Mieux : d’entrée, une inattention d’Armand les lançait vers une victoire a priori facile. Il n’y avait plus qu’à dérouler et savourer. Sauf que Rennes s’est soudainement rebellé. Sans de nombreux titulaires habituels, les Bretons ont marqué deux fois en quatre minutes, puis résisté jusqu’au bout et gâché la fête. Paris a célébré son titre sur sa seule défaite de la saison à la maison. Ce soir, au Parc, il y a eu des sifflets. Et peu de sourires. Ménez tirait la tronche en tribune, Lucas Moura, non convoqué pour son Mondial, était au bord des larmes. Au côté d’un Nasser impassible, même Sarkozy faisait la grimace. Ibra, lui, file droit au vestiaire récupérer ses enfants. Comme prévu, le PSG est champion. Il va quand même falloir penser à fêter ça.
La révolte bretonne
Pour la bringue de l’année, Lolo Blanc laisse Zlatan-le-revenant sur le banc et offre le couloir droit à Pastore. Montanier, lui, passe un gros coup de balai dans son onze de départ. Out Toivonen, Grosicki, Kana-Biyik, Konradsen et Alessandrini. Armand, en revanche, est bien là. Et visiblement, l’ancien de la maison tient à participer à la fête parisienne : un cadeau pour Cavani se termine en ouverture du score précoce de Lavezzi (3e). Au plus grand bonheur de la corbeille présidentielle du Parc. Les Parisiens attaquent dans tous les sens, jouent chaque occase à fond, s’engagent sans retenue dans les duels. Mercenaires, peut-être, mais avant tout professionnels. Dominés au milieu, étouffés par le pressing, privés de ballon, les Rennais n’ont d’autre choix que de miser sur les contres. Le premier est gâché par la lenteur de Nelson Oliveira, le second par sa maladresse, le troisième est le bon. L’action est rondement menée et la conclusion est pour Kadir (23e), le Marseillais. Les Bretons respirent. Et prennent confiance. Coup franc pour Ntep côté gauche, personne ne touche le ballon, Sirigu est trop juste (27e). Surprise. En cinq petites minutes, les habituels remplaçants de Montanier ont renversé le champion. Passé le coup de blues, le PSG tente de remettre en marche la machine. Costil claque la reprise d’Alex, puis regarde celle de Pastore s’envoler. Mais c’est trop peu.
La fête sans le champagne
Et le Parc siffle ses champions. Pour le supporter-consommateur, être sacré à la 36e journée ne suffit pas. Au prix qu’il a payé, il lui faut du spectacle et la victoire. Alors, les Parisiens repartent de plus belle, sans jamais trouver la faille dans le très resserré bloc rennais. Laurent Blanc offre donc aux supporters ce qu’ils attendent : Zlatan Ibrahimović, avec le malheureux Lucas Moura en bonus. Le Suédois envoie de la talonnade et du coup d’épaule, mais le finaliste de la Coupe de France tient le coup. Montanier veut fermer à double tour en lançant Danzé dans l’arène, à la place du buteur Kadir. La pression s’intensifie. Très présent, Pastore tire dans toutes les positions possibles et imaginables, sans réussite. Et comme souvent quand le PSG bute et rebute sur la défense adverse, c’est Matuidi qui se lance dans une opération percée. Blaise s’infiltre dans la défense noir et blanc, mais se prend un ippon de Bakayoko. M. Gautier n’a rien vu. Et c’est Blaise qui prend son jaune. Peu à peu, tout s’éteint. Paris n’y arrive pas. Lucas a la tête ailleurs. Ibra est trop juste. C’est l’autre buteur suédois, Ola Toivonen, qui a l’occasion de plier les débats. Mais seul face à Sirigu, il envoie sa frappe dans les nuages. Alex fera bien trembler la barre transversale, sans empêcher la surprenante défaite. Rennes est sauvé, Paris est champion.
par Léo Ruiz