- France
- Ligue 1
- 21e journée
- Rennes/Saint-Étienne (0-0)
Rennes et Saint-Étienne s’annulent
Sans une esquisse de jeu, la purge entre Saint-Étienne et Rennes a logiquement accouché d'un 0-0. Une occasion de remonter sur le podium manquée par les Verts, qui ne méritaient de toute façon pas mieux que ce point arraché sans lutte.
L’écoute d’un disque d’Elie Semoun. Un resto avec un Ouzbek muet. Une exposition d’art moderne avec une star de téléréalité. Non, même cumulées, ces tortures ne sauraient atteindre l’ennui provoqué par la rencontre entre Rennes et Saint-Étienne. À l’heure de la sieste dominicale, Bretons et Verts se sont chargés de ne pas troubler le quiétude de ce sommeil profond. Brouillon, sans vie, le match, à défaut de « puer » le football, a clairement eu des relents de formol. Pas l’once d’une occasion, pas le début d’une excitation : si la vie est souvent dure, l’opposition s’est voulue insoutenable pendant 90 minutes d’un spectacle, ou plutôt d’une parodie, qui aurait pu trouver sa place à 13h sur le service public pour des grabataires dont il ne faut pas heurter le cœur. Dommage pour Sainté, qui en donnant un peu plus le sien, aurait eu l’occasion de remonter sur le podium à la faveur de Paris.
Le manque de Paul-Georges
Côté rennais, la faiblesse offensive est de toute façon prévue en l’absence de Paul-Georges Ntep. Toivonen en pointe avec Brüls et Pedro Henrique en soutien ne rassurent guère quant aux futures réalisations bretonnes. À Sainté en revanche, l’espoir se fait plus nourri. Van Wolfswinkel sur le banc, Galtier aligne un trio Erding – Monnet-Paquet – Mollo dont la vitesse d’exécution est espérée. Surtout, un certain Romain Hamouma, décisif sur les dernières rencontres avec 2 buts et 2 offrandes, fait figure de MVP du milieu de terrain. Mais puisque la réalité égale rarement les attentes, la purge débute. Après un raté de Toivonen sur un cafouillage dans la surface stéphanoise, les débats s’équilibrent, entre fautes de mauvais goût, passes ratées, et surtout, un festival de hors-jeu qui témoigne du contresens pris par les deux équipes. Pour faire honneur à son statut sans en faire trop, Sainté garde le contrôle du ballon et centre, beaucoup, dans le vent, souvent. Un rythme peu soutenu, qui permet à Sylvain Armand de prouver que la science du placement est une technique efficace face au néant de créativité. Deux rushs de Doucouré « pour profiter des contres » plus tard, le coup de sifflet retentit. On espère la fin du match, ce n’est qu’une mi-temps. Dur.
Deux frissons dans le néant
Puissance du discours de la pause ? Remotivation à effet immédiat ? Que nenni. Tout au plus Rennes s’amuse à mieux contenir le milieu vert pour annihiler les minces espoirs de frissons. C’est long, c’est mou et forcément, ça ne satisfait personne. Seul être à part, Doucouré, grandes jambes, grosse envie, qui, à la 60e et au terme d’une de ses innombrables courses pour relier les lignes rennaises, se voit offrir l’occasion de trouer un filet. Plat du pied, mal sécurisé, et la poussée d’adrénaline s’envole jusqu’à la buvette à galette saucisse. Désireux de soigner les stats, Toivonen cadre, lui, une frappe des 25 mètres, facilement captée par Ruffier dont la clean sheet n’a aujourd’hui pas trop été menacée. Rouge de honte, vert d’ennui, le match se poursuit sur la même litanie, avant que Lemoine ne tente de griser les débats. Un une-deux avec Van Wolfswinkel, une frappe sèche, et Costil saisit l’occasion d’égaliser dans son duel à distance avec la Ruff. Alors au milieu des mottes qui pullulent sur la pelouse, la tranquillité s’installe, le climat paisible ne sera plus rompu. Un long voyage de pénitence qui s’achève, et qu’il aurait sans doute été de bon goût d’accompagner de l’album du copain Elie. Car quand le film est nul, la BO se doit également de l’être.
⇒ Résultats et classement de L1
Par Raphael Gaftarnik