- France
- Coupe de la Ligue
- 16e de finale
- Bastia/Rennes (0-1)
Rennes émerge d’un ennui corsé
À l'issue d'un match verrouillé, pour ne pas dire infâme, Rennes s'est extirpé de sa visite corse en l'emportant sur la plus petite des marges. Parfait pour préparer la nuit de sommeil.
SC Bastia – Stade rennais
Buts : Doucouré (58e) pour Rennes
La Coupe de la Ligue est de retour ! Sortez les fumis, faites refroidir les binouzes, le France est repartie pour une grosse séance d’éclate en milieu de semaine ! Toute belle, toute fraîche, la Coupe à moustache a même réservé une affiche de rêve pour son retour sur les écrans. Bastia-Rennes, soit un club qui n’a gagné qu’une de ses huit dernières rencontres en championnat contre une équipe qui vient d’enchaîner six matchs sans victoire dont cinq nuls. Oui, la soirée s’annonçait aussi splendide qu’une plage de nudistes du Cap d’Agde en plein mois d’août. Malheureusement, et à la surprise générale, la rencontre a accouché d’une purge sans nom, dont Abdoulaye Doucouré nous aura évité une prolongation en inscrivant le seul but de la rencontre.
Perdez !
Visionnaire, le public corse a toutefois senti l’entourloupe avant le coup d’envoi. Deux banderoles déployées, dont un magnifique « Déconnez pas ! La CDL, ça coûte cher : perdez ! » Un conseil pas vilain que Bastia se met en tête de respecter dès l’entame. Sur le premier débordement rennais, la défense insulaire passe complètement au travers et laisse Doucouré, seul au second poteau, s’offrir une énorme occasion. La frappe du milieu breton est cadrée, mais Hansen n’a qu’à fermer les jambes pour s’en sortir. La suite ? Un vide intersidéral auquel une congrégation de blondes de télé-réalité n’aurait rien à envier. Rennes contrôle le milieu, tente de passer par les ailes, mais n’arrive pas à décocher un centre convenable. Peybernes et Marange ferment bien leur couloir, tandis que Palmieri donne de son corps de bouledogue pour empêcher les offensives de progresser. Mais Bastia a de la ressource… La possession se rééquilibre, les ouvertures trop longues ou interceptées s’enchaînent, et les Corses peuvent à nouveau y croire, tout comme le spectateur, ébloui. Le rêve n’est qu’à portée de main.
Frisson garanti
Animés de cette même envie de proposer du spectacle, les deux équipes reviennent sur la pelouse avec des intentions plus louables. Les défenses s’effritent, les transmissions sont plus rapides, les mouvements plus fluides. Grosicki, Doucouré et André s’activent, tandis qu’en face, Diallo et Coulibaly comblent les brèches tout en tentant de trouver l’immense Florent Raspentino. Pendant ce temps, Palmieri et Pedro Mendes continuent de se bastonner. Dès lors, la rencontre ne demande qu’à basculer dans l’euphorie générale. C’est chose faite grâce à Boga, aligné en pointe chez les Bretons ce soir, et André. Remise du premier pour le second, qui prend le couloir droit, et adresse un petit ballon en retrait à Doucouré, posté aux abords de la surface. La frappe est purement écrasée, mais vient s’enrouler dans le petit filet droit d’Hansen pour le grand malheur des 157 spectateurs présents à Armand-Cesari. Un frisson qui en appelle un autre, puisque Boga, le bonito, tente sa chance des 20 mètres deux minutes plus tard. C’est mou, Hansen se déplace et anéantit cette opportunité. Un but refusé de Zeffane plus tard, sans doute à tort, Bastia tente bien de refaire son retard, mais se heurte à une charnière Mendes-Armand de niveau Ligue des champions. Car non, le mardi n’est pas uniquement splendide sous les cieux européens. Il s’agit seulement d’apprécier les horizons qu’offre la Coupe de la Ligue.
Par Raphael Gaftarnik