- France
- Ligue 1
- 3e journée
- Saint-Étienne/Rennes (0-0)
Rennes constipe Sainté
Dans une rencontre marquée par le sceau de l'ennui, Saint-Étienne et Rennes se sont quittés bons amis et sur un 0-0. Inoffensifs face à des Rennais bien en place, les Verts devront faire mieux ce jeudi s'ils veulent poursuivre leur parcours européen.
Saint-Étienne – Rennes : 0-0
Parfois, le protocole en dit long sur une rencontre. À l’heure de serrer les paluches arbitrales ainsi que celles de Philippe Montanier, Christophe Galtier s’abstient. L’entraîneur de Saint-Étienne ne boude pas les civilités d’usage, mais tente juste de ne pas propager sa tourista glanée lors de son voyage malheureux en Turquie cette semaine. Dès lors, la corrélation est évidente : le match sera chiant. Si la prophétie pouvait s’avérer douteuse, les acteurs de la rencontre l’ont pourtant justifiée en offrant un pauvre spectacle, se contentant d’imprécisions techniques et de contacts limites. Inattendu, car l’opposition entre le leader avant cette 3e journée et des Rennais plus que prolifiques face à Évian (6-2) promettait quelques éclairs. Au final, seul Mevlüt Erding aura eu le verre de Smecta à portée de main après avoir obtenu un penalty généreux. Dommage que sa frappe ait été aussi molle.
Un long round d’observation
La semaine passée face à Reims, Saint-Étienne avait mis du temps à se mettre en marche. Et cet après-midi, lestés de leur trip en Europa League face à Karabüspor (1-0), les Verts décident également d’y aller Mollo. Privés de Clément, touché par le même mal que son coach, le club forézien présente pourtant quelques cartouches intéressantes aux avant-postes : Corgnet, Hamouma, Monnet-Paquet et surtout Mevlüt Erding, meilleur buteur de Ligue 1. Pourtant, la sauce ne prend pas. Bien canalisés sur les ailes et boutés hors de la surface par une paire Mexer-Armand toujours bien placée, les joueurs de Sainté n’obtiennent rien ou presque dans le premier acte. Pire, ce sont les Rennais qui s’offrent la plus grosse occasion grâce à Toivonen (36e). Auteur d’une magnifique transversale à destination d’Henrique, qui n’a d’ailleurs pas arrêté de manger les coups durant le match, le Suédois voit la frappe de son partenaire s’écraser sur le poteau. Pour Rennes, dont les ambitions à Geoffroy-Guichard résidaient en un point, le loupé du Brésilien coûte cher. Tout du moins le pense-t-on quand Mevlüt, qui a semble-t-il passé ses vacances avec Fred, trompe Rudy Buquet dans la surface. Heureusement, Benoît Costil veille et préserve la nullité du tableau d’affichage (39e). Ainsi que celle de la rencontre.
La révolte nulle
Dans un chaudron qui commence à gronder, Sainté se doit alors de faire tourner la popote. Les courses se font plus nombreuses, plus rapides. Galtier change ses hommes, lance Gradel et l’imprononçable Ricky van Wolfswinkel. 10 minutes d’accélération, pas plus. Tempête dans un verre d’eau. La pseudo révolte stéphanoise ne contente personne. Tout au plus quelques frissons parcourent les travées lorsque Gradel effleure le poteau sur coup franc, que Bayal Sall tente une frappe de mule des 40 mètres ou que Sylvain Armand dribble dans l’entrejeu avant de voir sa course luciesque gâchée par Ntep. Dans l’indifférence générale, le match s’achemine donc vers un mauvais 0-0 des familles que Rennes était venu chercher et que Sainté lui a à peine contesté. Rien de dramatique d’un point de vue comptable pour des Foréziens qui cèdent leur place de leader à Bordeaux, mais qui commencent à inquiéter par leur incapacité à accélérer. Un problème déjà visible en Turquie et qu’il conviendra de rectifier dès jeudi, lors du barrage retour d’Europa League. Car si Rennes peut être rassuré sur les qualités de son arrière-garde, les Stéphanois n’ont pas réellement démontré qu’ils en avaient dans le bide.
Par Raphael Gaftarnik