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- Rennes/Angers (3-2)
Rennes assomme Angers
Cinq ans après sa dernière finale de Coupe de France, un an après sa dernière finale de Coupe de la Ligue, le Stade rennais a validé dans la douleur un nouveau ticket pour Saint-Denis. Après avoir laissé passer l'orage d'une folle première mi-temps, Rennes a géré. Sans plus et sans frisson.
Un stade complet, une équipe qui joue la descente en Ligue 1, une autre qui joue la montée en Ligue 2. Bref une demi-finale de Coupe de France commentée par Xavier Gravelaine sur Eurosport un mardi d’avril. À mi-chemin entre cette excitation et ce désintérêt général tout printanier, il y a souvent le Stade rennais. Habitué des rendez-vous manqués avec l’histoire, les hommes de Philippe Montanier auraient, ce soir encore, pu repartir bredouilles. Dominés techniquement (Grosicki mis à part), dépassés dans presque tous les secteurs, la première mi-temps des Rennais est dénuée de bon sens, mais parcourue de quelques rares bonnes intentions. Un rapport au stress étrange que le troisième but de Jean II Makoun inscrit au retour des vestiaires vient annihiler. La deuxième mi-temps ne sera jamais inscrite du même sceau que la première, une vraie désillusion pour les amoureux de foot total, un vrai bonheur pour les amateurs de séries noires, qui décomptent déjà les jours avant le 3 mai prochain au Stade de France.
Tuer n’est pas jouer
« Redonnez espoir au peuple rouge et noir » , le message venu des tribunes du Stade de la route de Lorient est clair et sans appel. Comme un cri du cœur que les joueurs rennais s’étaient promis de satisfaire. Sans faire de folies, mais avec appétence. Parfois bousculé, le navire breton a souvent semblé vaciller, a régulièrement tangué, mais c’est bel et bien maintenu. La moindre des choses quand on joue sa saison à domicile contre une équipe réputée plus faible. Pourtant, le début de match rennais est loin d’être rassurant. Passivité offensive et laxisme défensif, le combo est connu de tous, la sentence attendue. Après 120 secondes de jeu, Mohamed Yattara ne se prive pas de le rappeler aux Bretons. Les Angevins mènent au score, mais n’ont rien à perdre ce soir. Du coup, le SCO joue son va-tout. Quitte à tout perdre. Jeu haut, pressing endiablé, les Rennais sont étouffés, mais pas encore morts. La preuve viendra en trois temps. Celui de l’opportunisme (par Toivonen) d’abord, du génie (grâce à Grosicki) ensuite et du dos rond, enfin. Une démonstration efficace et simpliste. Ou quand le pragmatisme du pensionnaire expérimenté de Ligue 1 bouscule l’envie débordante du jeune prétendant encore un peu fragile.
Vivre et (se) laisser mourir
Angers ne méritait pas ça. Le SCO n’aurait en fait jamais dû rentrer au vestiaire en étant mené. Les hommes de Stéphane Moulin n’auraient même jamais dû rentrer au vestiaire tout court. Partis en héros malheureux, les Angevins vont revenir avec ce même statut de bête blessée prête à combattre, mais convaincue de son triste sort. Gamboa aurait pu inverser la tendance, mais trouve la transversale de Costil. Tout cela était donc sans doute pré-écrit. De fait, dans la foulée, le SCO voit ses dernières ambitions voler en éclats sur une faute de main de Malicki. Avec deux buts d’avance tout sauf mérités, Rennes ne parvient pas beaucoup plus facilement à prendre la maîtrise du match, mais peut au moins se permettre quelques excès sur son côté droit. Grâce au sur-actif Kamil Grosicki, les occasions rennaises s’accumulent sans jamais se concrétiser. La faute à la précipitation puis au retrait du Polonais. Disputée sur un faux rythme, la fin du match voit Rennes reculer. Une fausse bonne idée. Une faute de main de Kana-Biyik, un penalty transformé par Yattara et l’impensable devient possible. Quatre petites minutes de stress évitable, mais sans conséquence. Rennes a souffert, déjoué, mais n’aura jamais vacillé. Presque un comble.
Par Martin Grimberghs