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Rennes, armé pour un doublé ?
Un peu plus de trois mois après leur victoire en Coupe de France au détriment du Paris Saint-Germain, les Bretons entament l'exercice 2019-2020 par le premier Trophée des Champions de leur histoire face au même adversaire et avec l'intention à plus long terme de confirmer leur belle saison. Mais le Stade Rennais a-t-il suffisamment de ressources pour ennuyer une deuxième fois de suite le club de la capitale, et peut-il rééditer une année de même facture que la précédente ?
C’était quasiment hier, et paradoxalement il y a très longtemps. C’était avant la Coupe d’Afrique des Nations, avant la Coupe du Monde féminine, avant la Gold Cup, avant la Copa América, avant la finale de Ligue des Champions, avant même la fin de saison de la plupart des clubs. Ce 27 avril 2019, le Stade Rennais faisait tomber le grand Paris Saint-Germain aux tirs au but (2-2, 6-5) et mettait fin à un demi-siècle (48 ans, plus exactement) de silence en accrochant enfin un nouveau titre à son palmarès.
Logiquement, l’un des deux camps veut garder la fraicheur de cette surprise dans les mémoires tandis que l’autre souhaite l’oublier. Mais à l’heure où Parisiens et Bretons s’apprêtent à se retrouver pour le Trophée des Champions en Chine au Stade du centre sportif universitaire de Shenzhen, la rencontre sera forcément présente dans tous les esprits. Avec, pour l’outsider, l’ambition d’ennuyer une deuxième fois consécutive le favori afin de lancer au mieux une saison qui doit confirmer la réussite de la précédente.
Plus de Ben Arfa, attention les dégâts
D’où la question : à l’heure actuelle, Rennes semble-t-il suffisamment armé pour mener à bien sa mission à court terme contre un PSG évidemment revanchard et celle à long terme face au reste du pays (et même d’Europe, puisque le club est qualifié en Europa League) ? Des éléments de réponses peuvent être avancés, même si le mercato est encore loin d’avoir clôturé les débats.
D’abord, il faut se faire à l’idée que l’équipe bretonne – dont les matchs de préparation n’ont pas été très accomplis – va afficher une gueule bien différente que celle observée en 2018-2019. Sans doute moins talentueuse et moins affinée, mais peut-être encore plus généreuse et plus collective. Pour une raison évidente : Hatem Ben Arfa, dont le contrat n’a pas été renouvelé et dont l’équipe était plus ou moins construite autour de lui par le passé, n’est plus dans le coin.
André et Mexer out, Tait et Morel in, Sarr et Bensebaini où ?
Autre perte de poids : celle du capitaine et milieu de terrain Benjamin André, qui a pris la direction de Lille pour huit millions d’euros. C’est donc tout un entrejeu qui reste à reconstruire, les deux Français étant considérés comme des titulaires indiscutables avant leur départ. Pour les remplacer, ou du moins suppléer à HBA, Rennes a décidé de miser sur le sérieux ailier ou milieu offensif Flavien Tait (acheté neuf millions, en provenance d’Angers). Ce qui semble pour le moment assez léger en terme quantitatif, sachant que Julien Stéphan ne paraît pas faire confiance à Denis-Will Poha (de retour de prêt) et qu’il voit davantage Faitout Maouassa en latéral gauche – son poste occupé pendant la préparation -. Même si Ben Arfa pouvait parfois être utilisé en attaquant de soutien, à l’instar de Tait.
Derrière, les Bretons ont dit au revoir au régulier Edson Mexer (parti renforcer les Girondins de Bordeaux) ainsi qu’aux disparus Romain Danzé et Ludovic Baal tout en souhaitant la bienvenue à l’expérimenté Jérémy Morel. Mais la vraie recrue pourrait s’appeler Laurent Koscielny, que le club tente tant bien que mal d’arracher à Arsenal sans y mettre les dix millions réclamés. Une bonne idée, surtout si Ramy Bensebaini file en douce au Borussia Mönchengladbach ou à Naples. Et devant, alors ? Les Rouge et Noir sont toujours suspendus au futur d’Ismaïla Sarr, courtisé par plusieurs teams d’Angleterre (Watford, Newcastle voire Liverpool…), qui pourrait leur faire récupérer une quarantaine de millions (ce qui représenterait un record, pour l’entité !) mais qui affaiblirait drastiquement leur pouvoir offensif. Et ce, même si M’Baye Niang a refusé la Chine. À voir, dans ce cas, de quelle façon serait réinvestie cette grosse valise de billets.
La jeunesse… contre Paris
Sauf que face à Paris, pour ce qui constituera le premier Trophée des Champions disputé dans son histoire, Rennes devra faire sans la majorité de ses internationaux africains ayant disputé la CAN. À savoir Sarr, Niang, Traoré, Bensebaini et Doumbia. Pas le choix, donc : pour gâcher la rentrée du PSG avant même qu’elle n’ait commencé, les Bretons vont s’en remettre à leur centre de formation puisqu’onze éléments sur vingt l’ayant connu sont du voyage.
Un voyage pas super agréable, en raison du duo météorologique chaleur/humidité qui règne à Shenzhen, et qui ne devrait quoi qu’il arrive pas effrayer les supporters et dirigeants. Car Stéphan l’a annoncé sur RMC Sport : après la rencontre, il y aura de toute façon encore du changement. « Ça va s’accélérer, a ainsi (r)assuré l’entraîneur. Il nous manque des joueurs, on va se renforcer dans tous les secteurs de jeu et dans toutes les lignes. C’est nécessaire, on a besoin de joueurs d’expérience qui apportent de la maturité mais aussi de la personnalité à cet effectif. Qui est certainement trop jeune, aujourd’hui. » Mais qui compte bien faire honneur à sa Coupe de France, ce samedi.
Par Florian Cadu