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René Malleville : « L’OM sort à peine du coma »
Légende du supportérisme marseillais, René Malleville est totalement biaisé quand il parle de son OM, que ça plaise ou non. Adepte du franc-parler, il vient de réaliser un de ses rêves : rencontrer Jean Lassalle. Entre pastis, cigales et fête de village, il revient sur son week-end béarnais, sans oublier de causer mercato.
On te connaît surtout pour ton amour de l’OM, mais moins pour ton histoire avec la politique, ça remonte à quand ?J’ai fait cinquante ans de politique, j’étais élu sous Deferre, puis j’ai été réélu en 2008. J’ai toujours fait de la politique, j’ai toujours été impliqué, mais maintenant je suis trop vieux. Je ne me reconnais plus à travers ces politiques qui mentent. Je les connais tous, les Menucci etc. Je les ai connus colleurs d’affiches, alors maintenant, quand je les entends parler, ça me gonfle ! Même si je suis de gauche, le seul vraiment bon, c’est Gaudin. C’est dur à dire, mais c’est vrai.
C’est quoi cette histoire de rencontre avec Jean Lassalle ? Jean Lassalle m’a toujours plu. Depuis le jour où je l’ai vu chanter devant Sarkozy, je l’apprécie. Ce jour-là, je me suis dit : « Putain, c’est un mec qui a des couilles. » Là, j’ai même voté pour lui aux présidentielles. Il n’a pas la langue dans la poche, il est extraordinaire. S’il se représente dans cinq ans, il est assuré de tout mon soutien. On va faire sa campagne dans toute la Provence !
La minute de @renemalleville en direct du Béarn. « L’OM et Lourdios même combat. On ne change pas une équipe qui gagne » pic.twitter.com/CzFdXRC3TY
— Jean Lassalle (@jeanlassalle) 7 juillet 2017
Ça s’est fait comment ?J’ai tweeté pour le rencontrer, et une heure après, il m’a répondu de lui-même en disant que ce serait un grand honneur pour lui de m’inviter aux fêtes de Lourdios (Lourdios-Ichère est une commune située dans le département des Pyrénées-Atlantiques dont Lassalle est le maire, ndlr). On a pris contact et j’ai passé deux jours chez lui. C’était inoubliable. C’est un homme d’une intelligence insoupçonnée.
Concrètement, vous avez fait quoi ? Contrairement à ce que j’ai lu partout, on n’a pas vidé la cave ! Il a des séquelles intestinales depuis sa grève de la faim en 2006, donc il ne peut pas faire d’excès. La preuve, on n’a bu que quatre pastis en deux jours. Sinon, on a parlé de politique et plein d’autres choses, des problèmes ruraux, de la rue, etc. D’ailleurs, on va l’inviter à Marseille pour qu’il explique aux citadins les problèmes de la ruralité. Si on peut faire comprendre aux gens de la ville pourquoi ils mangent des fruits et légumes de partout sauf de France, ça serait pas mal.
C’est comment les fêtes de Lourdios ? Lourdios, déjà, c’est un tout petit village de 160 habitants. Donc c’est une petite fête de village avec un grand repas, on devait être 180 je pense. Ce n’est pas une foire avec les manèges et compagnie. Il y avait un DJ pour les jeunes, on s’est régalé jusque trois heures du matin à discuter de plein de trucs, mais sans être saouls, hein, je le répète ! Il y avait vraiment beaucoup de jeunes, j’ai même fait un discours sur la scène. Le lendemain, Jean Lassalle m’a emmené à la messe, ils chantaient tous en béarnais. Putain, c’était extraordinaire ! C’était ça, quoi : on voulait bouffer des lentilles, on le faisait, on voulait se faire un gros rôti, on le faisait, on voulait aller à la messe, on y allait.
Jean Lassalle t’appelle vraiment l’empereur de l’OM ?(Rires) Ah ça… Jean n’est pas avare en poncifs ! Il parle comme ça, mais c’est vrai qu’il m’apprécie. Il est supporter de l’OM et suit mes vidéos, donc il était aussi content de me voir que moi de le rencontrer. D’ailleurs, il m’a demandé (il prend l’accent béarnais, ndlr) : « Il va falloir que tu m’expliques pourquoi une célébrité comme toi s’intéresse à un type comme moi ! » En vrai, il m’appelait René.
C’était vraiment son rêve de gosse de te rencontrer ?Oui, il a dit ça. Mais je lui ai répondu qu’il racontait n’importe quoi, parce qu’il est presque aussi vieux que moi ! Il a seulement huit ans de moins ! Mais il est comme ça, une parole libre un peu dans l’excès, il est marseillais en ce sens… (Rires) Mais jamais outrancier.
Ça s’est passé comment cette rencontre ? On fait deux jours de fête sans excès. C’était très simple, je mangeais chez lui le soir, on aurait dit que c’était ma famille. On mangeait dans sa cuisine avec ses enfants, enfin trois sur quatre, vu que le grand est rugbymen pro à Oyonnax. Ce sont des gens d’une simplicité remarquable.
En vrai, son Ricard était moins chargé que le vôtre ?(Rires) La couleur du pastis ne se voit pas en vidéo. De toute façon, moi je mets des glaçons et pas beaucoup d’eau. D’ailleurs, je n’en bois que rarement malgré la légende. Un jour, j’ai dit : « Je donne mille euros par verre de ricard qu’on me verra boire dans un bar. » J’ai toujours mes mille euros. Le problème du pastis, c’est que je ne tiens pas après cinq verres, donc je ne bois jamais de Ricard dans les bars, seulement quand je suis en famille ou entre amis comme là avec Jean Lassalle.
Il est vraiment pour l’OM ?Ses enfants, oui. Du coup, lui aussi s’est mis à suivre l’OM. C’est comme ça qu’il a connu mes « vidéos minute » dans lesquelles il voit à travers moi ce que je vois à travers lui. Mais c’est un Béarnais, donc il est plutôt rugby et il supporte Oyonnax vu que son fils y joue. D’ailleurs, ce n’est pas un tocard, Thibaut, il a joué au RC Toulon !
Il a même dit : « L’OM et Lourdios même combat. On ne change pas une équipe qui gagne. » Vraiment ? On ne change rien cet été à l’OM ? Ah si ! De toute façon, actuellement, avec la nouvelle direction, l’OM change fondamentalement. On sent le professionnalisme de la direction et des recrues, qui sont de supers recrues d’ailleurs. Avant, on voyait arriver des carpes, et là, tac, Gustavo ! Ça change ! Évra, Payet, Rami bientôt, Mandanda, etc. Ça fait plaisir ! Et ce n’est pas fini, je vous le dis. Déjà, là, on est assurés de passer les tours préliminaires de Ligue Europa. Après ça, on aura tout le mois d’août pour fignoler l’effectif.
Justement, tu attends quels renforts en priorité ?J’attends un attaquant et au moins un défenseur. Mais les mecs ici sont trop impatients. Passons les tours préliminaires et après on verra. Je leur dis : « Oh les gars, patientez un peu. » La nouvelle gestion est parfaite. Avant, l’OM était moribonde, on était à la cave avec de la moisissure qui nous rongeait. Et là, putain, on a Andoni Zubizarreta comme directeur sportif, c’est inespéré pour l’OM ! Patientez, les gars, on jugera le moment venu. L’OM est à peine sorti du coma qu’on veut déjà qu’elle courre plus vite que tout le monde. Concernant l’arrivée du grand attaquant, tu espères qui ? Personnellement, je voulais déjà Giroud quand il était à Tours, mais on m’a pris pour un fada. Mais aujourd’hui, il traîne un peu trop les pieds pour venir, il met trop ça sur des questions d’argent. Donc je n’en veux plus. L’OM, c’est prestigieux. Donc tu viens direct ou tu te casses ! Je n’ai pas besoin de toi. Oh, collègue, tu signes à l’OM, ce n’est pas n’importe quel club ! C’est un des maillots les plus prestigieux du monde, alors ferme-la ! Mais je m’en fous parce que je crois que l’OM est encore plus ambitieux concernant son attaquant que ce que l’on pense. Bacca, je serais très content, mais je pense qu’on va avoir une star internationale devant. Parce que là, Gustavo, c’est un très bon joueur, je suis super content de l’avoir, mais ce n’est pas une star. Et je pense qu’on va avoir une star devant.
Avec ton statut d’icône locale, tu n’es pas dans les petits secrets de la commanderie ?Je ne sais pas, je m’en fous. En fait, je ne vais jamais à la Commanderie, je m’en fous des petites histoires. J’ai un seul maillot de joueur, Taïwo, pour la fermeture de mon bar en 2005. C’est la femme de Jean Fernandez qui me l’avait donné. En plus, à l’époque, Taïwo jouait en réserve. Mais je vais te dire, je n’ai rien entendu, rien vu, et j’en sais beaucoup plus que d’autres. Mais je ferme ma gueule.
Propos recueillis par Adrien Hémard