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René Girard, la vraie recrue du LOSC !
Grâce à un très bon début saison, et ce, malgré un accueil mitigé durant le mercato estival, René Girard est en train, à l'heure de retrouver Montpellier ce samedi, de prouver à tout le monde qu’il a les roupettes bien accrochées, faisant d’ores et déjà du LOSC un concurrent sérieux au podium.
Neuf matchs officiels, cinq victoires dans la poche, deux nuls concédés à l’extérieur, onze pions inscrits par sept joueurs différents, une troisième place au classement et le titre honorifique de meilleure défense de Ligue 1… Arrivé cet été sur la pointe des pieds pour poser ses fesses bronzées sur les bancs frais du stade Pierre-Mauroy, René Girard a d’ores et déjà fermé quelques bouches. De là à en faire la meilleure recrue du LOSC, saison 2013-2014 ?
René l’enchanteur
Impossible de répondre par la négative tant la réponse, après seulement neuf matchs, paraît évidente. Même l’ambiance, plutôt tendue entre les supporters et le Sudiste à son arrivée (personne n’a oublié la pétition signée pour empêcher sa signature), semble revenue à la normale. Une accalmie que René Girard, dans une interview accordée au LOSC.fr, a tenu à souligner suite à la belle victoire de son club contre Ajaccio : « Quand j’entends un stade chanter de cette façon, je trouve ça beau, un peu à l’image de ce qui existe en Angleterre. Le public lillois est formidable et me donne la chair de poule. » Une manière comme une autre d’enterrer la hache de guerre.
D’autant que les supporters n’ont pas franchement de quoi regretter le jeu collectif prôné par Rudi Garcia, même si René Girard, adepte d’un jeu plus robuste et basé sur la solidité défensive, applique ses propres méthodes. Les mêmes, en quelque sorte, qu’à Montpellier : une base défensive solide (Basa-Kjær), un trio de milieu défensif comme premières rampes de lancement (Balmont, Mavuba, Gueye), un créateur (Martin) et deux attaquants de profondeur (Kalou et Roux). Le genre de schéma tactique qui vous classe un homme…
4-4-2, une tactique réac ?
Et le 4-3-3 dans tout ça ? Instauré par Garcia à son arrivée et caractéristique de la philosophie de jeu du LOSC, René Girard semble peu à peu le mettre de côté au profit de l’éternel et classique 4-4-2. Aussi critiquable soit ce choix pour certains supporters, les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les deux matchs où le LOSC s’est présenté en 4-3-3 dès l’entrée des joueurs, les coéquipiers de Mavuba n’ont pas marqué : 0-0 à Rennes et défaite à domicile contre Nice 0-2. Conséquence : depuis la déconvenue contre les hommes de Claude Puel, l’ex-Montpelliérain est revenu à sa tactique préférée. Et ça marche : zéro but encaissé, trois victoires et un nul à Gerland sur les quatre derniers matchs. Rodelin et Mendes n’ont qu’à bien se tenir.
« Le système a changé, mais on ne nous demande pas de moins jouer au foot. 4-4-2 ne veut pas dire que l’on n’attaque qu’à deux. » Au micro de L’Équipe 21 fin septembre, Franck Béria disait vrai. Car, sous l’ère Girard, c’est bien toute l’équipe qui semble participer à l’animation offensive – en témoignent les seize points sur dix-sept pris dans cette configuration. Une statistique dont l’entraîneur, interrogé par le LOSC.fr, se dit fier : « Nous montons en puissance petit à petit, en cherchant d’abord de la solidarité, puis en recherchant l’efficacité. Même s’il ne faut pas tomber dans l’autosatisfaction, je peux dire que je suis très heureux aujourd’hui. J’ai un groupe qui vit bien, qui ne se pose pas de question sur le terrain. On ne parle pas de nous ? Je ne sais pas pourquoi, mais l’essentiel est d’être là, de rester concentrés et de ne pas déraper. »
Un collectif retrouvé
Bien sûr, « Néné » n’est pas le seul à se distinguer en ce début de saison. Toute l’équipe y va de sa petite contribution : les leaders sont en grande forme (Mavuba, Kalou), les espoirs déchus endossent enfin leur rôle (Martin, Roux, on pense à vous !) et les jeunes tentent crânement leur chance (Souaré, Gueye, pour ne citer qu’eux). Malgré tout, difficile de ne pas voir en René Girard le principal fer de lance de cette nouvelle dynamique lilloise. Impossible aussi de ne pas y voir la Girard Touch qui, en dépit d’un jeu pas toujours alléchant, réussit à tirer le meilleur d’un effectif peu profond et pas vraiment taillé pour les matchs marathons. On parle quand même d’un gars qui a réussi à être champion de France avec Souleymane Camara et Olivier Giroud en attaque. C’est dire les miracles et les talents qu’il est capable de révéler.
Et c’est exactement ce flair que les supporters du LOSC attendent. Car, malgré une défense bien en place, Lille pêche encore par manque d’efficacité. On pense notamment à Nolan Roux, à Mendes et à Rodelin (quand ces deux derniers ont assez de temps de jeu pour prouver leur valeur) qui, bien qu’hyperactifs sur le terrain, peinent à faire vivre le ballon et à titiller les filets adverses dans les moments décisifs. Si Girard parvient à régler ce problème, alors Lille risque de ne faire qu’une bouchée de Montpellier (huitième, à cinq points du LOSC) et de pas mal autres équipes cette saison.
Par Maxime Delcourt, à Lille