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Renato Sanches, un dragster à Paris
Depuis plusieurs saisons, le nom de Renato Sanches est associé au Paris Saint-Germain. Cette fois-ci, ce n'est plus une rumeur, mais bien une réalité : le milieu portugais s'est engagé avec le club de la capitale après des semaines de négociations avec le LOSC. À Paris, Renato Sanches retrouvera alors Christophe Galtier, le coach qui lui a redonné le sourire.
« Ah bah attends, attends je vais te le marchander. Tu le fais à combien le joueur ? – J’ai dit 30 000. – Oh dis, tu nous vois venir là. Il vaut 15 000. – Non, 30 000. – 20 000. – Non, 30 000. – Allez, 27 000 avec le petit frère. – Non, file moi 30 000. – Bon aller, laisse tomber, file lui ses 30 000 c’est un con. » Voilà à quoi ressemblaient jusqu’à cet été les négociations de transfert effectuées par les directeurs sportifs du Paris Saint-Germain depuis l’arrivée du Qatar en 2011. Mais ça, c’était avant que le poste soit attribué à Luis Campos. Dans sa traditionnelle interview de l’été au Parisien, Nasser Al-Khelaïfi avait d’ailleurs précisé que « l’argent est important. On ne veut pas perdre d’argent. » Alors non, le PSG n’a pas le budget mercato des Girondins de Bordeaux, mais désormais chaque million compte. Et ça, le LOSC l’a bien compris au moment des négociations pour Renato Sanches. Un an plus tôt, Leonardo aurait probablement envoyé 20 millions d’euros dès juillet pour régler la question en 5 minutes et éviter un bras de fer avec l’AC Milan. Sauf que Luis Campos est visiblement meilleur négociateur que le Brésilien et que Jérôme dans Les Bronzés. Et tant pis si les négociations durent plus longtemps – à l’image du transfert de Milan Škriniar – ou foirent – comme avec Gianluca Scamacca qui a filé à West Ham -, c’est pour 15 millions d’euros que le milieu portugais débarque dans la capitale. Soit cinq de moins que ce qu’avait payé le LOSC pour arracher Renato Sanches au Bayern Munich en 2019. Une transaction menée par… Luis Campos. Et 13 millions de moins que sa valeur marchande.
Les retrouvailles avec Galtier
Nasser Al-Khelaïfi avait été clair : « On doit trouver des joueurs qui seront fiers d’être à Paris, pour le club, pour le football et seulement pour le football ». Et même s’il devrait apprécier la vie parisienne, Renato Sanches avait visiblement très envie de rejoindre le PSG cet été. Peut-être parce qu’il retrouvera plusieurs de ses compatriotes (Danilo, Nuno Mendes, Vitinha) ainsi que Christophe Galtier, l’entraîneur qui a su lui redonner le plaisir de jouer au football du côté du LOSC. L’ancien coach de Saint-Étienne avait d’ailleurs évoqué pour le SoFoot #182 la mutation de son poulain : « Quand on l’a récupéré, il était comme une voiture miniature dont tu remontes le mécanisme et qui fonce dans tous les sens. Il n’avait pas de discipline. Il voulait tirer le corner et le reprendre de la tête en même temps. Récupérer un Golden Boy, qui arrive du Bayern, et lui faire comprendre qu’il va tâter un peu du banc à Lille, c’est pas simple. Mais je savais que si on parvenait à le canaliser, il allait redevenir un top joueur. » Ce qu’il est redevenu.
À Lille, Christophe Galtier utilisait parfois Renato Sanches en milieu droit de son 4-4-2 à plat. À Paris, Galette devrait installer le Portugais dans le double-pivot à côté de Marco Verratti – même s’il peut aussi être amené à dépanner plus haut sur le terrain – où il sera donc en concurrence avec son compatriote Vitinha, lui aussi arrivé cet été contre un chèque de 41 millions d’euros. Deux profils bien différents. Quand Vitinha aime casser des lignes avec une jolie passe et les petits espaces, Renato Sanches, lui, aime gagner des mètres sur le terrain tel un running back avec le ballon dans les pieds. Quoi qu’il arrive, les deux sont compatibles avec Marco Verratti, qui devrait apprécier ce changement du milieu de terrain parisien alors qu’il se sentait bien seul depuis de longs mois.
Allô Christophe bobo
En signant à Paris, Renato Sanches espère aussi se montrer auprès de Fernando Santos – qui n’a jamais abandonné celui qui avait été élu meilleur jeune de l’Euro 2016 – et être dans l’avion de la délégation portugaise pour le Qatar en novembre prochain. Là encore, sa place pourrait se jouer avec son nouveau coéquipier Vitinha. Pour cela, le milieu portugais va surtout devoir faire attention à un corps qui ne l’a jamais vraiment laissé tranquille. Des bobos à répétition qui font qu’il n’a jamais joué plus de 25 matchs de Ligue 1 en une saison depuis son arrivée au LOSC en 2019. Mais cela ne devrait pas effrayer l’infirmerie du PSG, habituée à traiter ce genre de patients au sein d’un club où les corps fragiles sont légions. Surtout, Paris va devoir vider son milieu de terrain, bien garni actuellement, et se séparer de joueurs indésirables comme Rafinha, Georginio Wijnaldum, Ander Herrera, Julian Draxler ou encore Idrissa Gueye. Et pour eux, Luis Campos sera beaucoup moins compliqué en affaires.
Par Steven Oliveira