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Remuntada, acte I

Par Frédéric Losada
4 minutes
Remuntada, acte I

Samedi dernier, le FC Barcelone a perdu son premier match de la saison à Getafe (1-0), laissant s’échapper le Real Mourinho (+6 points). Il n’en fallait pas plus à certains pour y voir la fin de la dictature blaugrana sur la Liga. Pourtant, en commençant par gagner ce soir contre le Rayo Vallecano, le Barça pourrait sortir du Bernabeu en leader. Explications.

Il y a un an jour pour jour, José Mourinho recevait la claque la plus humiliante de toute sa carrière d’entraîneur. Jusqu’au 29 novembre 2010, le Portugais n’avait jamais perdu par plus de trois buts d’écart. Au soir du premier clasico de la saison dernière, c’était une manita géante (5-0), démonstration à l’appui, qui fessait la Maison blanche. Un an plus tard, les choses ont bien changé. Le Real 2.0 du Mou est une machine à gagner et le Barça de Pep s’essouffle, incapable de suivre le rythme. Messi et ses potes ont d’ores et déjà laissé filer 11 points. En plus de la défaite au Coliseum Alfonso Pérez, il faut ajouter les nuls à Anoeta (2-2), à Mestalla (2-2) et à San Mamés (2-2), plus le nul (0-0) à domicile face à Séville.

En soi, la défaite à Getafe ne révèle rien d’alarmant. Le Barça n’y a pas fait un mauvais match, son adversaire en revanche a livré une sacrée prestation, tout en défense, en pressing solidaire et en patience. Barcelone aurait même pu repartir avec le point du match nul si l’arbitre n’avait pas refusé un but valable à Messi dans les arrêts de jeu. Ce qu’il est surtout ressorti de cette première défaite de la saison, toutes compétitions confondues, c’est le manque d’automatismes, la base même du jeu catalan. Un manque, en grande partie, dû aux blessures continuelles qu’affronte le vestiaire blaugrana : Iniesta et Cesc n’étaient pas sur le terrain, et, avant eux, ce sont Piqué, Adriano, Puyol, Xavi, Alexis et Pedro, qui sont tous, pour au moins quelques semaines, passés par la case infirmerie. C’est aussi et surtout l’absence de son capitaine Carles Puyol qui pèse sur les mauvais résultats du Barça. Lors des neuf défaites de l’ère Guardiola en Liga, Puyol n’a participé qu’à trois d’entre elles. Autant dire que la présence sur la pelouse du défenseur champion du monde signifie presque tout, sauf trois points de perdus.

La jurisprudence 91-92

Désormais, Pep et ses troupes en comptent six de moins que le rival historique, un avantage presque déjà définitif pour certains. Anecdotique pour d’autres. Johan Cruyff témoigne: « S’il y a une chose que je peux vous assurer c’est que le championnat ne se termine pas le 30 décembre mais plutôt vers la fin mai. Il y a cinq titres que le Barça peut gagner, il n’est encore éliminé d’aucun » . Des propos relayés par le latéral brésilien Dani Alves: « Il reste encore énormément de matchs, tant que la coupe n’a pas été remise, tout est possible. Beaucoup aimeraient la remettre dès maintenant, mais pour nous le défi est passionnant, fascinant. Je sais que cette équipe ne baisse jamais les bras » . Il est vrai que ce Barça, le meilleur de son histoire, fonctionne avant tout au défi. Et celui-là est à sa mesure, triple champion d’Espagne (2009, 2010, 2011), double champion d’Europe (2009, 2011), Guardiola rêve d’égaler maître Cruyff, en accrochant un quatrième titre consécutif (le Hollandais l’avait fait en 1991, 1992, 1993, 1994). Un challenge compliqué donc – revenir sur un Real Madrid qui ne perd plus – mais un challenge que Guardiola a déjà remporté, c’était il y a 20 ans.

Saison 1991-1992, le Real Madrid de Leo Beenhakker, lors de la 13ème journée, comptait 25 points, soit 8 de plus que le Barça de Cruyff emmené par un tout jeune Josep Guardiola. Un avantage énorme compte tenu du fait qu’à l’époque, de la victoire était à 2 points. Pour remporter le championnat, le Barça devait compter sur quatre défaites du Real et gagner tous ses matchs. Au finish, les Blaugranas enlèveront la Liga des mains madrilènes. Un scénario que le coach barcelonais n’exclut pas de répéter: « Nous sommes bien disposés et motivés pour aller les chercher. On fera les efforts nécessaires, comme on se l’est dit lors du premier jour de la reprise. Si ça suffira pour être champion ? Je ne le sais pas. Si on va tout faire pour ? N’imaginez pas autre chose » . Considéré par certains comme l’une des plus grandes équipes de l’histoire du football, ce FC Barcelone pourtant décroché pourrait même sortir du clasico du 10 décembre prochain, en leader.

En effet, pour cause de calendrier modifié (dû au Mondial des clubs que Barcelone disputera en décembre prochain), Barcelone va jouer deux matchs avant d’affronter le Real Madrid. En battant le Rayo dès ce soir, puis Levante ce week-end, les Catalans se présenteraient au Santiago Bernabeu avec « seulement » trois points de retard (en partant du principe que le Real Madrid battra le Sporting à Gijon). En remportant la première manche du clasico, Barcelone sortirait donc leader du Santiago Bernabeu. Finalement pas si mal pour une équipe larguée.

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