S’abonner au mag
  • Ligue Europa
  • 8e de finale aller
  • OL/Viktoria Plzeň

Rémi Garde, le contraint de confiance

Par Serge Rezza
Rémi Garde, le contraint de confiance

Maintenant que l’OL a moins de fric, il doit avoir des idées. Surtout lorsqu’il faut s’embarquer dans un 8e d’Europa League face au Viktoria Plzeň (21 heures) sans Gourcuff, sans Grenier, ni Bedimo. Une contrainte de plus qui oblige Garde à remanier son équipe, son système et, progressivement, le sens de son mandat à la tête de l’OL.

Les matchs se suivent et les ennuis restent les mêmes. Alors que les fêlures n’en finissent plus de tourmenter Gourcuff, c’est au tour de Grenier de filer à l’hosto. Sans meneur en chef, le losange menace de tomber toujours plus à plat. De quoi ranger au rayon des souvenirs le système qui avait permis à l’OL de retrouver un peu d’allure, de rythme et d’ambition entre décembre et janvier. Rémi Garde le sait. La preuve, hier mercredi, en cette veille de retour aux jeudis d’Europa League, il s’est pointé en déclenchant le robinet à eau tiède. Un festival : « On prendra les matchs les uns après les autres… Tout est possible en 90 minutes… J’attends que mon équipe soit efficace derrière, mais aussi devant… » Pourquoi parler de jeu quand il n’y en a quasiment plus en réserve ? Car pour s’offrir 120 secondes de Fergie Time qui font basculer les Lyonnais dans l’hystérie à Bordeaux, il faut en passer par une série de matchs au contenu aussi pénible qu’un solo de djembé sur les quais de Rhône dès que les beaux jours reviennent.

C’est précisément là que se pose le cas de Rémi Garde. Du haut de son parcours qui l’a vu passer de courroie de transmission entre le vestiaire et les techniciens du premier Arsenal de Wenger à celui d’adjoint dans le cockpit de Houllier, l’ancien milieu est d’abord apparu comme un coach possédant des idées. C’est même sous cet auspice que s’est jouée son investiture, tenu par sa première année de contrat d’en finir avec l’austérité de l’ère Puel. Deux saisons et demie plus tard, le passage du 4-3-3 historique au 4-4-2 losange relève autant du pragmatisme que du respect d’une certaine éthique que semble s’être imposée Garde. Certes, le système permet de faire jouer ses joueurs qui font la différence – en plus de devenir une denrée plus rare à Lyon. Surtout, il respecte les principes que le coach lyonnais veut mettre en œuvre : possession de balle, jeu en mouvements et récupération rapide à la perte de la balle. Comme aux plus belles heures du mandat Houllier, le onze type se met à tourner rond et on n’est pas loin de retrouver quelque chose du serpent à sonnette, ce 4-3-3 proto-barcelonais.

La 4G au milieu À une différence près, cette fragilité des organismes qui n’a d’égale que celle de l’effectif lyonnais et qui rappelle régulièrement à Garde que, plutôt que d’avoir des idées, il faut aussi avoir des solutions. C’est précisément dans ces moments-là que les limites de l’ancien Gunner sèment le doute. Lesquelles renvoient d’abord au manque de moyens récurrent de l’OL. À ce titre, on ne s’est pas vraiment remis d’avoir vu Benzia, Bahlouli et Martial balancés dans le grand bain un soir de première ou presque en mai dernier, alors que le PSG était en train de mener au score. La question reste d’autant plus à l’ordre du jour lorsqu’il devient impossible d’aligner sa 4G au milieu (Gonalons, Gueïda, Grenier, Gourcuff) depuis le 26 janvier. Si le provisoire finit par s’installer et les intérimaires défilent, la possession de balle reste. Non plus pour étirer les lignes adverses et trouver les intervalles, mais pour éviter d’avoir à trop subir. On s’en remet alors à quelques expédients : une défense qu’on bétonne en 5-3-2 et Lacazette en clutch player pour porter toute la médiocrité du moment sur ses épaules.

Entre les ajustements tactiques remis à plus tard et le coaching mené à rebours en plein match, certains voudraient voir là un trait de caractère pas toujours compatible avec la fonction du bonhomme. À moins de se dire que le rôle le plus important de Garde se joue ailleurs, pas nécessairement au bord d’un terrain. Ce qui veut dire en coulisses quand il faut convaincre Aulas de conserver Grenier ou Gonalons. Ou à l’échelle du club dont il faut redessiner la politique sportive avec la perspective du Stade des Lumières. L’histoire n’est pas sans rappeler le parcours de ses deux prédécesseurs lyonnais sous l’ère Aulas, Raymond Domenech et Bernard Lacombe. Au-delà des liens qui pourraient unir les trois ex-joueurs de l’OL devenus chacun entraîneur, il y a ces correspondances qui résonnent toujours : des mandats plus longs que la moyenne, une situation intermédiaire qui dure, la remise au goût du jour de la formation et l’incarnation d’une certaine identité lyonnaise. Comme si le club avait besoin de loin en loin de s’en remettre à ces hommes de confiance non plus pour ramener des titres à la maison, mais pour réaliser ce qu’il a su faire de mieux : construire un projet. La suite dira si ça valait le coup pour Garde de se manger autant de contraintes.

Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

Par Serge Rezza

À lire aussi
Articles en tendances
10
Revivez la victoire du PSG contre Gérone  (1-0)
  • C1
  • J1
  • PSG-Gérone
Revivez la victoire du PSG contre Gérone (1-0)

Revivez la victoire du PSG contre Gérone (1-0)

Revivez la victoire du PSG contre Gérone (1-0)
21
Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)
  • C1
  • J1
  • Monaco-Barcelone
Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)

Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)

Revivez Monaco - FC Barcelone (2-1)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine