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Reims ne tremble pas, Nîmes tient le rythme

Par Adrien Hémard
Reims ne tremble pas, Nîmes tient le rythme

Reims, Nîmes, le Paris FC et Bozok carburent, Lorient cale à Valenciennes, Auxerre et Nancy se neutralisent au bout de l'ennui dans le Pedrettico... Voici ce qu'il faut retenir de la seizième journée de Ligue 2.

L’analyse définitive de la journée : 2017-2018, enfin la saison de Nîmes

Aux portes du National il y a deux ans, pas loin de la Ligue 1 l’an passé : Nîmes n’en finit plus de séduire, à l’image de son inarrêtable buteur Umut Bozok. En attendant de composer le nouveau jinglemultiplex de beIN sport, le Turc a encore planté un triplé à domicile et grandement aidé les Crocos lors de leur festin face aux pauvres poulets de Bresse (4-0). Certes, ce n’était que le 18e du championnat qui se dressait face aux Nîmois, mais les protégés de Jean-Jacques Bourdin se sont imposés en patron et se sont surtout emparés seuls de la deuxième place, après la défaite de Lorient à Valenciennes. Privé de première division depuis 1995, Nîmes va-t-il enfin remonter ? Les Français veulent savoir !


Vous avez raté Valenciennes – Lorient et vous n’auriez pas dû

Le retour de Gaël Danic dans son jardin, les retrouvailles entre Mickael Landreau et Réginald Ray (collègues au Paris FC et à Bastia) et une demi-remontada : ce vendredi, c’est à Valenciennes qu’il fallait être. Après un début de match tonitruant de Sébastien Roudet, les Merlus avaient la tête sous l’eau face à des Valenciennois séduisants (2-0). Le moment choisi par Gaël Danic pour se rappeler au bon souvenir des Ch’tis en déposant le ballon dans le petit filet de sa patte gauche. Solides, les Lorientais égalisaient deux minutes plus tard avant que Valenciennes ne reprenne l’avantage grâce au doublé de Mothiba, bien servi par Nangis, et à un penalty plein de vice obtenu par l’increvable Roudet. Six buts, un déluge et un dauphin – enfin, des Merlus – expulsé d’un podium dont se rapproche doucement VA : belle soirée au Hainaut.


La question bête de la soirée : Marvin Martin devrait-il arrêter de jouer en rouge ?

Il a brillé en jaune et bleu à Sochaux, puis avec les Bleus contre les Jaunes d’Ukraine. Mais depuis, Marvin Martin a vu rouge à Lille, Dijon et maintenant Reims, à chaque fois sans succès. Cette saison, le Camel Meriem 2.0 n’arrive pas à faire son trou à Reims malgré une qualité technique au-dessus du championnat, et une faculté à épurer le jeu des Champenois à chacune de ses entrées. Mais le grand ami de Ryad Boudebouz joue très peu avec le leader, qui manque pourtant cruellement d’un véritable meneur de jeu derrière ses prometteurs attaquants. Ce soir, Reims jouait en bleu et Marvin a accéléré le jeu en entrant à la 74e, poussant les siens à la victoire. CQFD ?


L’image de la soirée : Cavalli puissance 200

Ne vous fiez pas à l’affluence des tribunes ajacciennes : c’était bien une soirée historique pour l’ACA qui honorait son emblématique capitaine Johan Cavalli. Pour son 200e match avec l’ACA, le Corse de 36 ans a reçu un beau cadre, vu ses enfants donner le coup d’envoi et Édouard Mendy sortir son coup franc. Bon hôte, il a même laissé les Rémois repartir avec les trois points. Raison pour laquelle la mascotte fait la gueule.


L’homme de la soirée : Umut Bozok

Son trophée de joueur UNFP du mois d’octobre reçu en début de match lui a donné des ailes. Meilleur buteur du National l’an passé avec Marseille Consolat, Umut Bozok risque de rempiler cette année en Domino’s Ligue 2. Avec douze buts, le Turc ne laisse que des miettes aux défenses adverses. Et le Croco avait encore les crocs ce soir puisqu’il a planté son troisième triplé d’affilée à domicile pour Nîmes, dont un but en ballon piqué comme il l’avait annoncé le matin même dans la presse. Umut de cristal.


Les charts :

→ Top 3 Roudet : Une ouverture du score pleine d’envie, un caviar sur le second, et un penalty provoqué à l’expérience pour faire le break à 4-2 : à 36 ans, Sébastien a toujours aussi faim et vient de dévorer les Merlus à lui tout seul.

Ziani : Il était revenu en France à Orléans en 2016 pour se rapprocher de sa famille après six clubs exotiques en cinq ans. Mais visiblement, l’ancien Marseillais est aussi là pour jouer au foot. Avec un péno transformé, quelques galettes pour ses partenaires et une emprise totale sur le milieu de terrain, Ziani n’a pas pu empêcher la défaite des siens, mais il a fait rêver tout Orléans. Karim d’Arc.

Larsonneur : Impérial dans ses buts, il a maintenu la flotte brestoise réduite à dix à flot sous les assauts incessants de l’armada sochalienne. Pas facile à désarçonner.

→ Flop 3 ACA-Reims : Ce devait être le choc de la soirée entre le leader et un de ses poursuivants. Finalement, ce fut la purge de ce vendredi entre deux équipes peureuses et maladroites. Insipides et peu inspirés, les Rémois repartent quand même avec les trois points en ayant été mauvais. Ça sent bon la Ligue 1.

Pierre Gaillouste : Le jeune arbitre pouvait s’estimer heureux. Arbitrer un Brest-Sochaux en Ligue 2, il y a pire. Et pourtant dans ce duel de grosses écuries décevantes, l’arbitre a failli annihiler le beau jeu brestois en excluant injustement Sissoko dès la 24e minute, avant de se faire engueuler comme un gosse par Jean-Marc Furlan sur le terrain, où les joueurs en venaient aux mains. Ouste !

Jorge Costa : Il n’a pas voulu parler à la presse avant le match, mais a-t-il au moins parlé à ses joueurs ? Perdu sur le terrain, Tours a explosé face au Gaz’. Et son nouvel entraîneur portugais va avoir du boulot pour reconstruire le Tours FC.


Il l’a dit :

Bernard Hinault, à Brest pour l’association de son fils qui lutte contre le cancer : « Je ne supporte pas spécialement un club breton, j’aime bien aller voir des beaux matchs où ça joue. Récemment je suis allé voir Guingamp : c’est un tout petit stade, on est collé aux joueurs, c’est génial. Mais je suis allé à Lorient, à Rennes : je n’ai pas de préférence. » Et l’argent dans le foot ? « À partir du moment où il y a des sponsors pour mettre de l’argent sur le sportif, qu’ils le prennent, je ne suis pas contre. Si on lui propose une somme d’argent colossal, c’est qu’il le mérite et qu’il est le meilleur. Moi, je n’ai jamais refusé. »


La stat inutile de la soirée

44 ans. C’est la période de disette du Stade de Reims face à l’AC Ajaccio à François-Coty. Les Champenois n’y avaient plus gagné depuis 1973 et s’en sont remis à un but pas très académique de Pablo Chavarría dans le temps additionnel.


La polémique du four à pizza :

24e minute, Brest déroule face à Sochaux dans un match enlevé. Idéalement lancés par Mathias Autres sur un beau coup franc direct, les Brestois se baladent à Francis-Le Blé quand Sissoko se la joue faucheuse. Aux yeux de l’arbitre en tout cas. Taclé en frappant, le milieu brestois pose involontairement sa semelle sur Florent Ogier. Suffisant pour Pierre Gaillouste qui sort le rouge. Jean-Marc Furlan ne comprend pas, entre sur la pelouse pour disputer l’arbitre pendant que les joueurs commencent à en découdre. Un joli bordel. Il pensait quoi de l’arbitrage français, Mario ?

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