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Reims, gare au mousseux
Après un retour réussi dans l'élite, le Stade de Reims fait face à l'éternel obstacle de tous les promus : la deuxième saison. Alors qu'on mise côté rémois sur l'apport des recrues et le soutien d'Auguste-Delaune, cette saison 2013-2014 pourrait bien sentir le sapin pour les hommes du président Caillot. Les petites bulles de Dom Pérignon laisseront-elles la place à un mousseux du Val de Loire ?
Le bilan de l’été
La fiesta a été tellement grande que les Rémois en ont encore la gueule de bois. Après une belle 14e place qui leur permettait d’assurer leur maintien dans l’élite l’an dernier (une première depuis près de 35 ans), le Stade s’est tranquillement remis au boulot. Ne roulant pas sur l’or, Jean-Pierre Caillot a recruté discount en renforçant son entrejeu avec les arrivées du Danois Mads Albæk (1 million d’euros) et du Tourangeau Prince Oniangué (gratos). Devant, l’Israélien Eliran Atar arrive pour booster une attaque un poil dépendante de Gaëtan Courtet. Derrière, le grand espoir franco-turc Atila Turan tentera de lancer sa carrière (s’il vient finalement) après un séjour compliqué au Portugal. Ces quatre nouveaux ont tous quelque chose à prouver. Autant dire qu’ils ne sont pas venus pour visiter les caves d’Épernay ou barboter au bord du lac du Der. Niveau préparation, les Rouge et Blanc ont choisi Carnac et ses menhirs pour leur stage de juillet. L’occasion d’enchaîner quelques matchs amicaux pas franchement rassurants (nuls contre le Red Star et Brest, défaite contre Charleroi…) et de se remettre définitivement dans le bain. Le mois d’août sera, lui, l’occasion de voir que le maintien en Ligue 1 a comme par hasard ramené encore plus de monde au stade Auguste-Delaune. Qu’ils viennent d’Orgeval, de Croix-Rouge, de Tinqueux ou de Cormontreuil, les supporters rémois sont chauds comme la braise et espèrent bien prouver dès les premières journées aux autres prétentieux de Ligue 1 qu’ils ont bien leur place dans le gotha.
Le coefficient de résistance au PSG
75 %. Forcément, à Reims, on se souvient tous de cette folle après-midi du 2 mars dernier où Krychowiak et ses potes avaient poutré la bande à Zlatan (1-0). Un peu comme quand ton copain boutonneux arrive à choper le plus gros avion de chasse de la soirée. C’est bien simple, on n’avait pas autant vibré à Auguste-Delaune depuis les saisons à 30 pions de Carlos Bianchi. Cette année, un Parisien averti en vaut deux. Mais les stars brillent moins loin des paillettes. Remontés comme des pendules, les Rémois charcutent Cavani, énervent Verratti et placent un contre assassin à la 77e, avant de bétonner derrière. 1-0, mission accomplie. Faites péter le MUMM.
Le portrait robot
50 % Louis XV – grand amateur de champagne, sacré à Reims
30 % Manpower – main-d’œuvre à bas prix 10 % Auberge espagnole – dix nationalités représentées
10 % Jim Levenstein – enfin dépucelé, le type qui veut revivre ça une deuxième fois
La banane de la saison
Franck Signorino aurait mérité sa place ici, mais ce n’est pas très sympa de tirer sur les ambulances. Et pourquoi ne pas mettre un petit coup de projecteur sur Nicolas Fauvergue ? Habitué des bons joueurs de L2 qui galèrent ensuite en L1 (jurisprudence Cédric Fauré), le Stade de Reims a attiré un nouveau spécimen l’an dernier en la personne du natif de Béthune. Espoir perdu du LOSC, international espoir en 2005, l’attaquant n’est pas vraiment entré dans l’histoire du club nordiste. Après s’être refait une santé en deuxième division en plantant 41 buts en trois saisons à Strasbourg puis Sedan, le gaillard a atterri l’an dernier chez le promu rémois. Bilan : trois buts en 25 matchs et une flopée de doutes qui refont surface. À 28 ans, Nicolas Fauvergue n’est peut-être tout simplement pas fait pour la L1.
Le type à suivre
Une saison pour s’adapter, une autre pour exploser. Pièce forte de l’effectif champenois l’an dernier avec Krychowiak, Courtet et Agassa, Diego Rigonato Rodrigues est attendu comme jamais cette saison. Débarqué à Reims après une jolie saison du côté de Tours (32 matchs, 9 buts), l’ailier gauche de 25 ans a été moins tranchant en 2012-2013. La Ligue 1 serait-elle plus dure que la Ligue 2 ? Revanchard, le Brésilien a grand besoin de briller, lui qui entre dans son avant-dernière saison de contrat. Sa patte gauche a déjà nettoyé plusieurs lucarnes dans l’Hexagone, mais on en attend forcément plus de la part de quelqu’un qui a joué quatre saisons au Budapest Honvéd (bah quoi ?). Au cas où, on gardera aussi un œil sur Eliran Atar, prolifique buteur venu du Maccabi Tel-Aviv (67 buts en 129 matchs ces trois dernières saisons).
Ce qu’il va se passer cette saison
La saison de tous les dangers. La deuxième année est toujours plus difficile pour un promu. Reims ne fait pas exception. Sur un malentendu, ça a marché, mais cette fois les Champenois sont attendus et morflent légèrement, d’autant que les promus de cette année (Monaco, Guingamp, Nantes) ont plutôt belle allure. Le début de saison casse-gueule qui leur est proposé (déplacements à Rennes et Lyon, réception de Lille) les plongent rapidement dans la zone rouge. Bien sûr, il y a bien quelques bons résultats à l’extérieur, et même un ou deux exploits, mais Reims ne respire pas une seule seconde cette saison et joue constamment sous pression. Une 18e place finale, à deux points seulement de Sochaux, éternel miraculé de la Ligue 1, condamne les Rémois à refaire un tour en Ligue 2, malgré toutes leurs prières à la cathédrale Notre-Dame. Une relégation difficile à encaisser pour les supporters, qui iront noyer leur chagrin dans les bars de la place d’Erlon au soir du 17 mai.
La banderole de supporter
« Alors les Sangliers, c’est bien la CFA ? »
Le derby débile de la saison
Troyes reparti goûter aux joies de la Ligue 2, Sedan désormais dans les abîmes des divisions du dimanche après-midi, le Stade de Reims va se sentir bien seul cette saison. Les Rémois n’auront aucun Champagnico contre Troyes à se mettre sous la dent, et ne jouiront même pas du plaisir de se foutre de la gueule de leurs voisins tout droit sortis de leur forêt des Ardennes. Le déplacement le plus court aura lieu à Paris, à une grosse heure et demie si ça roule bien sur l’A4. Le CapitaleProvincico ?
La chanson de la saison
Champagne, champagne, de Vanessa Amorosi. Pour ambiancer Delaune pendant les frappes de Kamel Ghilas à l’échauffement.
Par Benjamin Jeanjean