Reims cartonne, par Oudin !

L’anecdote avait été révélée au grand jour sur le plateau de J+1 il y a quelques semaines, et était ressortie ce week-end à quelques minutes de la rencontre à la Mosson : lorsqu’il enfile la tenue blanc et mauve vintage du Stade de Reims, Rémi Oudin devient un chasseur de buts. Mieux : cette saison en Ligue 1, mis à part face à Rennes il y a une semaine, il n’y a que sous cette tunique qui rend hommage à la finale de C1 1959 que la patte gauche de 22 piges a trouvé le chemin des filets. Alors lorsque le dress code du Montpellier-Reims de dimanche a été annoncé, le calcul était facile à faire : maillot third + Rémi Oudin titulaire = grosse probabilité de voir les filets trembler. Et ça n’a pas loupé : profitant des errements adverses, le garçon a allumé Benjamin Lecomte a deux reprises sur le billard de la Paillade, quasiment dans la même position, mais en variant les choix de frappes (27^e, 70^e) pour contribuer au nouveau coup des Champenois.

Boyz N the Oudin

Une performance notable de plus dans la grosse saison que réalise le natif de Châlons-en-Champagne, sa première dans l’élite. Ce talent a pourtant mis du temps à trouver sa place : passé par le centre de formation du FC Metz puis arrivé dans celui du Stade de Reims à l’âge de 15 ans, le gaucher a rarement fait l’unanimité durant sa progression au sein du sextuple champion de France. « Je garde toujours en tête mes périodes un peu difficiles, les premières années U17 et U19, déclarait-il en 2016 au site officiel du club. Je ne jouais pas beaucoup et je pense que ces années m’ont servi mentalement. Ces années-là étaient difficiles, mais elles m’ont aidé à grandir. » Même chez les pros, entre 2016 et 2018 en Ligue 2, l’ailier a mis du temps à devenir un titulaire en puissance, et ce n’est qu’en décembre 2017 qu’il s’est transformé en indéboulonnable aux yeux de coach David Guion, pour finalement facturer 7 pions et 7 caviars au terme d’un exercice duquel les Rémois ont terminé leaders.

Depuis, tout roule, le bonhomme fait ses matchs dans le couloir droit (ou gauche) des Rouge et Blanc, et la Ligue 1 commence à bien le connaître. Déjà bourreau de Rennes en octobre (doublé) et Lille en décembre, Oudin s’est transformé en machine depuis la reprise de janvier : Nice, Toulouse, et Rennes (encore) en ont fait les frais, avant Montpellier, donc. Auteur de quatre caramels sur les trois dernières journées et huit depuis août, il a déjà battu son record sur une saison et demeure en tête des buteurs de son équipe. Mais le pire, c’est que l’attaquant n’est qu’une réussite parmi tant d’autres au pays du champagne, et que même quand Oudin ne plante pas, Reims brille.

L’appétit vient en mangeant

Car le premier de cordée des promus 2018 est en train de bluffer tout le monde. Jamais descendus très bas depuis août (seulement 5 défaites, personne ne fait mieux à part le PSG), les pensionnaires d’Auguste-Delaune sont même en train de toucher du doigt les strapontins européens, avec une sixième place chipée au MHSC ce dimanche sans contestation possible. C’est simple, la team de Jean-Pierre Caillot, aujourd’hui troisième meilleure défense du championnat (24 buts encaissés) ne perd plus depuis décembre (hormis une élimination de la Coupe de France, aux tirs au but à Toulouse) et vient de faire quatre victimes en cinq parties, dont l’OM début février.

Avec des joueurs en pleine bourre à toutes les lignes : Edouard Mendy, Thomas Foket, Yunis Abdelhamid, Alaixys Romao, Xavier Chavalerin, Tristan Dingomé, la recrue Arbër Zeneli, etc. Assurer son maintien à un mois du printemps est un luxe que beaucoup d’équipes aimeraient s’offrir, surtout celles qui (re)découvrent ce niveau. La bande de Guion (41 points) l’a fait. Mais sans fanfaronner pour autant : après tout, ce n’est peut-être que le début.