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- Reims-Lorient (4-2)
À la folie Balogun
Le meilleur buteur du championnat ne s'appelle plus Kylian Mbappé, mais bien Folarin Balogun. Trois jours après avoir arraché le nul au Parc des Princes, l'Anglais s'est encore mué en héros du Stade de Reims, cette fois face à Lorient, en plantant un triplé (4-2). Le fauve est lâché.
Même une fois le joueur sorti, remplacé par Kaj Sierhuis, les supporters rémois ont continué de scander son nom. Folarin Balogun méritait bien ça. L’attaquant anglais a éclaboussé Delaune de toute sa classe mercredi contre Lorient, crucifié par son triplé (4-2). Il compte désormais 14 buts en Ligue 1. Seuls Erling Haaland (25) et Harry Kane (16) ont davantage marqué dans les cinq grands championnats cette saison. Résultat ? Reims, onzième, n’est qu’à deux points du top 8 et dispose d’un matelas de onze longueurs sur la zone rouge. La Cité des sacres tient son nouveau roi, au moins jusqu’au mois de juin.
1️⃣4️⃣ 𝗯𝘂𝘁𝘀@balogun, nouveau meilleur buteur de @Ligue1UberEats 👊#SDRFCL #Triplé #TeamSDR pic.twitter.com/ipUREcqwGi
— Stade de Reims (@StadeDeReims) February 1, 2023
Dans les pas de Bianchi
Balogun a mis un peu de temps à entrer dans son match face aux Merlus, à l’image de son duel perdu avec Vito Mannone, un autre ex-Gunner (26e). Le buteur a beaucoup tenté, a cadré sept frappes et en a converti trois. D’abord un penalty autoritaire, en force, qui a pris le portier à contre-pied et relancé les Champenois (44e). Son sens du placement lui a ensuite permis de valider le bon travail de Junya Ito, encore du pied droit (61e). Dans la foulée, il a définitivement plongé Delaune dans l’euphorie en inscrivant le but du 4-2, sans contrôle, du gauche (64e). Deux derniers buts « d’une qualité exceptionnelle » dixit son coach Will Still. « Ça montre l’attaquant et le personnage qu’il est. Il travaille énormément pour permettre à l’équipe d’être dans cette situation-là. »
Son premier triplé en Ligue 1, à 21 ans, en fait le plus jeune Rémois à réaliser cette performance depuis Robert Bérard, à 19 ans, en septembre 1959. Ses temps de passage (14 buts en 20 matchs de Ligue 1) font d’ailleurs écho au légendaire Carlos Bianchi, auteur de 17 réalisations sur ses 20 premières rencontres dans l’élite avec Reims. « Balogoal » est encore loin de pouvoir prétendre à quelconque comparaison avec l’Argentin, mais il a déjà réussi à faire oublier le départ d’Hugo Ekitike, auteur de 22% des buts rémois en championnat la saison passée. Et à mettre tout le monde d’accord.
Spoke to Titi before the game! Only right I show my respect 🥶 pic.twitter.com/41BTuKcIiK
— Balogun (@balogun) January 30, 2023
Challenge accepted
Arrivé dans l’Hexagone après un prêt peu convaincant à Middlesbrough, au cours duquel il n’a marqué que trois fois en 18 matchs de Championship, l’arme fatale du SDR a d’ores et déjà dépassé toutes les espérances. Y compris celles de Nicolas Pépé, avec qui Balogun avait discuté avant de signer cet été. « Nicolas m’a fixé comme objectif de marquer 10 buts, confiait-il sur le site de la Ligue 1 en novembre. Il m’a dit que ce serait pas mal pour un début en Ligue 1 et que j’avais les qualités pour jouer en France. » Le natif de New York a relevé le pari avec la manière, en accrochant Marseille, Lens, Rennes ou encore le PSG à son tableau de chasse. Tellement qu’il y a quelques semaines, la presse anglaise évoquait la possibilité qu’Arsenal le rappelle plus tôt que prévu à la suite de la blessure de Gabriel Jesus. Il serait d’ailleurs pisté par l’AC Milan et l’Inter.
« J’avais plusieurs pistes en Angleterre, en France et en Allemagne, expliquait le joueur en novembre. La solution la plus facile aurait été de rester dans le pays que je connais, avec ma famille et mes amis, et c’est d’ailleurs ce qu’ils m’encourageaient à faire. Mais ça ne me tentait pas. J’avais vraiment envie de me tester, sortir de ma zone de confort et voir comment j’allais réagir face à un nouveau défi. » Un choix payant, salué par Thierry Henry himself. « En général, les jeunes Anglais restent aux alentours de la maison, ils n’aiment pas trop bouger. Ça montre déjà l’état d’esprit du garçon », notait le consultant d’Amazon Prime, en soulignant son profil d’attaquant « à l’anglaise, qui se bat, met la pression et n’a peur de personne ». Dimanche dernier, après avoir climatisé le Parc des Princes, l’Anglais était comme un gosse pour prendre une photo avec la légende d’Arsenal. Les rôles finiront peut-être par être inversés, qui sait.
Par Quentin Ballue