- Coupe de France
- 1/4
- Quevilly/OM
Régis Brouard : «C’est notre Ligue des Champions à nous»
Régis Brouard est le coach de l’US Quevilly, une équipe qu’il a déjà emmenée en demi-finale de Coupe de France, en 2010. Entre mauvaise passe en championnat et exploits en coupe nationale, prise de température avant le quart de finale face à l’OM.
Régis, Quevilly et la Coupe de France, c’est une histoire qui marche. Y’a un grimoire avec une formule magique au club ? Non, il n’y a pas de recette miracle pour cette compétition. Il y a une bonne étoile ces dernières années au-dessus du club, faut profiter, il faut prendre ce qui vient parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Mais dans l’ensemble, on n’a pas de recette particulière !
Y a-t-il de grandes similarités entre le groupe de 2010 qui va en demie et celui-ci ? Plus de la moitié de l’effectif qui jouera demain était présent contre Paris en 2010. Y’a l’ossature forte qui est toujours en place, donc quelque part, la base est la même, oui.
Comment fait-on la transition entre le championnat de National, et un match aussi prestigieux en Coupe de France ? C’est sûr qu’on est dans une situation difficile en championnat cette saison, notamment à cause de la Coupe de France. Depuis le match des huitièmes face Orléans, on savait qu’au prochain tour on jouerait Marseille en cas de qualification. Donc tout le monde s’est projeté sur ce match face à l’OM. Malheureusement, on possédait un petit matelas confortable en championnat, ça nous a fait oublier nos qualités, notre état d’esprit en championnat. Y’a eu une forme de laisser-aller, on a mis de côté les exigences du National, et aujourd’hui, on s’en mord les doigts. Mais bon, je pense que mes joueurs vont faire abstraction de tout ça et répondront présent dans l’attente qu’on peut avoir d’eux. Ça reste deux compétitions totalement différentes, on le voit bien lorsqu’on étudie nos résultats dans les deux tableaux.
N’est-ce pas le meilleur moment pour affronter l’OM ? Il y a presque une similitude entre eux et nous, pour le coup. Ils ne gagnent pas en championnat, nous aussi ça fait un moment qu’on n’a pas gagné non plus. Ils vont jouer un quart de finale de Champions League, nous on va faire un ¼ de Coupe de France, c’est notre Ligue des Champions à nous ! Bien que tout le monde me dise que c’est le bon moment pour les jouer, je ne partage pas leur avis pour deux raisons. D’une, ça fait un paquet d’années que Marseille n’a pas gagné la Coupe de France et je reste persuadé que c’est un trophée qu’ils aimeraient ramener sur le Vieux Port. Et de deux, c’est le seul trophée que Didier Deschamps n’a jamais gagné. Donc attention, la Coupe de France c’est une compétition à part, et leur état de forme actuelle n’est pas à prendre en compte.
Quelles consignes allez-vous donnez à vos joueurs avant de rentrer sur le terrain ? Y’aura un schéma de jeu qui sera préparé… Après j’ai été joueur, je sais très bien comment ça se passe. Le niveau d’application, de concentration, et de motivation surtout, sera au maximum. La chose essentielle pour moi c’est qu’ils vivent ce moment pleinement. Ça fait un moment qu’ils en parlent, qu’ils y pensent, qu’ils le vivent au quotidien. Quand arrive un moment tant attendu, il faut savoir le vivre au maximum. Je n’arriverai pas à comprendre qu’ils soient là pour gérer, et ne pas vivre le jeu, les émotions à fond. Oui, que mes joueurs vivent le match à 100%, ce sera mon mot d’ordre dans les vestiaires.
Vous avez participé à la dernière campagne de pub Nike. La médiatisation sur le club et sur vous pour le coup, vous la gérez comment ? Je la gère tranquillement, avec beaucoup de recul, de plaisir aussi. La Coupe de France c’est la seule compétition où on peut mettre en valeur des clubs et des personnes du monde amateur. Donc, en connaissant bien le milieu, on prend ça avec beaucoup de plaisir, sans oublier que si demain on vient à perdre, tout ça s’arrêtera en un clin d’œil. On reste à notre place.
Le président a-t-il prévu une double ou une triple prime en cas de victoire? Si seulement j’avais un président comme ça ! Y’a une prime qui est établie, et je peux vous assurer qu’elle ne sera ni doublée, ni triplée, ni rien du tout (rires) !
Propos recueillis par Walter Laouadi