- Bundesliga
- 34ème journée
Record pour Dortmund, Cologne relégué
Le Borussia Dortmund remporte le championnat avec 81 points, record absolu en Bundesliga. Klaas-Jan Huntelaar termine meilleur buteur, et Hanovre finit européen. En bas de classement, le Hertha Berlin jouera les barrages contre le troisième de D2. Le FC Cologne est relégué.
Sebastian Kehl est un homme heureux. Voici dix ans qu’il est au Borussia Dortmund, et c’est la troisième fois qu’il remporte le championnat. Il est 17h30 passées quand le numéro 5 reçoit le Meisterschale des mains de Reinhard Rauball, le président de la Ligue allemande (et aussi du…Borussia) et le soulève dans le ciel pluvieux de la ville de la Ruhr, devant plusieurs centaines de supporters descendus de la Südtribüne pour se tenir en face de leur héros. Car ce Borussia Dortmund 11/12 est vraiment héroïque, quelque part. Du moins est-il entré dans l’histoire de la Bundesliga en battant le record de points obtenus, jusqu’ici détenu par le Bayern. 23 journées sans défaite (série en cours), 81 points obtenus en 34 journées. Chapeau. Par ailleurs, grâce à son doublé, Robert Lewandowski dépasse Jan Furtok et devient, avec 22 buts, le meilleur buteur polonais sur une saison en Bundesliga. Une Pologne omniprésente aujourd’hui face au SC Fribourg, puisque Jakub Blaszczykowski y est également allé de son doublé, et Lukasz Piszczek de sa passe décisive. Ce qui fait 31 buts pour les Polonais sur les 80 inscrits par le BVB cette saison.
Bien entendu, Schalke ne pouvait pas laisser Dortmund obtenir tous les titres cette saison. Alors du côté de Gelsenkirchen, on s’est chargé d’obtenir le titre de meilleur buteur. Grâce à son doublé au Weserstadion (victoire 3-2 du Null-Vier sur Brême), le Néerlandais Klaas-Jan Huntelaar finit « Torschützenkönig » avec 29 réalisations. Il en profite même pour égaler le record de buts sur une saison de la légende du S04, Klaus Fischer. S’il reste à Schalke, Huntelaar est bien parti pour devenir un jour le meilleur buteur étranger de Bundesliga, « titre » qui est pour le moment entre les pieds de Claudio Pizarro. Après les deux pions qu’il vient dajouter aujourd’hui, le Péruvien en est à présent à 160 unités (en 333 matchs).
Wolfsburg assommé, Hanovre en Europe
Les premières places au classement étant déjà assurées, restait à savoir qui, de Wolfsburg (44 points) ou de Hanovre (45 points), allait finir septième, la dernière place qualificative pour l’Europa League. Avantage à Volkswagen, pour commencer : l’inévitable Patrick Helmes (12 buts en 15 apparitions) ouvre la marque dans le duel automobile qui l’oppose à Mercedes (ou Porsche, c’est selon) et Stuttgart. Ça sent bon pour les Loups, d’autant plus que, 514 kilomètres plus au Nord, Hanovre est menée au score par Kaiserslautern. Didier Ya Konan, bien aidé par Bugera, réduit la marque, mais à la mi-temps, Wolfsburg est toujours européen. Ça se précise d’autant plus à l’heure de jeu quand Russ porte la marque à 2-0. Felix Magath est content. Mais très vite, le grand amateur de thé doit descendre de son nuage (de lait). Stuttgart se réveille. Dangereusement, même. Tout comme face au Borussia Dortmund, les Souabes ont attendu les vingt dernières minutes pour accélérer. Et boum! En l’espace de six minutes Cacau, Maza et Traoré donnent l’avantage, la victoire, même, à Stuttgart. Ce qui n’est pas sans déplaire à Mathieu Delpierre, qui disputait là son dernier match avec les Souabes et qui a même lâché sa larmichette. Pendant ce temps, Didier Ya Konan donnait la victoire à Hanovre. Le 96 sera européen. Wolfsburg peut aller faire réviser son moteur.
Le dernier match de Ballack, le gala de Reus
Dans les matchs qui ne servaient plus ou moins à rien, Augsburg s’est imposé 1-0 face à Hambourg, qui clôt là sa plus mauvaise saison de Bundesliga. Si les dirigeants ne se bougent pas, le « Dinosaure » pourrait finir par disparaître de la surface de l’élite, et ce dès l’an prochain. Du côté d’Augsburg, on est content de rester en première division, mais ça ne se fera sans Jos Luhukay. Le technicien néerlandais s’est semble-t-il brouillé avec son président, et a décidé de s’en aller. Sinon, le Bayer Leverkusen, déjà qualifié pour l’Europa League, a plié le 1.FC Nuremberg (1-4) grâce notamment à un triplé de Stefan Kießling. Michael Ballack a fait de jolies choses pour sa dernière apparition en Bundesliga. De son côté, Gladbach, assuré de disputer le tour préliminaire de Ligue des Champions, est allé gagner 3-0 sur la pelouse de Mayence. Bien entendu, pour sa dernière apparition sous le maillot des Fohlen, Marco Reus a tenu à régaler. Deux buts, un amour de passe décisive, et voici que Gladbach termine la saison en beauté. D’autant plus que l’ennemi intime, Cologne, s’est cassé la gueule…
Le navire colonais coule, le Hertha vit encore
Lukas Podolski est triste. Il aura fait tout son possible pour maintenir son club dans l’élite. Il a inscrit 18 buts cette saison et distribué huit passes décisives, mais tout cela se sera avéré insuffisant pour sauver le club du Rhin. Un club plombé par les problèmes, que ce soit au niveau du comportement des joueurs (Peszko) ou bien des « supporters » (course-poursuite et agression de fans de Gladbach sur l’autoroute, Michal Kadlec de Leverkusen qui se fait péter la gueule…), ou que ce soit le cirque des dirigeants (Overath qui démissionne, Finke qui en fait de même). Le FC avait trop la tête sous l’eau pour se maintenir dans l’élite. Face au Bayern, Podolski et compagnie ont été impuissants et malchanceux (1-4). A la fin de la rencontre, Lukas Podolski a voulu aller voir les supporters pour les calmer, les remercier pour tout, mais un cordon de policiers s’étendait sur toute la largueur du RheinEnergieStadion. On a connu plus sympa, comme séparation.
A Berlin, bien au contraire, c’était la fête. Le Hertha disputera les barrages. Otto Rehhagel est en passe de réussir un truc un peu fou, donc : maintenir le club berlinois dans l’élite alors que celui-ci était promis à l’étage d’en dessous. Le match face à Hoffenheim promettait d’être difficile, d’autant plus que Markus Babbel, même s’il ne voulait pas couler le Hertha, voulait la peau du manager Michael Preetz. Ben-Hatira ouvre le score pour Berlin, mais le match s’annonce quand même très compliqué. Voyant son équipe galérer, Levan Kobiashvili décide alors de sortir le grand jeu. 42ème minute, le Géorgien pousse Ryan Babel sur Peter Niemeyer. Le joueur de Berlin s’écroule. Le Néerlandais va alors voir Kobiashvili, qui s’écroule tout seul, sous les yeux de l’arbitre. Deuxième jaune pour Babel, direction les vestiaires. En supériorité numérique, c’est évidemment plus simple. Ben Hatira ajoute un deuxième but, Compper réduit la marque à 2-1, avant que Raffael ne donne un avantage définitif dans les ultimes secondes de la partie. Le Hertha Berlin jouera donc les barrages contre le Fortuna Düsseldorf, Sankt-Pauli ou Paderborn. Comme quoi, rien n’est impossible pour Otto Rehhagel.
Pour voir l’ensemble des résultats de cette dernière journée, c’est ici.
Par Ali Farhat