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Real : Vers l’infini et Carlo de là
Après avoir offert un nouveau come-back fracassant avec son Real, Carlo Ancelotti disputera sa cinquième finale de la compétition reine en tant que coach. Un record, un de plus, pour l’un des meilleurs managers de l’histoire du foot.
Jusqu’au bout, Carlo Ancelotti aura été le seul à garder son calme. Sans savoir comment se défaire de ce légendaire flegme ainsi que de ce sourcil qui s’en va tutoyer le haut de son crâne. Lorsque Karim Benzema est percuté par Ruben Dias dans la surface et que l’attaquant français remet devant les Merengues au début de la prolongation, le technicien italien range une main dans sa poche, se tourne vers son banc, et laisse Marcelo et les autres exulter pour lui. Intérieurement, il sait : Manchester City a été touché, coulé, puis finalement enterré par sa formation d’une létalité sans commune mesure. Une semaine après être devenu le premier manager vainqueur des cinq plus grands championnats européens, Ancelotti s’attaque à une contrée encore inexplorée en s’imposant comme le premier coach à disputer cinq finales de C1 sur un banc (plus deux comme joueur). Voilà peut-être pourquoi Ancelotti est si silencieux : il laisse son bilan parler pour lui.
Carlo, toujours au top
Il n’est pas impossible qu’au moment d’allumer la lumière dans son salon, le créateur du sapin de Noël fasse comme Marcello Lippi en son temps. D’abord, se servir un verre d’un vin rouge renommé, s’allumer un cigare cubain et se remater le match pour enfin prendre son pied. Une nouvelle fois cette saison, il reverra son Real bousculé, comme face à Paris et Chelsea lors des tours précédents. Il esquissera même certainement un sourire lors du miracle de Thibaut Courtois devant Jack Grealish, avant un rire aux éclats sur le sauvetage dingo de Ferland Mendy. Avant l’extase totale.
L’histoire entre le Real et Ancelotti est déjà magnifique, elle vient d’accoucher là d’un nouveau chapitre d’exception. Arrivé en 2013 après avoir été viré comme un malpropre à Paris, Carlo en avait profité pour soulever la coupe aux grandes oreilles, avant que l’ère de Zidane n’occulte une partie de son travail de fond. Mais pas aux yeux de Florentino Pérez qui, malgré ses années décevantes à Naples et surtout à Everton, annonciatrices à tort d’un déclin, n’a pas hésité à le rappeler pour continuer à écrire la légende de son club.
Légende en cours d’écriture
Au sortir de cette rencontre de légende, Carlo Ancelotti a révélé comment il avait privé Pep Guardiola d’une potentielle victoire finale après laquelle il court depuis onze ans maintenant : « Avant le match, nous avons montré aux joueurs une vidéo qui reprenait toutes les remontada que nous avons faites cette saison : il y en avait huit. Et à la fin, il était dit qu’il nous en manquait une. » La voilà qui est tombée dans son escarcelle. Il ne serait pas étonnant d’entendre qu’une nouvelle fois, le Real a gagné grâce au mérite de ses champions, de Benzema, de Vinicius et des autres. Si c’était City qui l’avait emporté, les louanges sur le projet mis en place par Guardiola berceraient les fans du club anglais qui rêveraient à nouveau de siéger sur le trône du Vieux Continent.
En 2014, Ancelotti avait déjà écarté Guardiola de sa route avant de glaner sa dernière Ligue des champions en date. Huit ans plus tard, il a l’occasion d’aller chercher sa quatrième C1 en battant Liverpool à Saint-Denis pour décrocher un nouveau record : celui du coach le plus titré devant Bob Paisley, une légende chez les Reds, et Zinédine Zidane, qu’il connaît par cœur. Une chose est sûre : Ancelotti a 62 ans et n’a pas fini d’écrire sa légende.
Par Andrea Chazy