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Real Sociedad : revoilà les p’tits Basques
Le surprenant quatrième du dernier exercice espagnol et futur adversaire de Lyon en Ligue des champions a beaucoup perdu pendant l'été. Son meilleur joueur et son entraîneur. Le club Txuri Urdin fait confiance à sa jeunesse dorée pour la saison la plus compliquée: celle de la confirmation.
Bilan météorologique de l’été : maussade, avec de gros orages
Un été bien pourri. Caniculaire dans le sens des départs. Polaire dans le sens des arrivées. Pour bien commencer, Philippe Montanier quitte le navireAnoeta dans d’étranges circonstances. Auteur d’un très bon parcourt cette saison, l’ancien coach valenciennois espérait une marque d’amour de ses dirigeants. Un nouveau contrat de trois ou quatre ans lui aurait permis de se projeter et poursuivre dans la durée son travail de formation avec les minots du club. Le Normand n’a donc que peu goûté que ses dirigeants ne lui proposent qu’une année supplémentaire de contrat. Il a préféré mettre les voiles, direction l’Ille-et-Vilaine et le stade de la route de Lorient. Pour le remplacer, les dirigeants ont misé sur la continuité et offert une promotion à son ancien adjoint Jacoba Arrasate, un homme jeune et sans pedigree mais qui connaît bien la maison.
Alors que les supporters de l’ancienne équipe de Raynald Denoueix flânaient l’esprit libéré sur la promenade de la Concha advint le deuxième coup dur de l’été : le Real Madrid en voulait à la peau du petit prodige local, Asier Illarramendi. Quand Florentino Pérez aime, Florentino Pérez ne compte pas. Et ce n’était pas une clause libératoire de 32 millions d’euros qui risquait de refroidir sesardeurs. À 23 ans, celui que l’on présente comme le successeur de Xabi Alonso —même poste, même club de cœur, même allure sur le pré— devient le transfert espagnol le plus cher de l’histoire du Real Madrid. Avec 32 patates de plus sur le compte en banque, les naïfs pensaient que le club basque allait animer le mercato et étoffer son effectif. Que nenni, ce gros chèque servira au mieux à améliorer les structures de formation, au pire à combler les pertes du club.
Le (ou les) joueur(s) à suivre
Malgré cet été pourri, les récoltes pourraient ne pas être mauvaises l’an prochain. Les jeunes pousses sont prometteuses et nombreuses. La saison dernière, Carlos Vela, Antoine Griezman et Íñigo Martínez ont pris une autre dimension —le gaucher français et le défenseur espagnol tapent d’ailleurs à la porte de leurs sélections respectives—. La vente d’Illarramendi a au moins permis au club de verrouiller ses autres pépites. Derrière les têtes d’affiches, une flopée d’autres jeunes issus de la Fabrica, le petit Rubén Pardo en tête, attendent patiemment leur heure. Tout le monde vous le dira, pour faire un bon Petit Basque, il faut que les jeunes brebis soient guidées par un pasteur d’expérience. À la RealSociedad, il s’appelle Xabi Prieto, il a 29 ans et n’a connu qu’un seul club, celui de sa ville natale.
Portrait-robot
14% Biarritz Olympique
27% Blancs-becs40% Pur lait de brebis
13% Toque6% Dentsdescie
Ce qu’il va se passer cette saison
Eliminé dans les arrêts de jeu du match retour par l’OL, la Real Sociedad tente de se remettre de ce but assassin de Jimmy Briand. Malgré un exploit et une victoire 2 à 1 Bernabéu (but d’Agirretxe dans le temps additionnel), les pensionnaires d’Anoeta passent les fêtes de fin d’année à une morose 13e place. Heureusement, l’équipe finit la saison en boulet de canon, enchaînant 8 victoires sur ses 9 derniers matchs et en chipant à la dernière journée la 4e place à Valence. Une nouvelle fois. Antoine Griezmann s’offre un beau double-double (14 buts, 15 passes) et s’envole directement vers un Paris Saint-Germain champion d’Europe. Pour 48millions d’euros.
Coefficient de résistance à Florentino Rosell
Bien sûr, difficile de se présenter comme fer de lance de la résistance contre l’axe Madrid-Barcelone quand on s’est fait chiper son meilleur joueur par Tonton Florentino en personne, même s’il a dû aligner les 32 millions (hors TVA) de la clause libératoire. Cependant, quand on est la seule équipe espagnole hors Real Madrid à avoir battu le FC Barcelone lors de la saison dernière, qui plus est un 19 janvier, veille de la Saint Sébastien, on a le droit de fanfaronner, un peu. De toute façon, un club basque ne peut raisonnablement pas recevoir un coefficient inférieur à 70%. Aupa Erreala !
La chanson du club
Le vieux chalet, Là-haut sur la montagne.
En souvenir de Philippe…
Par Pablo Garia-Fons