- C1
- 8es
- Real Sociedad-PSG (1-2)
Le Paris Serein Germain
Fort de ses deux buts d'avance acquis il y a trois semaines, le PSG n'a jamais tremblé à Saint-Sébastien pour écarter la Real Sociedad. Serein du début à la fin d'une soirée qui avait tout pour être un nouveau cauchemar, le club de la capitale peut-il voir plus loin ?
Malgré une première qualification en quarts de finale de Ligue des champions depuis trois ans, il n’y a pas eu d’effusion de joie au coup de sifflet final de la part des joueurs parisiens. Pas d’embrassades prolongées ou de poing rageur en direction du parcage visiteur. Tout juste le sentiment du devoir (bien) accompli. Dans la foulée d’une semaine agitée hors du terrain autour du cas Kylian Mbappé, les champions de France ont fait preuve d’une grande sérénité sur la pelouse d’Anoeta. Les Rouge et Bleu ont été maîtres d’une soirée que certains imaginaient pouvoir entrer dans la liste des immenses désillusions européennes du club. Mais pas eux.
En toute décontraction
Dès la fin d’après-midi, c’est déjà le sentiment qui prédominait parmi les supporters parisiens qui s’étaient donné rendez-vous près de la plage de la Concha, avant de défiler, avec grand bruit et à grand renfort de fumigènes, jusqu’au stade d’Anoeta, à une demi-heure de là. Si les souvenirs de déplacements douloureux à Bernabéu ou au Camp Nou sont dans de nombreuses têtes, l’ambiance est alors déjà plutôt détendue et confiante. Pour une fois, ce sera le cas y compris une fois le coup d’envoi donné. Le premier quart d’heure passé et le tableau d’affichage débloqué par Kylian Mbappé, les 2 000 chanceux présents en parcage ont pu se faire entendre dans toute l’enceinte – à l’exception des derniers instants après la réduction du score de Mikel Merino.
« On voulait se qualifier, mais aussi gagner, se rendre le match un peu plus tranquille. C’est ce qu’on a fait, on avait un plan de jeu qui était clair. On ne s’est pas mis en grande difficulté, se félicitait Kylian Mbappé dès le coup de sifflet final au micro de Canal+. Il fallait tout de suite doucher les espoirs. » Côté Real non plus, le dénouement n’aura pas débouché sur un trop-plein d’émotions négatives, les tribunes d’Anoeta fêtant comme il se doit leurs ouailles, dépassées par ce PSG sérieux. Fiers de leur parcours, les Txuri-urdin profitaient une dernière fois du moment, à l’image de Take Kubo, tout sourire en discutant avec Lee Kang-in dans les entrailles d’Anoeta. « Si le PSG joue à ce niveau, il est un sérieux candidat pour aller jusqu’en finale, il n’y a aucun doute, lâchait pour sa part Imanol Alguacil devant la presse. Leur manière de travailler, de défendre… » Le simple constat d’un résultat devenu implacable.
Le projet avance
Il faut dire que 90 minutes durant, Paris a montré l’image d’une formation sûre de ses forces, loin de l’équipe qui a trop souvent perdu pied dans ce genre de rendez-vous au fil des dernières années. Une pièce de plus dans le puzzle assemblé par Luis Enrique depuis son arrivée et certainement une étape importante dans la progression collective promise au début de l’hiver par le technicien espagnol. « Mes équipes sont toujours très agressives, on presse avec 45 mètres dans notre dos sans être intimidés, affirmait à son tour l’intéressé, qui n’avait que du positif à retenir de ce voyage au Pays basque. On peut avoir de meilleurs résultats, mais ce n’est pas un souci pour moi. On peut battre n’importe qui. Les matchs importants arrivent, et on n’a pas peur. »
7 – Le Paris SG s’est qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des Champions pour la 7e fois sous l’ère QSI – sur la période (depuis 2011/12), c’est 3 fois de plus que les autres clubs français réunis (Monaco x2, Lyon et Marseille x1). Locomotive. pic.twitter.com/jUnsXJMan2
— OptaJean (@OptaJean) March 5, 2024
Justement, alors qu’aucun favori clair ne se dégage dans cette Ligue des champions (à part peut-être Manchester City), ce PSG que l’on n’attend presque plus peut-il réussir à tirer son épingle du jeu ? « Il y a une chose : personne ne nous bat dans l’ambition. On a été l’une des meilleures équipes en phase de poules et on est en train de s’améliorer », assurait encore Enrique. Il n’empêche, si Paris a maîtrisé les événements loin de ses bases pour la première fois de la saison sur la scène continentale, ce succès face à une Real Sociedad clairement pas au mieux n’écarte pas non plus totalement l’hypothèse d’une nouvelle tornade comme à Newcastle ou Milan en quarts de finale. Tout juste permet-il d’éclaircir encore un peu plus le ciel au-dessus de la tête des champions de France. Mais attention, ces derniers ne sont jamais autant susceptibles de se vautrer que quand il ne semble plus y avoir le moindre nuage à l’horizon.
Par Tom Binet, à Anoeta