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- Real Madrid-PSG (2-2)
Real-PSG : la VAR toujours sous l’eau
Le PSG n'avait pas besoin de ça pour conclure une première période compliquée. Alors que les Parisiens pensaient pouvoir obtenir un penalty, l'assistance vidéo a pourtant déjugé l'arbitre principal sur une action antérieure. Une nouvelle incongruité dans l'application de la VAR.
Une aide providentielle. Voilà ce dont avait besoin le Paris Saint-Germain à quelques encablures de la mi-temps. La défense subissait alors les vagues madrilènes, le milieu était noyé, Kylian Mbappé se débattait en solitaire, Icardi était sevré de ballon. Mais une noix de beurre dans cette soupe s’est finalement immiscée au moment où l’avant-centre argentin, lancé dans la profondeur par son compatriote Ángel Di María, vient se faire faucher à l’entrée de la surface par les grands segments de Thibaut Courtois. À vitesse réelle et après les premiers ralentis, le penalty est indiscutable, bien que contre le cours du jeu. D’ailleurs, Artur Soares Dias, l’arbitre de ce match, semble d’accord avec ça. Sans désigner précipitamment le point des onze mètres, le Portugais se permet juste d’avoir un avis du car-régie histoire de vérifier si la faute était bien dans les 16,5 mètres. En tout cas, le carton rouge a déjà été dégainé à l’intention du portier belge, en sa qualité de dernier défenseur, et on se réjouissait déjà des retrouvailles entre Alphonse Areola et ses anciens coéquipiers.
Pourtant, les grésillements dans l’oreillette concernaient tout autre chose. Rappelé à son écran de contrôle, M. Soares Dias est alors questionné sur une action se déroulant quelques secondes plus tôt : une poussette d’Idrissa Gueye sur Marcelo dans un duel sur la ligne médiane. Si le Brésilien se pliait en quatre sous le coup de ce (tout petit) contact, le Sénégalais récupérait la gonfle et lançait le contre. À ce moment, l’homme en rose est pourtant bien placé et laisse le jeu se dérouler, validant spontanément sa décision par un geste de la main qui veut certainement dire « ça joue, ça joue » dans la langue des signes. Mais la cassette l’oblige à se déjuger, à annuler le penalty et l’expulsion de Courtois. La horde de Madrilènes révoltés est alors remplacée par une meute de Parisiens énervés, pendant que Thomas Tuchel ne pouvait que se bidonner de désarroi sous sa capuche.
« Respectez l’arbitre » , qu’ils disaient
La colère parisienne est alors légitime. Parce qu’à 1-0, ce penalty aurait pu permettre de camoufler une première période indigeste. Et parce qu’avec un peu de recul, considérant la réaction en fin de match, cette décision aurait changé complètement la donne. Mais ce scandale va bien au-delà du petit cas personnel du PSG. Cette situation montre clairement que l’application de la VAR est encore aujourd’hui quelque chose de flou. Ici, l’assistance vidéo s’est alors transformée en une remontrance envers l’arbitre principal. Parce que ce dernier avait alors un avis clair sur un fait qui ne présentait pas grand-chose de litigieux, mais qui s’est ensuite révélé décisif. Jusqu’où les bandes d’enregistrement seront-elles rembobinées à l’avenir ? Par exemple, est-ce qu’une touche attribuée à la mauvaise équipe deux minutes plus tôt pourra permettre d’annuler un but ?
Sous couvert de rendre ce sport plus juste, pour des cas où le simple œil humain ne pouvait pas suffire, la VAR a fini par effacer les interprétations des arbitres, et donc par supprimer in fine la dimension humaine dans l’arbitrage. Rappelons d’ailleurs que la notion d’arbitrage inclut toujours un tiers pour régler un différend entre deux parties. Il y avait peut-être un homme dans le car-régie de Madrid ce soir, mais un homme dans lequel sommeillait un vieux robot sans âme.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Mathieu Rollinger