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Real Madrid, SOS mon attaque a besoin d’aide
Muet face au but depuis 319 minutes, le Real Madrid va devoir trouver des solutions offensives pour mettre fin à cette vilaine série. En tout cas, Julen Lopetegui ne compte pas changer son plan de jeu fait de possession pour faire trembler les filets adverses.
Julen Lopetegui a beau avoir démarré sa carrière avec le Castilla du Real Madrid – équipe qu’il a coachée une saison en 2008 –, il n’en reste pas moins un proche de Pep Guardiola. Les deux hommes se sont connus à Barcelone, où l’ancien sélectionneur de la Roja a évolué trois saisons entre 1994 et 1997, et force est de constater que le courant est plutôt bien passé : « C’est mon ami, un des meilleurs entraîneurs de l’histoire » , avouait Lopetegui en avril 2015 à quelques heures du quart de finale de C1 entre son FC Porto et le Bayern Munich. Il faute dire que comme Pep Guardiola, Julen Lopetegui fait de la maxime « Plus vous avez le ballon, plus vous avez de chances de gagner » une philosophie.
Et c’est ainsi que le Real Madrid a commencé sa saison de Liga par une victoire 2-0 face à Getafe avec 78,05% de possession de balle, soit le troisième taux le plus important des Merengues depuis 2009. Deux ans plus tôt, les hommes de Zinédine Zidane n’avaient eu besoin « que » de 63% de possession de balle pour battre 5-1 les Azulones, tandis qu’en mai 2015 ceux de Carlo Ancelotti s’étaient contentés de 54% de possession pour écraser ce même Getafe 7-3. Preuve qu’avoir la possession n’est pas forcément synonyme de marquer des buts. Surtout à Madrid.
Un désert de 5h19 face au but
Lors de ses trois derniers matchs face à Séville, l’Atlético et Moscou, le Real Madrid a toujours eu au moins le ballon à 60% du temps. Cela n’a pourtant pas suffi aux Merengues qui terminent avec une défaite en Andalousie (3-0), un nul dans le derby (0-0) et une défaite en Russie (1-0) avec en tout et pour tout la bagatelle de zéro but inscrit. Ce qui donne un total de 319 minutes – 5h19 pour ceux qui ne sont pas amis avec les mathématiques – sans inscrire le moindre pion. Une série de trois matchs sans marquer qui n’avait plus été vue dans la capitale espagnole depuis janvier 2007 avant que Ruud van Nistelrooy ne vienne briser la série. Pire, avec cinq victoires, deux nuls et trois défaites, Julen Lopetegui possède le moins bon bilan après dix matchs pour un entraîneur sous le règne de Florentino Pérez.
Des chiffres qui commencent à inquiéter les supporters du Real Madrid, qui doutent du successeur de Zinédine Zidane, et même les joueurs eux-mêmes, à l’image de Luka Modrić : « L’ambiance dans le vestiaire n’est pas la meilleure en ce moment. Nous devons relever la tête. Lors des trois derniers matchs, surtout à Séville et ici (Moscou, N.D.L.R.), nous n’étions pas à notre niveau. Lorsque vous ne marquez pas de buts, c’est préoccupant, mais nous allons trouver des solutions pour sortir de cette situation. » Un léger message d’espoir que porte à chaque conférence de presse Julen Lopetegui : « Pour réussir à marquer, il faut juste insister, engendrer des occasions, redevenir plus efficaces. Il faut continuer à essayer pour se remettre à marquer, les victoires suivront. Ce sont des situations et des moments difficiles. Il y a quelques jours, nous avons fait un super match contre la Roma, nous n’étions pas si bons et invincibles à ce moment-là, comme nous ne sommes pas si mauvais maintenant, il y a un équilibre. »
Les contres, c’est terminé
En insistant sur « la malchance » de son équipe, Julen Lopetegui n’a pas totalement tort. Entre les blessures (Carvajal, Bale, Isco, Marcelo) et les nombreuses frappes qui rebondissent sur les montants (trois à Moscou), le Real Madrid n’est pas forcément verni. Mais, ce n’est pas la première fois que Gareth Bale et Isco sont à l’infirmerie, comme ce n’est pas la première fois que les montants adverses tremblent. Sauf que ces dernières années il y avait un certain Cristiano Ronaldo pour faire trembler les filets. Mais, plus que le départ du Portugais, c’est un nouveau projet à mettre en place avec une idée de jeu différente que celle de Zinédine Zidane : plus de possession et donc par définition moins de contres, ce qui était l’arme fatale du Real Madrid du double Z. Et cela se voit sur le terrain, Gareth Bale et Marco Asensio ayant beaucoup moins d’espaces pour s’exprimer. Ajoutez à cela les méformes de certains joueurs (Modrić, Benzema, Marcelo) et vous comprendrez pourquoi le Real Madrid n’arrive plus à marquer.
Qui pour stopper cette vilaine série ?
Adepte du beau jeu, Julen Lopetegui n’est pas près de changer et compte bien instaurer ses idées à Madrid. Et peut-être même que cela va finir par payer et que le Real Madrid remportera une quatrième victoire en Ligue des champions consécutive en s’imposant face au Barça en finale avec un taux de possession de balle de 65%. En attendant, l’heure commence à être grave, et le Real Madrid va vite devoir stopper sa série de matchs sans marquer. Cela tombe bien, les Merengues se déplacent à Alavés, un club contre lequel ils se sont imposés à neuf reprises lors des neuf dernières rencontres avec 33 buts inscrits, soit une moyenne de 3,7 buts par match. Ne reste plus qu’à trouver qui sera le Ruud van Nistelrooy de 2018. Gareth Bale ? Qui a prouvé en début de saison qu’il pouvait reprendre le costume de buteur de CR7. Karim Benzema ? Qui a débuté par deux doublés lors des trois premières journées avant de se transformer en Moussa Maazou. Marco Asensio ? Qui n’est que l’ombre de lui-même cette saison et qui confirme qu’il est plus efficace en sortie de banc. Mariano ? Qui n’a que très peu de minutes à se mettre sous la dent malgré son golazo face à la Roma. À moins que Sergio Ramos ne vienne pour la millième fois sauver la Maison-Blanche d’un violent coup de boule sur corner.
par Steven Oliveira