- C1
- Finale
- Borussia Dortmund-Real Madrid (0-2)
Le Real Madrid, champion des Champions
En souffrance silencieuse, le Real Madrid a conquis la quinzième Ligue des champions de son histoire en battant le Borussia Dortmund à Wembley (0-2). À l’image de sa campagne, finalement : sans bruit, mais avec la culture de la gagne et un collectif qui n’en a pas que le nom.
C’est un symbole sympathique que la victoire du Real Madrid en Ligue des champions face au Borussia Dortmund (0-2) a offert aux supporters merengues, en ce samedi 1er juin 2024. Pour remettre la coupe aux grandes oreilles à ses anciens protégés, Zinédine Zidane – tout sourire et pantalon blanc scintillant – a effectivement été désigné par l’UEFA. De quoi donner lieu à une jolie scène d’embrassades aux côtés de son mentor, Carlo Ancelotti. De quoi, également, couronner cette campagne européenne tout aussi chargée en émotions et en victoires à l’arraché.
Maître des gros
Sur ces 13 matchs victorieux, il est ainsi important de ne minimiser aucun des succès du Real Madrid. La raison en est simple : le calibre des adversaires rencontrés. Naples, Manchester City, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund auront en effet posé les plus grandes difficultés du monde aux Blancos, mais ces derniers ne se seront jamais laissés faire. Invaincus en poules, les hommes de Carlo Ancelotti ont terrassé les Napolitains (3-2, 2-4) avant d’enquiller le tenant du titre citizen en quarts. Cette double confrontation est d’ailleurs le symbole parfait de cette aventure.
¡LA DECIMOQUINTA! #CHAMP15NS
— Real Madrid C.F. (@realmadrid) June 1, 2024
Après un match aller spectaculaire (3-3), le Real Madrid a activé son fameux « ADN » (que certains jugeront certainement insupportable) pour l’emporter dans l’extrême douleur au retour. Trente-trois tirs subis, près de 70% de possession mancunienne… mais une victoire merengue aux tirs au but. Rebelote ensuite en demies contre le Bayern, avec une rencontre à contresens débloquée en deux minutes par Joselu. Enfin, comment ne pas évoquer cette finale – dominée par le BvB – renversée par le mètre 73 de Dani Carvajal avec un but de la tête inscrit au nez et à la barbe de Niclas Füllkrug (1,89m) ?
« Tout part de notre excellente vie de groupe »
De la symbolique en tout genre, donc, et un tas de scénarios que même la chiantissime « magie du football » ne saurait expliquer. En réalité, seul Ancelotti saurait donner des éléments de compréhension à cette insolente réussite. Interrogé sur les secrets de sa recette, la veille de la finale, l’entraîneur italien a ainsi étalé en conférence de presse : « C’est du côté des joueurs qu’il faut chercher, ils se rendent service l’un l’autre et s’apprécient sincèrement. Je dirais simplement que le vestiaire actuel du Real Madrid est, certainement, le moins gangrené par l’ego de toute l’histoire du club. Tout part de là, de notre excellente vie de groupe. »
Voici finalement l’ingrédient principal de ces victoires à répétition : le respect obtenu par un coach légendaire de 64 bougies considéré comme le père spirituel d’un vestiaire de 27 ans de moyenne d’âge. Ajoutez l’émotion de voir Toni Kroos conclure sa carrière en club par une sixième Ligue des champions, Thibaut Courtois disputer sa seule rencontre de C1 en finale et réaliser une prestation impressionnante, Nacho soulever son premier trophée européen comme capitaine (pour sa dernière saison) ou encore Vinícius Júnior, Eduardo Camavinga et Rodrygo être sacrés pour la deuxième fois en trois ans à moins de 25 piges : tout cela, c’est le Real Madrid version 2023-2024.
Par Adel Bentaha