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- Real Madrid-Barcelone (3-2)
En Espagne, la ligue à polémiques
Ce dimanche, le Clásico a vu le Real Madrid s’imposer face au FC Barcelone (3-2). Ce succès n’a pas échappé à une polémique signée de la Liga.
Comme le disent souvent les consultants télé : un match se gagne sur des détails. Surtout quand il concerne une course au titre de champion. En Espagne pourtant, ces détails sont parfois négligés. Ce dimanche, lors du match entre le Real Madrid et le FC Barcelone, un ballon ayant, ou non, franchi la ligne a ainsi décidé du sort de ce Clásico crucial dans la course au titre en Liga. Ce championnat où la goal-line technology n’existe pas et où l’anarchisme institutionnel règne depuis près de cinq ans maintenant.
Arbitrage maison
Contexte : à la demi-heure, un corner de Raphinha est dévié par Lamine Yamal, puis repoussé de justesse par Andriy Lunin sur sa ligne. Les Barcelonais se ruent alors sur Cesar Soto Grado, l’arbitre de la rencontre, pour réclamer le but. S’ensuit un moment de flottement, avec la VAR pour seule juge, et des angles de caméra foireux sur lesquels aucune image nette n’est réellement visible. Le but n’est finalement pas accordé, soulageant des Merengues quelque peu acculés jusque-là et relançant une partie bloquée à 1-1. La machine à polémiques est ainsi relancée de l’autre côté des Pyrénées, cette fois-ci à juste titre.
Tras la revisión, el marcador se mantiene 1-1. #LaCasaDelFútbol #LALIGAEASPORTS pic.twitter.com/evd7NQBRZb
— Fútbol en Movistar Plus+ (@MovistarFutbol) April 21, 2024
Car ici, l’arbitre n’est nullement à incriminer. En effet, comment reprocher à des officiels – souvent pointés du doigt en Liga pour des décisions incompréhensibles – de faire leur travail sans aucun moyen technique à leur disposition ? Et comment espérer obtenir un climat sportif sain, quand tout semble fait pour semer la zizanie ? La réponse est à trouver du côté de Javier Tebas, président de la Ligue espagnole de football et oncle grincheux du futbol local. En mai 2023, le dirigeant avait ainsi refusé d’investir les 3,5 millions d’euros réclamés par l’UEFA pour installer la GLT, en raison de restrictions économiques : « Le refus d’installer la goal-line technology n’est pas une question d’argent, mais d’utilité. À quoi bon installer un équipement que l’on utilisera qu’à trois ou quatre reprises sur toute une saison ? », avançait-il à l’époque. Voilà le résultat.
Pas de goal-line pour Javier Tebas
Cet argent supposément économisé a été réinvesti. Dans de nouvelles technologies, justement. Mais ici, il n’est aucunement question d’« utilité », puisque ce matériel consiste en des drones et des caméras 4K, censées améliorer le rendu visuel de la Liga à la TV. De l’argent gaspillé, en résumé. En réaction à la colère barcelonaise, Tebas s’est d’ailleurs montré insolent au possible, via un communiqué laconique où l’on peut lire « sans commentaires… », suivi d’une série d’articles de presse narrant les quelques erreurs commises par la goal-line (quatre au total, en France, Italie, Allemagne, et Angleterre).
Sin comentarios… pic.twitter.com/bhzzXLRnSA
— Javier Tebas Medrano (@Tebasjavier) April 21, 2024
Du pointillisme puéril, venu jeter un peu plus de ridicule sur une situation qui n’en nécessitait guère plus. Dans le top 3 des championnats européens – en dépit d’un rendement sportif en baisse depuis plusieurs saisons et où seul le Real Madrid paraît tenir le rythme –, la Liga pâtit donc de sa propre gestion. Celle qui veut en faire un produit de très grande qualité, mais qui ne s’en donne pas les moyens.
Par Adel Bentaha