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Real-Atlético : l’ambiance monte à Milan
À quelques heures de la finale, on a pris la température auprès de supporters du Real et de l'Atlético dans les rues de Milan. La tension monte.
Depuis vendredi soir, des grappes de supporters du Real Madrid et de l’Atlético ont investi les rues touristiques de Milan. Histoire de profiter de la chaleur estivale et de se chauffer pour la finale de ce soir. Question débit sonore, avantage aux Matelassiers. Plus nombreux, plus bruyants et plus triviaux. « On est un club plus populaire quand le Real a une base de fans plus aisée. Et puis nos succès sont assez récents » , explique Antonio, maillot de l’Atlético sur le dos.
Son pote Andres est lui aux couleurs du Real quand leurs compagnes respectives n’ont pas pris parti, juste l’intention de profiter de la sortie touristique en Lombardie. « C’est courant dans un groupe d’amis madrilènes de mélanger des supporters des deux clubs » , confie le Merengue. « On n’est pas forcément dans la haine de l’autre, juste dans des idéaux différents. Le spectacle, le prestige pour le Real, des principes plus laborieux pour l’Atlético. »
Ce qui se traduit dans les onze de départ par la présence de quatre produits locaux chez l’Atlético. Quatre garants de l’identité populaire dont Tamar, une supportrice rouge et blanc, a identifié son préféré. « On aimerait que notre meilleur joueur Griezmann sorte un gros match, mais si on devait choisir un seul joueur pour marquer ce soir, c’est Fernando Torres. C’est El Nino, notre enfant. »
Son compagnon, Miguel, plussoie : « Même s’il n’a plus le même niveau, malgré deux gros derniers mois, il représente beaucoup ici. » Notamment des valeurs d’abnégation qui font dire à Miguel, sourire aux lèvres que « on s’en fout de comment on gagne. 1-0 et un match moche ? Ok, on prend. »
Ce qui passerait moins bien pour un fan du Real Madrid. « Ici, il faut du spectacle, c’est pour cela que le club ne prend pas tant de joueurs formés au club, mais des stars. Le public vient voir un spectacle quand celui de l’Atlético veut être représenté. » Une différence qui s’explique par les différences de budget selon Tamar, mais qui fait parfois envie à Andres. « Oui, je leur envie un Koke, un Saúl, un Torres, car chez nous, les seuls produits de la formation ont un rôle secondaire. » Qui pour gagner ce soir ? Andres ne fait pas le malin, car « c’est toujours dur pour le Real contre l’Atlético » .
Chez les Matelassiers, on y croit grâce au gourou Diego Simeone. « Merci Diego, grâce à toi, on a une équipe qui ne s’affaiblit pas pour une absence. On n’est pas les plus glamours, mais on sait qu’on peut exister sur la scène européenne » , estime Miguel. Dans un championnat souvent réduit à un duel Barça-Real par ses détracteurs, il estime que désormais, « c’est une lutte à trois avec trois des quatre meilleurs clubs d’Europe » . Et le plus beau dans l’histoire ? « On ne se dit pas que c’est cette année ou jamais, tant que Simeone est là, on a une chance chaque année. »
Par Nicolas Jucha, à Milan
Propos recueillis par NJ