ACTU MERCATO
Ravanelli en France, c’est…
C'est la bonne nouvelle du jour en Ligue 1. Fraîchement nommé entraîneur d'Ajaccio par Alain Orsoni, l'Italien revient quatorze ans après sur les terres de ses exploits phocéens. De 1997 à 1999, Fabrizio aura fait tourner en bourrique adversaires, arbitres et supporteurs adverses. Souvenez-vous, Ravanelli en France, c'était ça...
Une simulation devenue légendaire
De son passage en France, beaucoup ne retiennent du grand Fabrizio que son goût un peu trop prononcé pour l’obtention de pénalties. Certains disent même que l’Italien serait légèrement tricheur sur les bords. Roublard opportuniste ou détestable catin, celui qui venait de Middlesbrough (oui, oui!) n’a laissé personne indifférent sur les pelouses de D1. La faute en partie à ce fameux 8 novembre 1997. Ce soir-là, le leader parisien reçoit l’OM à une époque où le Parc était encore le Parc et où les PSG-OM sentaient bon la poudre et les tacles à la carotide. Alors que Jérôme Leroy vient de répondre à l’ouverture du score de Xavier Gravelaine, Fabrizio Ravanelli réalise le plus beau geste technique de la saison à la 62ème minute. Une inspiration géniale qui permet à l’attaquant d’entuber dans les grandes largeurs Éric Rabésandratana et l’arbitre Monsieur Puyalte, et d’obtenir un péno que Laurent Blanc ne se privera pas de transformer. « C’est grave, on vient nous entuber chez nous » , lâche Laurent Fournier au micro de Canal. 2-1 score final. À peine arrivé, déjà adulé…
Une scène d’amour avec Ducrocq
La pseudo-altercation entre David Beckham et Jordan Ayew ? De la pisse de chat. En cette fin de 20ème siècle, les PSG-OM valaient encore quelque chose. Ambiance punchlines dans la presse et provocs sur le terrain. Une photo symbolise à elle seule l’état d’esprit de Ravanelli lors de ces matches particuliers. Après un contact, le milieu parisien Pierre Ducrocq se relève, prêt à en découdre. Avant de se raviser en voyant que l’Italien était, lui aussi, prêt.
« Si je devais garder une image d’un Clasico que j’ai vécu, ce serait mon tête à tête avec Fabrizio Ravanelli. Je m’en souviens parce que Guérin se blesse au bout d’une demi-heure de jeu. Quand je rentre, Dugarry et Ravanelli discutent ensemble et en gros j’entends : « Le petit jeune, il faut le faire craquer ». J’ai encore des photos où on voit Dugarry qui est à terre et qui m’attrape le pied avec la main. Je tombe et là, Ravanelli vient tout de suite. Avec un petit coup de genou, il me bouscule un peu, donc moi je me relève, on se parle assez sèchement. On est nez contre nez et la photo a été prise. Ce qui est marrant, c’est que quelques années plus tard, on s’est retrouvé à Derby County où j’étais prêté un an et ou Fabrizio avait un contrat. On y est devenu très copains, c’est un mec super » expliquera le Parisien des années plus tard.
Mariage pour tous.
Une suspension le 12 mai 1999
Et si, et si… Et si Ravanelli avait été là, le 12 mai 1999 à Moscou ? Les Marseillais ne le sauront jamais, mais l’histoire aurait pu être très belle. Disons-le tout de suite : même au complet, l’OM n’aurait pas été favori de cette finale de Coupe UEFA face au Parme de Buffon, Thuram, Boghossian, Cannavaro, Veron, Chiesa et Crespo. Mais quand même. Christophe Dugarry et Fabrizio Ravanelli suspendus, Rolland Courbis est obligé d’aligner Florian Maurice et Robert Pirès en attaque, soutenus par Gourvennec. Dépassés, les Marseillais n’y croiront jamais. Une boulette de Laurent Blanc en première mi-temps envoie Crespo en orbite et enterre les espoirs phocéens. Ravanelli aurait-il pu changer l’histoire ? Peut-être pas, mais le Perugino était alors dans sa meilleure saison en D1, du haut de ses 13 buts en 29 matches. Jouer contre ses compatriotes l’aurait sûrement transcendé. Mais avec des « si » , on met Marseille en bouteille…
Des cheveux blancs devenus mythiques
Impossible pour l’Italien de passer inaperçu sur les pelouses de Ligue 1. Ses cheveux blancs presque argentés le rendaient reconnaissable au premier coup d’œil. Forcément, ses surnoms les plus marquants faisaient référence à sa couleur de cheveux si atypique, qu’il se traîne depuis ses débuts. On l’appelait donc le renard argenté, dans une référence à sa chevelure mais aussi à son flair de renard des surfaces. Ou encore Penna Bianca, littéralement « mèche blanche » . Jérémy Toulalan et Fabien Lemoine aiment ça. Les parents des ados qui ont absolument tenu à se teindre les cheveux pour ressembler à leur idole, un peu moins.
Une célébration de but à la con
En 31 buts marqués sous les couleurs olympiennes, Ravanelli a eu l’occasion de répéter ce qui est sans doute l’une des célébrations les plus débiles du foot. Mais aussi l’une des plus reproduites sur les terrains et dans les cours de récré. Qui ici n’a pas mis son maillot sur sa gueule avant de courir comme un dératé dans tous les sens ? Que ce soit après un but de raccroc ou un superbe coup franc de son pied gauche précis, Ravanelli aura réussi à rendre populaire cet étrange phénomène.
Une pensée à tous ceux qui se sont cassés la gueule en essayant.
Par Benjamin Jeanjean et Fabien Gauvin.