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Raul Meireles : « En ce moment, je ne supporte pas les pantalons larges »

Propos recueillis par William Pereira
Raul Meireles : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>En ce moment, je ne supporte pas les pantalons larges<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Aujourd'hui à Istanbul après une longue période anglaise, la fashion victim du foot mondial, Raul Meireles, se dévoile, conseille le costume noir pour un entretien d'embauche, cause maman et tatouages, ainsi que de ses frissons à Anfield. Un beau tour du propriétaire.

Que représente la mode à tes yeux ?

C’est quelque chose que j’aime (il sourit), à laquelle j’attache beaucoup d’importance. Pas pour le regard des gens. J’aime les vêtements et j’essaye de m’habiller à mon goût, que cela plaise ou non aux autres. Ce qui compte, c’est me sentir bien quand je me regarde dans le miroir. Et aujourd’hui, c’est le cas.

Depuis quand tu es passionné par la mode, les fringues ?

Depuis toujours, je crois… J’ai toujours fait preuve d’extravagance et d’imagination, avec mes fringues, mes cheveux ou mes tatouages. J’aime mes choses à moi… J’aime la différence. Je ne veux pas être monsieur tout le monde. En revanche, ne me demande pas pourquoi, c’est juste que je suis comme ça (rires).

Tu n’as donc aucune autre source d’inspiration que toi-même ?

Non, non, pas vraiment. En tout cas, je n’ai pas de modèle précis. Après, je suis quand même les différentes modes, car les couleurs importantes varient d’une année à l’autre et je m’y adapte. La mode est constamment en mouvement et même si je cultive une certaine différence, ça ne m’empêche pas d’aimer des choses à la mode. Si en me baladant dans la rue, je croise un gars qui porte un vêtement qui me plaît, je vais essayer de me le procurer, même si, au final, je le porterai différemment.

Quels sont tes goûts du moment ?

En ce moment, je ne supporte pas les pantalons larges (il sourit). L’idée d’en porter ne me passe même pas par la tête quand je choisis mes vêtements. Je suis plutôt tourné vers les « skinny jeans » . Qui sait quel sera mon style demain ? Je me laisse porter par le courant.

Il y a une logique dans le style Meireles ?

Oui, surtout au niveau des couleurs. J’essaye de faire en sorte qu’il y ait une certaine cohérence avec mes yeux. À l’inverse, j’essaye de toujours mettre un peu de noir, car c’est une couleur que j’aime beaucoup pour sa faculté à « s’adapter » aux autres coloris.
Tu n’imagines pas comme le temps passe vite quand tu changes trois ou quatre fois de pantalon, de T-shirt et de veste.

Combien de temps tu passes devant ta garde-robe le matin ?

Le matin, c’est simple, à moins d’avoir un rendez-vous important après l’entraînement, je me contente d’un legging « sport » avec un T-shirt et c’est plié. Maintenant, si je dois me rendre à un dîner, à une réception, ça peut aller de dix minutes à deux heures !

Deux heures ?

Je ne me chronomètre pas, mais quand je suis indécis, ça peut être long. Tu n’imagines pas comme le temps passe vite quand tu changes trois ou quatre fois de pantalon, de T-shirt et de veste.

Il n’y a pas que toi que tu aimes habiller puisque tu t’occupes aussi de choisir les vêtements de ta femme, Ivone…

C’est vrai. Je le fais depuis très longtemps et je ne sais pas si je vais arrêter un jour (il sourit). Parfois, je lui achète de nouveaux habits sans qu’elle ait demandé quoi que ce soit et donc sans qu’elle puisse les choisir, juste parce que ça me plaît de faire ça. Au début, elle trouvait ça un peu étrange, mais maintenant elle s’y est habituée. On a des goûts très similaires comme on a grandi ensemble. Aujourd’hui, elle ne peut plus sortir de la maison sans que je lui donne mon avis sur sa tenue.
Aujourd’hui, quand je me fais un nouveau tatouage, c’est tout juste si ma mère n’attend pas le suivant avec impatience.

Quel est le pays, la ville ou l’endroit qui te permet le plus de laisser libre court à…

(Il coupe) Londres. Sans aucun doute. J’ai vécu un an à Londres et je m’y sentais à la maison. Quand j’allais au resto, je pouvais tomber sur un jeune couple tatoué, sur des gens qui ont des cheveux violets, rouges, verts… Il n’y a pas de discrimination, pas de préjugés liés à l’apparence. Pour moi, c’est vraiment la ville idéale… Après, Istanbul est une ville magnifique aussi, je n’ai pas à me plaindre, pareil pour Porto.

Tu t’es senti accepté en quelque sorte ?

Je ne sais pas si c’est le bon terme. Le truc, c’est plutôt que ça m’a rassuré de voir des gens comme moi. À Porto, ma ville d’origine, j’ai commencé à me faire tatouer très tôt et à m’habiller à mon goût de manière plus générale. Maintenant, tout le monde fait ça là-bas aussi. Après, les vestiaires sont un peu spéciaux, parce que, même à Londres, on me chambrait à l’entraînement sur mes fringues, alors que dès que je sortais dans la rue, je repassais inaperçu. J’adore vraiment cette ville pour ça…

Que pensaient ta famille et tes amis de ton changement de style, de tes premiers tatouages ?

Avec le temps, tout le monde s’y est habitué, et pour eux, c’est comme si j’avais toujours été comme ça. D’ailleurs moi, je ne me rappelle plus de moi-même sans tatouages, de mon corps « propre » . Pareil pour ma mère. Aujourd’hui, quand je me fais un nouveau tatouage, c’est tout juste si elle n’attend pas le suivant avec impatience. Et pourtant, au début elle avait du mal. Mon père, lui, était déjà un peu plus ouvert d’esprit, ça le dérangeait moins.

Il y a une logique dans tous ces tatouages que tu arbores ?

Oui, jusqu’ici. Toutes les personnes importantes de ma famille sont tatouées sur mon corps, mais aussi les villes où je me suis senti particulièrement bien, mais rien concernant mon métier de footballeur. En tout cas, pour le moment. Peut-être que quand j’arrêterai le foot, j’en ferai, mais pas avant.

Il paraît que tu appréciais beaucoup l’art corporel de Škrtel et Agger quand tu es passé par Liverpool. Pourquoi ?

C’étaient des styles différents du mien, et différents entre eux, en plus d’être des œuvres vraiment très belles. Je trouve que c’est intéressant de pouvoir constater à quel point on peut arriver à des résultats différents avec les mêmes pratiques.
Pas mal d’anciens coéquipiers et amis ont choisi des chemins plus sombres.

Musicalement, est-ce que tu es aussi « différent » que visuellement parlant ? Quels sont tes goûts musicaux ?

Globalement, j’aime tous les styles de musique. Après, j’ai différentes périodes. Quand je suis arrivé à Istanbul, la musique turque m’a enchanté. J’aime aussi la musique africaine, le R’n’B… Il peut y avoir des périodes où je n’écoute que du fado. C’est un peu comme avec les vêtements, ça dépend de mes envies du moment.

Ton père t’as mis au foot pour ne pas te voir mal tourner. T’étais un gamin à risque ?

Cela arrivait fréquemment que certains jeunes du quartier tournent mal. J’ai été élevé entre deux « bairros » (l’équivalent portugais de nos cités, ndlr), où aujourd’hui encore c’est compliqué. D’ailleurs, le football n’était même pas une garantie de ce côté-là, parce que pas mal d’anciens coéquipiers et amis ont choisi des chemins plus sombres. Le football m’a aidé, au même titre que ma famille et moi-même. Car au bout d’un moment, il faut aussi avoir une certaine hauteur d’esprit pour se rendre compte de ce que l’on veut ou non pour soi.

Et tu voulais quoi dans ta jeunesse ?

Rien de spécial, je voulais aller en cours, étudier, avoir un diplôme pour m’en sortir et travailler assez rapidement. Du coup, je suis allé jusqu’en troisième en filière générale comme tout le monde, puis je suis allé dans un lycée professionnel en alternance. Je ne sais pas si ça existe toujours au Portugal d’ailleurs. Bref, on avait trois jours de cours dans la semaine, et deux de travail rémunéré. Donc j’allais en cours, je travaillais et je jouais au football le soir. À ce moment précis, le foot était déjà devenu une passion pour moi, mais je n’avais jamais imaginé embrasser une carrière professionnelle. Le déclic s’est fait quand le Portugal m’a sélectionné en jeunes, à 16 ans, et surtout quand on a gagné le championnat d’Europe.

On raconte qu’en dehors de ton boulot, tu n’aimes pas trop regarder du foot à la télé. C’est vrai ?

C’est pas vraiment que je n’aime pas ça… Mais par exemple, il ne me passe jamais par la tête d’arrêter de m’occuper de ma famille pour regarder un match de football. Je n’y arrive pas. Le football est déjà mon métier, on fait des séances de visionnage ici, si je rentrais chez moi et que je me mettais en plus à regarder du foot, où pourrais-je trouver du temps pour ma famille ? Après, si je suis tout seul chez moi et qu’il y a un bon match à la télé, je prends goût à regarder du foot. Mais ce n’est pas ma priorité. Si je veux regarder un film qui passe en même temps qu’un match, je ne vais pas sacrifier ce film.
Je me suis tourné vers le kop d’Anfield qui chantait et je suis resté bouche bée. Ma femme filmait et, quand elle a vu à quel point j’étais ému, elle a pleuré.

Quel championnat préfères-tu regarder et dans lequel tu as préféré jouer ?

Le championnat anglais, parce que c’est celui qui respecte le plus le football… Là-bas, tout est différent. L’atmosphère, l’ambiance… tout. Mais je crois que ce qui me frappe plus dans la Premier League, c’est le respect entre les entraîneurs, les joueurs et le public. Quand tu entres sur le terrain en Premier League, tu sais que tu vas jouer au football, qu’on va te respecter. Comme un sanctuaire en fait. Tu joues 90 minutes, et que tu gagnes ou perdes, les supporters te laissent retourner à ta vie. Si tu veux sortir dîner avec ta famille, même si c’est après un mauvais résultat, on ne t’en tiendra pas rigueur, parce qu’en dehors du stade, tu n’es plus un footballeur, tu es une personne qui a le droit d’avoir sa propre vie. Tu ne vois pas ça ailleurs. Au Portugal et en Turquie par exemple, il y a beaucoup plus de passion, de fanatisme. Quand tu ne gagnes pas, tu n’as plus vraiment la même disponibilité pour sortir, tu comprends ? Il y a comme un malaise si tu le fais après avoir perdu. Et puis, pour en revenir à l’Angleterre, l’autre différence se fait évidemment sur le terrain, car chaque équipe entre sur la pelouse pour gagner, et ça c’est fantastique.

C’était comment, Liverpool ?

Un très grand club, une énorme institution… Quand je suis arrivé à Liverpool, les capitaines comme Gerrard ou Carragher m’ont tout de suite expliqué ce qu’était l’institution de Liverpool, ce que j’avais le droit de faire, ce qu’il valait mieux éviter de faire… Et puis à force de voir ces gars-là travailler et de vivre avec eux, tu finis par t’adapter.

Et ça fait quoi d’entrer sur la pelouse d’Anfield en tant que joueur des Reds ?

Entendre pour la première fois le You’ll Never Walk Alone avec le maillot de Liverpool a été l’un des moments les plus marquants de ma carrière. Mon premier match officiel avec Liverpool, je l’ai joué à l’extérieur. Le deuxième était à Anfield, j’étais titulaire. Je connaissais déjà le chant du club parce que je l’avais affronté, mais entrer sur le terrain en portant ce maillot, sur cette pelouse… C’est fantastique. Peu avant le coup d’envoi, quand nous étions déjà en place, je me suis tourné vers le kop et je suis resté bouche bée. Entre-temps, l’arbitre avait sifflé, et eux continuaient de chanter. Quand ma femme, qui était en train de filmer ça, a vu à quel point j’étais ému, elle a pleuré. Liverpool est vraiment un club spécial. Les supporters, l’ambiance… tout est génial là-bas. Liverpool pouvait remplir n’importe quel stade parce que c’est une équipe qui a des supporters partout dans le monde.
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Propos recueillis par William Pereira

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