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Raúl : joue-la comme Djorkaeff

Par Arnaud Clément
Raúl : joue-la comme Djorkaeff

Idole de Bernabéu, puis de la Veltins Arena, nul doute que même depuis New York, lui qui a rejoint le Cosmos cet hiver, Raúl sera devant un écran, ce soir. Après quoi il reprendra ses crampons pour marquer des pions en D2 nord-américaine et aussi s'occuper d'une académie de jeunes. Un peu comme le Snake.

Comme Youri Djorkaeff, Raúl Gonzalez Blanco a goûté aux plus belles pelouses et affronté les tout meilleurs du Vieux Continent dans les années 1990 et 2000. L’un et l’autre se sont même affrontés, comme dans ce quart de finale de l’Euro 2000 qui a vu le Snake marquer le deuxième but à Canizares pendant qu’El Siete ratait le penalty de la dernière minute. Comme le Français passé par Kaiserslautern, le Madrilène a tenté l’aventure Bundesliga à un tournant de sa carrière. Et comme Youri, Raúl va finir la sienne à New York. D’abord par le jeu sous le maillot mythique du Cosmos, avec lequel il s’est engagé en octobre pour plusieurs années. Puis en s’occupant d’une académie de jeunes dans la Grosse Pomme, comme le natif de Décines l’a fait avec sa fondation fonctionnant avec le soutien de l’Inter Milan. Le tout en profitant d’un anonymat plus garanti dans la masse new yorkaise et d’un pécule non négligeable, lui qui sort de deux années de contrat aux Émirats, où il a empoché 10 millions de dollars, et dont la fortune estimée par la Goal Rich List 2015 est la 8e au classement des footballeurs, avec 85 millions d’euros.

Sauf que contrairement à Djorkaeff, Raúl ne touchera jamais du doigt la MLS et les confrontations face à Gerrard, Giovinco, Kaká ou Villa. Car le Cosmos évolue depuis sa refondation en 2010 en NASL – qu’on baptise volontiers la D2 nord-américaine, alors que ce sont deux ligues concurrentes – et ne devrait pas toucher à la Major League Soccer de sitôt. D’abord parce qu’il y a embouteillage en matière de franchises new yorkaises avec les Red Bulls et City FC. Et son boss, Seamus O’Brien, patron de World Sports Group, géant du marketing sportif en Asie, ne veut pas en entendre parler, comme il l’affirmait en août 2013 à Paul Gardner, grand spécialiste du football outre-Atlantique : « Nous sommes contents de notre orientation stratégique, la MLS n’est pas pour nous. Ce modèle ne nous convient pas. » Comprendre un modèle de ligue américaine hyper centralisée, avec ses salary cap, chose que l’on ne trouve pas à l’échelon NASL, en expansion sur le territoire US malgré l’absence de gros contrats TV ou d’affluences folles (environ 5 000 spectateurs de moyenne la saison dernière, ndlr). Et O’Brien de justifier ce choix de ligue pour qui son club est un investissement d’avenir à développer : « Les USA forment la plus grosse économie au monde. Et à l’avenir, ça va devenir le plus gros marché du football au monde, la plus grosse économie de foot. On veut aussi notre part. »

« Pas comme si on jouait tous les trois jours »

Alors que Pelé et Carlos Alberto font toujours partie des ambassadeurs du club et que le Cosmos a aussi embauché Éric Cantona comme directeur sportif – lui qui a depuis déclaré à l’été 2014 ne pas avoir reçu de prérogatives et été payé depuis des mois – faire venir des joueurs de renom, même sur les rotules, a un sens à l’heure du « Soccer eldorado » . Et ce, d’autant plus qu’on cherche une légitimité pour faire accepter aux autorités son projet de stade de 25 000 places avec commerces, parc et hôtels autour. Pour Raúl aussi, ce choix a du sens, même dans un effectif d’anonymes relevé par la présence depuis fin 2013 de Marcos Senna, venu après avoir fait remonter le sous-marin jaune de Villarreal en Liga. Sportivement d’abord. À 37 ans et malgré une hygiène de vie impeccable, le recordman de matchs joués et de buts marqués pour le Real n’est plus une pile Duracell qui peut fournir du jus et des efforts violents à haute fréquence. Dans un entretien accordé au site de la FIFA, il répondait ainsi à la question posée sur sa capacité à encore claquer : « J’ai signé dans un championnat qui, par rapport aux exigences physiques demandées, peut me permettre d’apporter encore ma contribution à l’équipe. Ce n’est pas comme si on jouait tous les trois jours (rires). » Comprendre, sur les rotules, mais pas complètement carbo. De quoi lui laisser le temps d’écrire l’histoire et d’aller jouer, en juin prochain, un match amical à Cuba avec les siens, grâce à la fin de l’embargo décidé par Barack Obama.

Et une fois qu’il n’aura plus assez de jus pour distiller quelques feintes et lobs dont il a le secret, l’homme aux 107 sélections avec la Roja pourra se consacrer à l’après et à l’académie de jeunes du club, nommée la NASA, pour poursuivre ce qu’il avait entamé dans le Golfe avec Al Sadd et l’académie Aspire. « Pour le moment, mon principal objectif sera de jouer, de réjouir les foules avec le spectacle qu’on leur proposera et aussi de gagner des titres. Mais quand je raccrocherai, je dédierai tout mon temps aux jeunes de l’académie. Je ne sais pas encore si ça sera en tant que coach ou assistant. Nous devrons voir aussi si je dois passer mes diplômes. Quoi qu’il en soit, ce que je veux, c’est apporter mon expérience pour aider à créer la meilleure méthode possible pour que les jeunes Américains comprennent et aiment le football, dans un pays où ce sport ne cesse de se développer et où le potentiel est énorme » , a-t-il expliqué dans l’interview donnée au site web de la FIFA. Une explication détaillée à rapprocher de celle formulée lors de sa conférence de presse de présentation, début décembre : « J’aurais pu prendre un autre chemin, en retournant au Real Madrid, mais ce temps viendra. Je veux y revenir un jour. » Si Zizou y fait ses classes, pourquoi pas lui un jour ?

Un choix de vie… et financier ?

Mais avant cela, Raúl compte bien profiter quelque temps de son nouveau port d’attache sur un plan personnel. Depuis décembre et son installation, il a le béguin pour New York : « C’est l’une des plus belles villes au monde, si ce n’est pas la plus belle. Il y a tout, à tous les niveaux, que ce soit en termes de sport, de culture, d’éducation… D’ailleurs, c’est l’endroit idéal pour l’avenir de mes enfants. Chaque semaine qui passe, je suis un peu plus convaincu d’avoir pris la bonne décision et je suis très excité pour l’avenir. Je me sens déjà très heureux et intégré en tout cas. » Heureux, il pourrait d’ailleurs l’être un peu plus en se rapprochant d’une capitale économique et politique mondiale, lui qui est aussi un businessman éclairé. Alors qu’il a commencé à constituer son patrimoine immobilier avec sa mère dès ses 17 ans et son arrivée en équipe première merengue, l’homme a depuis développé ou pris des parts dans plusieurs affaires qu’il pourrait faire fructifier à New York.

Il a ainsi lancé dès 1996 une société immobilière qui s’est depuis tournée vers les énergies renouvelables et a bien grandi, Europa Scar Sport. Et ses parts dans deux autres entreprises en expansion, Luri et Cadmus Group, sont autant de preuves de la formidable aptitude du champion à savoir aussi dribbler sur le terrain financier. En attendant, Raúl peaufine sa préparation de pré-saison, alors que la première échéance officielle de l’exercice 2015 l’emmènera à Fort Lauderdale, début avril, mais pas contre Ronaldo, qui a démenti toute rumeur de come-back à presque 40 barreaux. Une préparation studieuse et ponctuée de succès, aux USA comme à Hong-Kong lors d’une compétition amicale face à South China, qui l’a vu marquer son premier but, de la tête, contre Sacramento Republic, champion d’une autre ligue mineure, le 28 février. L’occasion aussi de voir que l’ancien Pichichi de Bernabéu n’a rien perdu dès lors qu’il s’agit de regarder le portier adverse droit dans les yeux pour mieux piquer le ballon par-dessus…

Vidéo
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Quand quelques joueurs pros affrontent 100 enfants sur un terrain
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