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Raphinha, il s’agirait de grandir
Parmi la pléiade de recrues du FC Barcelone lors du dernier mercato estival, Raphinha n’a pas encore convaincu la totalité des socios barcelonais quant à sa plus-value apportée depuis son arrivée en Catalogne. Forcément, ce Clásico importantissime serait une occasion rêvée pour le Brésilien de prouver qu’il est à ranger dans la catégorie des légendes auriverdes du Barça. Mais en est-il vraiment capable ?
Lockhart Stadium, Fort Lauderdale, Floride, USA. Voilà l’endroit exact où Raphael Dias Belloli, dit Raphinha, a joué son premier match sous les couleurs du FC Barcelone. Transféré pour la coquette somme de 58 millions d’euros de Leeds United au Barça, l’international brésilien n’a pas tardé à se mettre en évidence face à l’Inter Miami avec deux passes décisives et un but pour un festival offensif blaugrana (6-0). Dans la foulée, l’ancien Rennais n’a pas fait dans la dentelle pour parler de son prochain adversaire au programme, un certain Real Madrid : « Bien sûr que j’aimerais marquer contre le Real. Marquer donne toujours confiance, et si vous le faites contre une équipe comme le Real Madrid encore plus. Pour moi, nous sommes meilleurs que Madrid. » Plutôt osé face au champion d’Espagne et d’Europe en titre.
R comme Ronnie, vraiment ?
Trois jours plus tard, à Las Vegas, Raphinha a assumé ses propos en marquant l’unique but d’un Clásico délocalisé aux États-Unis (1-0). De quoi devenir le héros d’un match de présaison un peu plus prestigieux que les autres, mais sans pour autant convaincre tout le monde à Barcelone. Grâce à son été pharaonique, le Barça a empilé les recrues pour redevenir, en théorie, compétitif à l’échelle nationale et européenne. Seulement voilà, le couac de la double confrontation contre l’Inter est passé par là (0-1, 3-3) et Raphinha n’a pas suffisamment pesé pour mettre son nouvel employeur en position de force en vue d’une qualification en huitièmes de finale de C1. Dès lors, le Barça se rapproche inexorablement d’une deuxième sortie consécutive en phase de poules de la Ligue des champions, malgré sa machine Lewangoalski. Avant de jouer son premier Clásico en Liga, Raphinha s’est logiquement montré un peu moins pédant qu’il y a trois mois face aux médias.
« Je suis un peu anxieux pour le Clásico, mais je suis bien dans ma tête, révèle le natif de Porto Alegre à la chaîne Movistar Plus. Nous sommes les leaders. Je ne dis pas que j’ai peur, mais si quelqu’un doit faire un peu attention, ce sont bien eux. Nous sommes confiants et nous ferons tout notre possible pour gagner. » Une manière comme une autre de renvoyer la patate chaude au Real Madrid, d’ores et déjà privé de Thibaut Courtois pour ce choc au sommet de la Liga espagnole. Mais dans les faits, cela n’empêchera pas Raphinha de cacher des statistiques décevantes depuis le début de saison : onze matchs toutes compétitions confondues pour… un but et une passe décisive. De quoi donner des envies à Xavi de le remplacer par Ansu Fati ou Ferran Torres ? Une chose est certaine, le bilan de l’ancien Rennais est bien trop maigre pour l’une des figures de proue du renouveau barcelonais vendu par Joan Laporta cet été. Dès son arrivée, Raphinha expliquait avoir rejeté l’offre de Chelsea, car son « rêve » était de porter le maillot du Barça, notamment grâce aux années glorieuses de son aîné Ronaldinho. Mais Raphinha, sans parler d’obtenir une ovation de la part du Santiago-Bernabéu, est-il capable d’être un élément essentiel dans un Clásico autre qu’une exhibition au pays de l’oncle Sam ? Cela reste à prouver.
Allô défense, bobo
Plus largement, le Barça doit démontrer que son objectif d’être un candidat sérieux dans la lutte pour le titre face au Real a définitivement pris forme. À l’exception de Robert Lewandowski, les nouvelles recrues barcelonaises peinent pour l’instant à donner une entière satisfaction. Preuve en est : l’essentiel des succès des hommes de Xavi repose pour l’instant sur le duo Pedri-Gavi, les fulgurances d’Ousmane Dembélé et sur un avant-centre dans la continuité de son rendement gargantuesque au sein du Bayern Munich. Défensivement, le Barça ne pourra pas compter sur Ronald Araujo, Andreas Christensen ou Héctor Bellerín. En clair, les Culés devront prier pour que Marc-André ter Stegen maintienne le bateau azulgrana à flot et que Gerard Piqué, tourné en ridicule face à l’Inter, reste tranquillement assis sur le banc des remplaçants. Dès lors, la nécessité d’un milieu de terrain souverain et d’une attaque réaliste devient indéniable pour repartir de la capitale espagnole avec un statut de leader de Liga aussi confortable que conforté. En cela, un Raphinha taille patron à Madrid ou au moins dans les tons de ce qu’il réalise avec le Brésil, à savoir quatre titularisations consécutives pour autant de victoires, serait un acquis fondateur pour le Barça.
Par Antoine Donnarieix