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Raphinha : semi-top, demi-flop
Titulaire au FC Barcelone, Raphinha peine pourtant à faire l’unanimité dans l’esprit de Xavi et le cœur des socios. Face au Real Madrid ce jeudi soir, le Brésilien pourrait donc inverser la mauvaise tendance.
La scène se déroulait le 13 juillet dernier. À l’aéroport de Barcelone-El Prat débarquait Raphinha, recruté par le Barça pour 55 millions d’euros, en provenance de Leeds United. En réalité, il ne s’agissait aucunement de l’ailier brésilien, mais de son cousin, venu faire diversion pour permettre à la recrue de fuir les médias par une porte dérobée. Aujourd’hui, on se demande pourtant si ce fameux cousin n’a pas réellement pris la place du Portalegrense. La faute à un rendement en deçà des espérances placées en lui par l’institution catalane, et à une adaptation tardant à se mettre en place.
Raphaël traîne sa caravane
Il faut dire qu’en élargissant la focale, difficile d’émettre une analyse figée sur le niveau réel de Raphinha depuis son arrivée en Espagne. Installé dans le couloir droit, en pendant attitré d’Ousmane Dembélé, l’ancien Rennais alterne le bon et le médiocre, sans jamais avoir réussi à stabiliser son jeu dans un secteur offensif pourtant bien rodé. Un paradoxe, quand on sait qu’il est le joueur le plus utilisé par Xavi (34 matchs sur 36 possibles). Chargé d’alimenter l’indispensable Robert Lewandowski en pointe, il se distingue d’ailleurs par son statut de meilleur passeur du club, avec neuf offrandes au compteur toutes compétitions confondues. Derrière ces statistiques honorables, la réalité du jeu penche pourtant en défaveur de l’intéressé. Sur l’ensemble de ses apparitions, le dribbleur n’a effectivement commencé que 22 d’entre elles, et surtout, n’en aura disputé qu’une seule dans son intégralité.
Le symbole chiffré d’une inconstance traduite par un défaut majeur : le manque d’efficacité. Déjà critiqué pour un style trop brouillon – malgré son excellente qualité technique – le « petit Raphaël » pêche également dans le dernier geste. Là où, à titre de comparaison, Vinícius Júnior ou Rodrygo (compatriotes et concurrents) ont franchi un palier considérable depuis près de deux saisons. En chiffres, ces lacunes se traduisent ainsi par le maigre bilan de sept buts inscrits depuis le début de saison, et un taux de passes réussies ne s’élevant qu’à 80%. Un pourcentage évidemment expliqué par les prises de risque de l’intéressé, mais témoin du déchet technique dont il peut faire preuve sur 90 minutes. « Depuis mon arrivée au Barça, j’essaye de me réaxer le plus possible en cours de match. Je sais que c’est essentiel pour participer au jeu ou travailler mon sens du but, qui peut parfois me pénaliser », soulignait-il d’ailleurs avec lucidité à l’automne dernier.
Confiance fragile
Autant de ratures, également entrevues durant la Coupe du monde, jouée dans un surprenant rôle de titulaire. À 26 ans, et à défaut de parler de marge de progression, Raphinha aurait surtout encore besoin d’un temps d’adaptation. C’était en tout cas l’argument avancé par Joan Laporta et Xavi, au moment de réitérer leur confiance en l’Auriverde cet hiver. Comme annoncé par Sport ou la Onda Cero, la direction blaugrana aurait ainsi refusé une offre d’Arsenal, à hauteur de 70 millions d’euros. « Je suis l’un de ceux en qui il peut avoir le plus confiance. C’est notre meilleur passeur, il progresse au niveau de la finition, et gagne aussi en assurance dans ses duels en un contre un. Donc malgré les critiques, je ne doute aucunement de la réussite de Raphinha à Barcelone », racontait Xavi au sujet de son protégé. Des mots à valeur d’immunité provisoire, pour un garçon en quête de légitimité. À même de s’affranchir de cette étiquette de joueur intermédiaire (du niveau d’équipes comme Rennes ou Leeds) et démontrer qu’il n’est pas une énième erreur de casting du FC Barcelone.
Par Adel Bentaha
Propos de Raphinha et Xavi tirés de conférences de presse.