- Espagne
- Liga
- 3e journée
- Espanyol/Real Madrid
Raphaël Varane, monsieur propre est installé ?
Depuis le début de saison, Raphaël Varane occupe l'axe de la défense du Real Madrid aux côtés de Sergio Ramos. Plus qu'un choix ponctuel de Rafa Benítez, la presse espagnole y voit l'application d'une stratégie de long terme de la Maison Blanche, qui veut faire du Français l'un de ses tauliers pour le futur.
Depuis le début de saison, Raphaël Varane a disputé l’intégralité des deux premières journées de championnat aux côtés de Sergio Ramos en tant qu’axe droit, le Portugais Pepe prenant place sur le banc. Si, à première vue, 180 minutes ne disent pas grand-chose, à Madrid, elles confirment un changement de hiérarchie prédit par la presse locale durant l’intersaison : après quatre années d’apprentissage dans l’ombre du duo Ramos-Pepe, le joueur formé à Lens va enfin évoluer dans la peau d’un titulaire. Choix de Rafa Benítez, le nouvel entraîneur merengue ? En Espagne, on parle surtout d’une volonté de longue date de la Maison Blanche de faire de « Monsieur Propre » l’un des piliers de la défense du Real sur le long terme, et ses quatre années « d’apprentissage » auraient convaincu les têtes pensantes du club de pousser leur idée à son terme. À cause d’un genou récalcitrant et de performances convaincantes de la paire Ramos-Pepe, le Français avait pourtant dû composer avec un statut de doublure au pire, de titulaire bis au mieux, depuis deux ans. En 2013-2014, il avait d’ailleurs peu joué – 11 titularisations en Liga – à cause de ses pépins physiques, quand la saison passée, il avait bien cumulé un temps de jeu supérieur à Pepe – notamment en disputant les matchs de Ligue des champions -, mais n’avait pu se défaire de cette impression tenace d’être d’un second choix pour les matchs cruciaux comme les Clásicos face à Barcelone.
Le passage de relais accéléré par la blessure de Pepe
Convoité à l’intersaison par quelques poids lourds européens – selon le Daily Mail, Manchester United serait prêt à repartir à l’assaut cet hiver -, Raphaël Varane n’en est pas moins resté aux yeux des observateurs l’un des futurs meilleurs centraux de la planète. Un élément que Florentino Pérez ne peut raisonnablement pas laisser partir quand bien même l’intéressé s’interrogeait à l’été sur la pertinence d’aller tenter sa chance hors de Castille. Le Real Madrid aurait répondu en rassurant le Français sur son futur statut. Mais pour que la passation de pouvoir avec son aîné portugais soit réussie, encore fallait-il une occasion. Pour Benítez, elle s’est présentée avec la blessure de Pepe durant la préparation. Insuffisamment remis pour l’ouverture de la saison contre Gijón, le Portugais a donc logiquement cédé sa place dans l’axe à un excellent Raphaël Varane. Un prétexte suffisant pour le laisser dans le onze. Ce n’est que le week-end suivant contre le Betis Séville que le passage de relais générationnel a été « officialisé » : bien que disponible et a priori totalement remis, Pepe est resté sur le banc pour observer la paire Ramos-Varane obtenir une nouvelle clean-sheet (5-0) et confirmer par là même que le Français pouvait désormais assumer plus qu’un rôle de grand espoir.
Très bon durant la trêve internationale face à la Serbie notamment, celui que la presse espagnole avait surnommé Monsieur Propre à son arrivée en 2011 débute probablement l’une des saisons les plus importantes de sa carrière : le Real Madrid veut faire de lui un taulier et va donc lui donner le temps de jeu auquel il aspire. Mais avec un Pepe qui n’a jamais démérité et qui, malgré ses 33 ans approchant, vient de prolonger jusqu’à 2017, le Français n’aura pas pour autant le droit de se manquer dans les matchs importants. Dans le journal madrilène Marca, un article a beau avoir été intitulé « L’année Varane » , le natif de Lille va devoir valider l’essai et montrer qu’à 22 ans, il n’est déjà plus un gamin en apprentissage, mais une référence à son poste.
Par Nicolas Jucha