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Kolo Muani, une envie de Paris
Attendu au PSG depuis le début de l’été, Randal Kolo Muani fait le forcing pour voir son souhait se réaliser. Le symbole, finalement, que ce transfert est plus qu’évident.
La performance n’apporte pas forcément le bonheur. C’est visiblement cette réflexion existentielle qui a animé Randal Kolo Muani tout au long de ce mois d’août. Buteur trois fois en quatre rencontres avec l’Eintracht Francfort depuis le début de saison, le Français n’avait en effet qu’une seule envie : signer au Paris Saint-Germain. Pour satisfaire aux desiderata de sa cible, le PSG a, de son côté, choisi la solution de facilité, en ajoutant des chiffres sur le chéquier, selon la demande allemande. 50, 80 et presque 100 millions d’euros plus tard, voilà ce mariage arrangé toujours d’actualité.
Libération exigée
La mini-saga Kolo Muani s’est pourtant dessinée lentement. En quête de plusieurs alternatives pour compléter leur onze titulaire, Luis Campos, Luis Enrique et compagnie ont jeté leur dévolu sur Gonçalo Ramos et Ousmane Dembélé. De quoi pallier le départ de Lionel Messi, puis celui de Neymar, et assurer un rajeunissement certain du secteur offensif. Résidait alors une demi-inconnue : l’avenir de Kylian Mbappé. Dans un flot de décisions contradictoires concernant son buteur vedette – un coup mis au placard, un coup réintégré au groupe –, les dirigeants parisiens se sont décidés à prendre les devants. D’abord en séduisant Bradley Barcola, puis en se positionnant sur RKM et de faire banco. Pas besoin de pléthore d’arguments pour convaincre l’intéressé d’ailleurs.
Originaire de Bondy, désireux de rejoindre sa bande de potes (Dembélé, Mbappé, Hernandez), d’intégrer un club « Ligue des champions », et d’avoir les garanties nécessaires pour s’installer en équipe de France, Kolo Muani et Paris se sont logiquement trouvés. Au point de voir l’attaquant faire de son transfert une priorité absolue : « Ce n’est un secret pour personne, le Paris Saint-Germain m’a fait une offre record, s’est-il ainsi étalé au micro de Sky Sport. Un transfert à Paris est pour moi une opportunité unique. J’aimerais aller à Paris et j’en ai informé les responsables. J’espère, et je souhaite, que l’Eintracht accepte l’offre de Paris et que ce transfert soit désormais possible pour moi. » Une sortie sans équivoque, suivie d’une grève de l’entraînement ce mercredi, à la veille de la réception du Levski Sofia comptant pour le dernier tour de qualification en Ligue Europa Conférence.
Le coût et l’équilibre
Cette volonté de rejoindre le PSG s’inscrit finalement dans une forme de logique pour les nouvelles recrues. La jeunesse de ces dernières aidant et le projet de jeu attrayant de Luis Enrique tranchent en effet avec le caractère « forcé » des étés précédents, plus prestigieux, mais moins spontanés. En témoignent les récentes déclarations de Lionel Messi sur son arrivée poussive dans la capitale. Mais comme à tout enthousiasme, il faut une part de modération.
Concernant Randal Kolo Muani, celle-ci se scinde en deux parties : le coût et l’équilibre. Après avoir posé 50 millions d’euros sur Dembélé et 80 sur Ramos, les Parisiens pourraient approcher la barre des 100 pour l’ancien Nantais. Paradoxe criant, pour une institution surfant sur « la fin du bling-bling » depuis l’an dernier, mais qui serait disposée à laisser sur le banc l’un de ces garçons achetés à prix d’or. Car oui, le PSG a beaucoup d’attaquants et nourrit un déséquilibre déjà visible au milieu de terrain, que les seuls Vitinha, Manuel Ugarte – excellent depuis le début de l’exercice – et Warren Zaïre-Emery sont amenés à occuper. Insuffisant, quand on sait que le duo Carlos Soler-Fabián Ruiz reste bloqué dans la case indésirables, que Marco Verratti est poussé vers la sortie et que Danilo Pereira a désormais reculé d’un cran. Dès lors, si la signature de RKM paraît naturelle, elle n’en reste pas moins risquée. Mais ça, le PSG en a bien l’habitude.
Par Adel Bentaha