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Ramos/Piqué, la rivalité éternelle

Par Florian Cadu
4 minutes
Ramos/Piqué, la rivalité éternelle

Ennemis depuis des années, Sergio Ramos et Gerard Piqué entretiennent une relation de haine qui n’a jamais paru aussi intense. Si le point de non-retour semble atteint, l’Espagne peut-elle en pâtir ?

Envahi par la colère, Sergio Ramos tape ironiquement dans ses mains. Expulsé alors que son Real Madrid est mené à domicile et un peu contre le cours du jeu, le capitaine laisse parler sa haine pour Barcelone. Et pour un homme en particulier, à qui il lâche des mots ressemblant à des insultes. Gerard Piqué, bien entendu. Ce dernier est l’un des premiers à venir titiller le Madrilène après son agression sur Lionel Messi provoquant le carton rouge. Et voilà comment on assiste à la dernière embrouille en date entre les deux hommes. Une de plus. « Je n’ai pas applaudi l’arbitre quand je suis sorti. Je parlais à Piqué, pas à l’arbitre, a expliqué Ramos face à la presse après la partie. J’ai dit à Piqué qu’il aimait parler des arbitres et leur mettre la pression. Et que finalement, avec tout ce qu’il disait dans ses tweets, toutes ses plaintes, il avait eu ce qu’il voulait ! » La réponse de l’adversaire ne se fait pas attendre sur les réseaux sociaux, avec le titre One More Time des Daft Punk posté sur Twitter faisant référence aux différents Clásicosgagnés par le Barça (et au Real qui termine régulièrement en infériorité numérique ?).

Mais si ce genre de passe d’armes entre les meilleurs ennemis d’Espagne n’est ni étonnante ni inhabituelle, elle montre tout de même une chose : loin de s’atténuer, la rivalité Ramos-Piqué, presque violente, est au contraire en train de prendre une sacrée ampleur. Lorsque ces échanges s’arrêtent à la thématique du terrain et des décisions arbitrales – les points de suspension publiés par Gérard, la réplique de Sergio qui rappelle les erreurs de l’homme en noir durant la remontada… –, la rivalité demeure bon enfant. Sauf que depuis quelques mois, des sujets plus profonds sont évoqués. Avec le Catalan dans la peau du premier pyromane, qui n’hésite plus à combattre frontalement la politique de la Maison-Blanche. « Je ne travaillerai jamais pour le Real Madrid. Je n’aime pas les valeurs que ce club transmet. J’apprécie ses joueurs, certains sont d’ailleurs des amis. Mais ce que je n’aime pas de Madrid, c’est de voir en tribune présidentielle des personnalités qui influent sur le pays, s’est ainsi permis Piqué le mois dernier. La personne qui a inculpé Messi et Neymar et qui a eu un traitement différent avec Cristiano Ronaldo était en tribune à côté de Florentino Pérez. Je ne connais pas le nom de cette juge, mais ça fait partie d’un ensemble de choses. On sait comment ça fonctionne. »

Une Roja en danger ?

« Piqué ne va pas changer l’histoire du Real Madrid et il ne lui retirera pas ses titres, avait tenu à rebondir le joueur de la capitale. Le blanc lui va mieux, mais il ne sait pas comment l’exprimer. » Car s’attaquer au Real Madrid, c’est attaquer Ramos, au club depuis plus d’une décennie. De même, maltraiter (physiquement ou verbalement) les Blaugrana équivaut à maltraiter Piqué, indépendantiste assumé appelé « Président » par ses partenaires. Les deux symboles ne sont donc pas près de trahir leur statut et vont continuer d’entretenir les mauvaises relations historiques entre les deux clubs majeurs du pays. Problème : jusqu’à preuve du contraire, le duo reste de nationalité espagnole. Joue dans la même sélection. Et même côte à côte, titulaire en charnière centrale, avec le brassard sur le bras pour la moitié du tandem.

Or, aujourd’hui, les résultats ne sont plus aussi bons du côté de la Roja, et la battleRamos-Piqué, qui ne peut plus surfer sur les victoires pour zapper les ressentiments, pourrait lui faire du tort. Alors oui, la nation championne d’Europe 2008-2012 et du monde 2010 a déjà gagné en surpassant les oppositions entre Madrilènes et Barcelonais. Mais désormais, Xavi et Iker Casillas ne font plus partie du groupe. En d’autres termes, si l’on excepte Andrés Iniesta, il n’y a plus de tauliers historiques capables de pacifier les deux camps quand le besoin s’en fait sentir. Les piliers, les guides de la sélection se nomment Sergio Ramos et Gerard Piqué. Faudra-t-il abandonner l’un d’eux pour éviter qu’ils n’en viennent aux mains durant une trêve internationale ?

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