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Ramos a la playa
L'équipe d'Espagne est sortie première de son groupe, mais elle se dressera devant la Russie pas totalement rassurée par ses performances. Des prestations inquiétantes, en partie parce que son pilier Sergio Ramos n'a pas été aussi imposant qu'à l'accoutumée depuis le début du Mondial.
Youssef En-Nesyri a bien raison de triompher. Le jeune attaquant de Málaga sait qu’avoir marqué un premier but en Coupe du monde après avoir dominé Sergio Ramos de la tête, ce n’est pas rien. Même si le capitaine de la Roja est ce soir-là un Sergio Ramos au rabais. Déjà fautif sur le premier but du Maroc, le taulier du Real Madrid sort de ses habitudes : en général, quand il dévisse, cela prend la forme d’un carton rouge à la suite d’un coup de sang.
Pour ce dernier match de la phase de poules en revanche, il ressemble plus à une victime : hésitant sur le premier but des Lions de l’Atlas, pas assez engagé sur le second. Alors certes, Sergio Ramos n’est pas le seul souci défensif de la Roja : David de Gea est peu rassurant dans les buts, quand devant lui, Gerard Piqué ne respire pas la sérénité.
La force offensive sans la solidité défensive
Heureusement pour ses supporters, l’Espagne s’avance en huitièmes avec de sérieux arguments offensifs : une capacité à accélérer le jeu et à amorcer des combinaisons offensives qui ont transpercé la défense portugaise trois fois lors du premier match. Et des joueurs capables d’inspirations géniales, comme Iago Aspas sur l’action de l’égalisation face au Maroc.
Mais un champion du monde a toujours un socle défensif solide, ce qui manque aujourd’hui cruellement au groupe de Fernando Hierro. Et quand la base vacille, forcément, c’est tout l’édifice qui tremble. Une situation pas étrangère, a priori, aux remous extrasportifs à la suite de l’éviction de Julen Lopetegui.
Sergio Ramos, clé face à la Russie ?
Or, face à la Russie (une sélection qui sera portée par la ferveur populaire et pourrait s’enflammer si le début de match lui est favorable), les 23 Espagnols auront besoin de retrouver un semblant de cohésion derrière. Dans ce contexte, le sélectionneur espagnol ne va cependant pas tout changer. Surtout que le rôle de son capitaine dépasse le cadre du terrain.
Autant l’Argentine peut dépendre de Lionel Messi et de ses exploits offensifs, autant l’Espagne dépend aujourd’hui de la combativité de Sergio Ramos. Pour le moment, le Madrilène a fait le job hors terrain en réclamant un esprit de révolte. Face à la Russie au stade Loujniki, il sera la principale clé du match : celui qui ouvrira à la Roja un tableau ultra-favorable, ou celui qui n’empêchera pas l’arrivée de vacances anticipées pour la Selección.
Par Nicolas Jucha