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Raheem Sterling au plus haut
Terminé les critiques et les moqueries entendues par le passé : Raheem Sterling, qui représente aujourd'hui le meilleur joueur actuel de Manchester City, est devenu incroyablement fort et répond à toutes les promesses que ses performances avaient créées. Ce qui pourrait permettre aux Skyblues de conserver leur titre de champion d'Angleterre, au bout d'une saison marquée par la réussite de leur jeune Anglais sur et en dehors du terrain.
Pas contents, les dirigeants de Chelsea. Lorsque l’équipe type officielle de la Premier League cru 2018-2019 a été annoncée, les Blues se sont en effet étranglés. Comment ça, Eden Hazard n’y figure pas ? « Notre n°10 connaît une saison exceptionnelle pleine de moments marquants, et sa non-sélection est largement décrite comme une omission surprise. Ses statistiques de la saison en cours n’ont certainement pas pu compter pour lui lors du vote » , a ainsi dénoncé le club dans un communiqué.
Mais s’ils ont le droit de se plaindre devant le trio offensif Raheem Sterling-Sadio Mané-Sergio Agüero finalement choisi, les Londoniens ont en revanche l’interdiction totale de remettre en question la présence du premier nommé (ce qu’ils n’ont d’ailleurs pas osé faire). D’abord parce que l’ailier de Manchester City évolue régulièrement à droite (19 apparitions dans ce couloir) contrairement au Belge qui n’y a jamais mis les pieds en championnat, mais surtout parce qu’il représente le meilleur élément offensif du Royaume cette saison.
Sa seule boulette ? Avoir cru en une qualification
En exagérant, on pourrait même dire que Sterling n’a commis qu’une erreur en 2018-2019 : celle de laisser exploser sa joie après son but potentiellement qualificatif dans les derniers instants du quart de finale retour de Ligue des champions contre Tottenham, alors que cette réalisation allait être refusée pour une position de hors-jeu du passeur décisif Sergio Agüero. Sur l’action, l’Anglais avait pourtant eu le geste juste au moment adéquat. Une habitude, ces derniers mois.
Ses statistiques, affolantes (23 buts et 13 assists toutes compétitions confondues, contre 23 et 15 l’an dernier par exemple), ne font pour le moment pas encore de l’exercice en cours le meilleur de sa carrière en matière de chiffres. Mais City n’a pas besoin de numéro pour comprendre que le meilleur joueur actuel de son effectif porte le nom de la monnaie de son pays. Incroyablement fort dans ses choix, ses accélérations et son dynamisme, l’attaquant est devenu un monstre, et les défauts qui lui valaient auparavant des railleries pas forcément méritées sont aujourd’hui relégués au plan des détails.
Progrès partout, défaut nulle part
Logiquement nommé pour le titre de meilleur joueur du championnat (en compagnie de Virgil van Dijk qui a déjà voté pour lui, Bernardo Silva et la triplette… Agüero-Mané-Hazard), Sterling a renforcé ses points forts (dribbles, profondeur…) et largement progressé dans le secteur de la finition (il marque davantage, alors qu’il frappe moins) comme dans son intelligence tactique. Plus propre et précis techniquement (86% de passes réussies en moyenne, contre 84 en 2017-2018), l’international est pour beaucoup dans la grosse saison des Skyblues. À qui il pourrait offrir un nouveau titre national, si tout se passe bien lors des trois journées restantes, au détriment de son ancienne équipe Liverpool.
« Il est en train de devenir un joueur qui vous fait gagner des matchs, salivait déjà Pep Guardiola en décembre face aux médias. Bien sûr, on ne peut pas oublier qu’il n’a que 23 ans. S’il garde en tête de devenir un joueur encore meilleur et qu’il se dit« Je ne suis pas encore assez bon », il n’aura alors aucune limite. » Des limites que le Citizen a même brisées quant à sa réputation. Autrefois présenté comme un gamin à conneries essentiellement attiré par l’argent, le bonhomme a renversé l’opinion publique en multipliant les jolis gestes. Dernièrement, le natif de Kingston a ainsi financé les funérailles d’un jeune joueur anglais décédé, œuvré pour éviter la destruction de Bridge Park (centre de loisirs situé dans le Nord-Ouest de Londres où il a grandi) ou encore écrit un manifeste publié dans le Times pour appeler à des « changements radicaux » face au racisme dans le football. Reste qu’à Burnley, c’est encore sur le terrain que la pépite voudra briller.
Par Florian Cadu